BOLAND Adolphe, Aimé.

Par Jean-Louis Delaet

Charleroi (pr. Hainaut, arr. Charleroi), 24 octobre 1889 – Charleroi, 18 octobre 1963. Ouvrier verrier puis artisan puis maître ferronnier, libre penseur, militant de la Jeune garde socialiste, coopérateur, dirigeant syndical, militant du Parti ouvrier belge, conseiller communal, bourgmestre de Charleroi, conseiller provincial du Hainaut, fils d’Alfred Boland, frère de Jean-Baptiste et de René Boland.

Issu d’une famille de quatorze enfants, Adolphe Boland travaille en verrerie à vitres dès l’âge de onze ans et se syndique. Il milite au sein des Jeunes gardes socialistes (JGS) pour l’abolition du tirage au sort. Il devient ensuite apprenti artisan-ferronnier et entre à la Fédération des métallurgistes en 1913. Chez le ferronnier d’art où il apprend son métier, il y a deux grévistes lors de la grève générale de 1913 : son frère, Jean-Baptiste, et lui sont congédiés.

Adolphe Boland suit des cours du soir de constructeur ferronnier de l’Université du travail et est diplômé en 1913. Il est d’abord chef de brigade puis maître ferronnier aux établissements Alexandre à Marcinelle (aujourd’hui commune de Charleroi, pr. Hainaut, arr. Charleroi). En 1919, il reconstitue une section syndicale des métallurgistes à Charleroi-Nord, il en assurera le secrétariat pendant plus de vingt ans. À partir de 1926, il est membre du Comité exécutif de la Fédération des métallurgistes. Entré à l’Auto-métallurgique à Marchienne-au-Pont (aujourd’hui commune de Charleroi), il devient président de la délégation d’usine ce qui lui vaut d’être remercié par la direction en 1926. En 1930, il s’installe comme ferronnier d’art et se spécialise dans la création des pièces uniques : vases, lampadaires,...

Adolphe Boland milite dans toutes les organisations socialistes de sa région : il est trésorier de la section socialiste de Charleroi-Nord, membre du Comité fédéral du Parti ouvrier belge (POB), conseiller communal de Charleroi depuis 1921, membre de la Commission d’assistance publique (CAP) depuis 1926, conseiller provincial du Hainaut de 1921 à 1940, membre du conseil d’administration de l’Université du travail. Il est aussi membre du Comité exécutif de La Concorde et propagandiste permanent des mutualités. Enfin, libre penseur, il est secrétaire de la Fédération rationaliste de Charleroi. C’est à son initiative que le Congrès de la Libre pensée de 1924 décide la création de l’Orphelinat rationaliste dans le Hainaut, à Écaussinnes (pr. Hainaut, arr. Soignies).

En 1940, malgré que le conseil communal du 15 mai ait décidé d’abandonner la ville, Adolphe Boland se désolidarise de ses collègues, reste et accepte d’assumer les fonctions de bourgmestre de la ville jusqu’en septembre 1942 à la création du grand Charleroi administré par les rexistes. Il est ainsi le seul bourgmestre socialiste que la ville de Charleroi ait connu avant la fusion des communes, dans des circonstances bien particulières. C’est dans l’indifférence qu’il meurt en 1963.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article166675, notice BOLAND Adolphe, Aimé. par Jean-Louis Delaet, version mise en ligne le 16 octobre 2014, dernière modification le 16 décembre 2019.

Par Jean-Louis Delaet

SOURCES : Archives communales, section de Charleroi, Corps communal – La Belgique active, t. VI : La province du Hainaut, Bruxelles, 1934, p. 25 – Journal de Charleroi, 7 octobre 1938 ; 14 février 1941.

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