BOSMANS François. [Belgique]

Par Jean-Louis Delaet

Gilly (aujourd’hui commune de Charleroi, pr. Hainaut, arr. Charleroi), 30 avril 1866 − Farciennes (pr. Hainaut, arr. Charleroi), 1er mai 1922. Ouvrier mineur, libre penseur, membre de l’assemblée d’état des Chevaliers du travail, militant socialiste, syndicaliste, conseiller communal et échevin à Châtelineau, ensuite à Farciennes, fils de Pierre Bosmans et frère d’Henri et Zénon Bosmans.

François Bosmans entre à l’âge de onze ans, en possession de son certificat d’études, au charbonnage du Nord de Gilly au Vieux-Campinaire à Fleurus (pr. Hainaut, arr. Charleroi). Encore adolescent, il participe à la mise sur pied, en 1883, d’une coopérative d’achat de farine. En 1885-1886, aux côtés de son père, Pierre, il fonde la Ligue ouvrière de Taillis-prés à Châtelineau (aujourd’hui commune de Châtelet, pr. Hainaut, arr. Charleroi). Il est condamné à quatre mois de prison, en application de l’article 310 du Code pénal, lors des événements de mars 1886, pour avoir organisé une collecte en faveur de grévistes.

Libre penseur, François Bosmans fonde la société Les Dévoilés du Vieux Campinaire, qu’il préside jusqu’à sa mort. Membre actif de la Chevalerie du travail du bassin de Charleroi à partir de 1887, il crée en 1889, l’union des mineurs, Les Frères réunis de Châtelineau, dont il assure le secrétariat, puis, succédant à son père, la présidence. Au mois de mai de la même année, il est condamné à un mois de prison pour violences verbales, à l’occasion d’une grève de mineurs au Wainage à Farciennes.

Estimé de ses compagnons, François Bosmans est parmi les délégués, dont Jean Callewaert*, qui négocient, en janvier 1890, la réduction du temps de travail dans la mine à neuf heures et, en mai 1891, la reprise du travail après la grève générale en faveur de la révision de l’article 47 de la Constitution – grève qui se poursuivra en fait jusqu’en juillet –. Privé de travail à cette occasion, il devient boutiquier, cafetier « Au Prolétaire » et agent d’assurances.

François Bosmans est membre de l’Assemblée d’état des Chevaliers du travail, puis du Comité exécutif de la Fédération des mineurs du bassin en 1904. Son père lui ayant appris le flamand, il est chargé d’organiser les mineurs flamands de Taillis-prés, où il vit, et du Vieux-Campinaire et crée, en novembre 1893, le syndicat De Verenigde broeders (Les frères réunis) dont il reste l’animateur jusqu’en 1914. Il collabore, à ce titre, au périodique syndical De vlaming in de walenland (Le flamand en pays wallon). Il collabore aussi au bimensuel Les Chevaliers du travail en 1892 et 1894.

Président de l’Union démocratique de Châtelineau en 1893, François Bosmans est élu conseiller communal en 1895, puis désigné échevin de l’Instruction publique. Pendant l’occupation allemande de 1914-1918, il rend de nombreux services à la classe ouvrière de Taillis-prés. En 1920, il déménage à Farciennes. Il y est élu conseiller communal et devient échevin des Travaux publics. Il est vice-président du Comité de patronage des habitations ouvrières du canton de Châtelet et membre de la Commission d’appel pour les pensions de vieillesse. Il est membre suppléant du conseil provincial de 1893 à 1900. À plusieurs reprises avant la guerre et encore en 1921, il est désigné par le poll de la Fédération socialiste comme député suppléant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article166683, notice BOSMANS François. [Belgique] par Jean-Louis Delaet, version mise en ligne le 16 octobre 2014, dernière modification le 26 mars 2024.

Par Jean-Louis Delaet

SOURCES : Interview d’Adolphe Bosmans, 10 janvier 1985 − De vlaming in het walenland, 14 mars 1909 − Journal de Charleroi, 2 et 5 mai 1922 − DUQUESNE F., Histoire de la société coopérative de Roux, Gand, 1906, p. 72-73 − QUAIRIAUX Y.,« Présence flamande dans le Centre », dans Mémoires d’une région - Le Centre (1930-1914), Morlanwelz, 1984, p. 202.

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