BOSMANS Pierre. [Belgique]

À l’âge de dix ans, Pierre Bosmans travaille au charbonnage de Bois-du-Luc, à Houdeng-Aimeries (aujourd’hui commune de La Louvière, pr. Hainaut, arr. Soignies) dans le Centre, avant de s’installer à Gilly (aujourd’hui commune de Charleroi, pr. Hainaut, arr. Charleroi), au cœur du pays de Charleroi. Il est témoin du massacre de L’Épine le 26 mars 1868 à Montignies-sur-Sambre (aujourd’hui commune de Charleroi), où l’armée tire sur les grévistes manifestant contre la diminution des salaires.

Pierre Bosmans figure parmi les fondateurs de l’Association internationale des travailleurs (AIT) dans le bassin de Charleroi et en particulier de la section des Francs-ouvriers de Gilly le 14 juin 1868. Il prend la direction du mouvement pour les charbonnages de Fleurus (Vieux-Campinaire) et Châtelineau (Taillis-prés). Après la grève de janvier 1872 pour la réduction du temps de travail, il reste longtemps privé d’embauche. Fondateur de la Ligue ouvrière de Taillis-prés en 1885-1886, inquiété et interrogé lors des grèves de mars 1886, il crée et préside, en 1889, l’union des mineurs Les Frères réunis de Châtelineau. Il est également membre de l’Assemblée d’état et du Comité exécutif, jusqu’en 1892, des Chevaliers du travail à qui, d’origine flamande, il apporte un concours précieux. Il collabore, en 1892 et en 1893, au bimensuel Les Chevaliers du travail et aide son fils François à créer en novembre 1893 le Syndicat des mineurs de Taillis-prés et du Vieux-Campinaire, composé exclusivement d’ouvriers flamands.

Lors du renouvellement partiel du Conseil de prud’hommes du bassin en 1892, Pierre Bosmans est élu conseiller ouvrier et exerce cette fonction jusqu’à son décès.