BRACONNIER Abel, Élie, Joseph.

Par Jean-Louis Delaet

Loverval (aujourd’hui commune de Charleroi, pr. Hainaut, arr. Charleroi), 18 février 1870 – Roux (aujourd’hui commune de Charleroi), 29 mars 1936. Instituteur, directeur d’école, conseiller communal et bourgmestre socialiste de Gilly (aujourd’hui commune de Charleroi), sénateur de l’arrondissement de Charleroi-Thuin.

Fils de chaudronnier, Abel Braconnier fait ses études à l’École normale de Couvin (pr. Namur, arr. Philippeville). Il est instituteur et directeur d’école durant trente-cinq années à Gilly (aujourd’hui commune de Charleroi, pr. Hainaut, arr. Charleroi) au milieu de la population houillère du pays de Charleroi.

Durant l’occupation allemande de 1914 à 1918, Abel Braconnier fait partie du Comité directeur des œuvres sociales de soutien, organisé dans la commune. Sensible et ému par la condition ouvrière, par celle de ses anciens élèves, il acquiert de nombreuses sympathies.

Lors de sa retraite en 1925, le Comité central du Parti ouvrier belge (POB) de Gilly, affaibli par la mauvaise gestion de la majorité communale, prie Abel Braconnier de mener la liste socialiste aux élections de 1926. Après avoir hésité, il accepte. Élu conseiller communal, il est nommé bourgmestre en 1927, nomination renouvelée en 1932, avec une majorité socialiste renforcée. Le programme qu’il met sur pied est ambitieux. Il faut un demi-siècle pour le réaliser partiellement : service des eaux, hôtel de ville, enseignement moyen. Il est d’ailleurs président de la commission administrative de l’École industrielle et de l’École de musique. Son majorat est délicat. Des heurts se produisent entre lui, modéré et soucieux de l’intérêt général, et le comité central, composé uniquement d’ouvriers et de syndicalistes, qui se regroupe autour du premier échevin, Joseph Gailly*.

Lors de la grève à caractère insurrectionnel de juillet 1932, Abel Braconnier parvient à préserver le calme dans sa commune, en s’interposant entre mineurs, grévistes et forces de l’ordre. Il est alors remarqué par Paul Pastur* et Léon Matagne* – toujours soucieux de préserver au sein de la Fédération socialiste l’aile politique face aux organisations ouvrières –, pour son indépendance mais aussi par la publication d’ouvrages pédagogiques, de mathématique (une dizaine, seul ou en collaboration). Il devient candidat au Sénat pour l’arrondissement de Charleroi-Thuin lors des élections législatives de 1932 et est élu.

Abel Braconnier réserve la plupart de ses interventions parlementaires aux discussions des budgets de l’intérieur et de l’instruction publique. Il montre une attention particulière pour la situation financière des communes et les traitements et conditions de travail du personnel enseignant. À plusieurs reprises, durant ces années de crise, il attire l’attention sur les difficultés budgétaires des communes ouvrières comme Gilly, écrasées par les charges du chômage et privées de matières imposables par le manque d’usines sur leur territoire. Abel Braconnier est aussi président de l’union intercommunale de gaz et électricité et administrateur délégué de la société d’habitation à bon marché, Le Foyer gillicien.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article166696, notice BRACONNIER Abel, Élie, Joseph. par Jean-Louis Delaet, version mise en ligne le 16 octobre 2014, dernière modification le 16 décembre 2019.

Par Jean-Louis Delaet

SOURCES : Gazette de Charleroi, 1er avril 1936 – Journal de Charleroi, 3 avril 1936 – La Belgique active. Province du Hainaut, Bruxelles, 1934, p. 26-27.

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