Par Julien Lucchini, Jean-Marie Guillon et Robert Mencherini
Né le 18 novembre 1919 à Allauch (Bouches-du-Rhône), fusillé le 31 mars 1944, sans doute au fort Saint-Nicolas (Marseille, Bouches-du-Rhône) ; ouvrier boulanger ; résistant FTPF et maquisard de l’Armée secrète (AS).
Fils d’Antonin Queirel, employé, et de Joséphine Reboul, couturière, Pierre Queirel, ouvrier boulanger demeurant à Allauch, commune de la grande banlieue de Marseille, était réfractaire au Service du travail obligatoire et avait rejoint le camp Robespierre dépendant de l’AS dans le courant de 1943 à un moment où les FTP (Francs-tireurs et partisans) auxquels il aurait adhéré en avril 1943 ne distinguaient pas forcément leurs maquis de ceux de l’AS. Ce camp était installé au col de Blaux à Curbans (Hautes-Alpes) à la lisière des Hautes et des Basses-Alpes. Il était dirigé par un communiste de La Ciotat (Bouches-du-Rhône), Henri Silvy*, et était composé de jeunes gens originaires des environs ou de la région marseillaise. Il fut attaqué le 13 décembre 1943 par soldats allemands et quatorze maquisards dont Pierre Queiral furent faits prisonniers. Comme ses camarades, Pierre Queirel fut incarcéré à Gap (Hautes-Alpes), puis à la prison de Baumettes à Marseille. Le 6 mars 1944, dix de ces maquisard dont lui furent condamnés à mort par le tribunal militaire allemand de la zone sud, qui siégeait normalement à Lyon (Rhône), mais que certaines sources donnent comme siégeant à Nîmes (Gard). Les dix hommes sont présumés avoir été fusillés à Marseille le 31 mars, mais en fait l’incertitude règne sur le lieu de leur exécution, les familles ayant été tenues dans l’ignorance et n’ayant pu récupérer les corps. Ont été fusillés avec lui Jean Burle*, Paride Cadegiani*, Pascal Incollinco, François Bluch, Jean Martinigol*, André Poggioli, Henri Silvy, André Vacher et Jean Venture.
Le titre de "Mort pour la France" lui a été attribué. Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 3 juin 1960.
Le nom de Pierre Queirel figure sur le monument aux morts de Curbans, sur une stèle érigée en l’honneur des maquisards au col de Blaux en 2007 et sur le monument aux morts d’Allauch.
Par Julien Lucchini, Jean-Marie Guillon et Robert Mencherini
SOURCES : Mémoire des Hommes SHD Caen DAVCC 21 P 135895 et Vincennes GR 16 P 494597 (nc). — DAVCC, Caen, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, 76 W 117, tribunal du commandant, territoire d’armée, France Sud, 1er avril 1944. – Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, 76 W 117, le préfet de la région de Marseille à l’administrateur de la ville de Marseille et aux maires d’Arles et d’Allauch, 7 avril 1944. – Émile Eynaud, Honoré Guien, Bernard Monge, Allauch. D’un siècle à l’autre, Ville d’Allauch, 2000, p. 73. — Jean Garcin, De l’armistice à la Libération dans les Alpes-de-Haute-Provence Manosque, Imprimerie Vial, 1990. – Robert Mencherini, Résistance et Occupation (1940-1944), t. 3 de Midi rouge, ombres et lumières, Éd. Syllepse, 2011. – État civil.