BIDEAUX Denis, Olivier

Par Claude Cuenot

Né le 11 novembre 1915 à Besançon (Doubs), mort le 7 janvier 1997 à La Tronche (Isère) ; monteur en chauffage central ; militant communiste ; secrétaire de la fédération du Doubs et du Territoire de Belfort du PCF.

Denis Bideaux était le septième et dernier enfant d’Armand, Joseph Bideaux, et de Julia Verdant. Son grand-père était chef-cisailleur aux Forges de Fraisans (Jura). Rejoignant très jeune la ville de Besançon, Armand Bideaux apprit le métier de monteur de boîte, rompant ainsi avec la métallurgie lourde où travaillait son père. La mère de Denis Bideaux était sans profession. En 1906, Armand Bideaux fonda le syndicat des faiseurs de pendants, qui constitua ensuite une section du syndicat ouvrier de l’industrie horlogère de Besançon. Socialiste avant 1914, il adhéra au Parti communiste à sa fondation, avant de suivre la majorité des militants bisontins au parti socialiste-communiste, disposant ici d’une réelle implantation. Il fut élu conseiller municipal de Besançon en 1925. Mais à l’inverse de la plupart des syndicalistes de la ville, Armand Bideaux retourna au Parti communiste certainement en 1926 ou 1927. Il était trésorier du comité de rayon en 1930.
Le jeune Denis baigna donc dans ce milieu communiste bisontin, marqué par l’influence de Maurice Tréand* et de Léon Nicod*. Il fut membre des Jeunesses communistes jusqu’à son service militaire en 1935. Titulaire du certificat d’études primaires, Denis Bideaux travailla comme plombier-chauffagiste après son apprentissage. Il était membre du syndicat CGT du bâtiment de Besançon.
Mobilisé dans une compagnie de combat anti-char, il fut fait prisonnier à Frambouhans (Doubs). Il réussit à s’évader avant d’être arrêté en novembre 1941. Il fut alors condamné aux travaux forcés, puis une seconde fois suite à une tentative d’évasion ; il connut plusieurs prisons et le camp de Compiègne (Oise). En s’évadant du train de déportation vers l’Allemagne, il tomba d’abord dans le camp de Suippes (Marne) dont il put fuir. Il rejoignit alors un maquis de Seine-et-Oise et participa au combat de la libération de Paris à la tête d’un groupe FTPF.
Avec Léon Nicod*, Denis Bideaux reconstitua le parti communiste à Besançon à l’automne 1944. Il occupa très rapidement le poste de secrétaire politique de la fédération du Doubs et du Territoire-de-Belfort, avec un statut de permanent. Autour de lui, la direction régionale était alors complètement renouvelée par de jeunes militants bisontins issus de la Résistance : Jean Novi, Fernand Mamy, Raymond Fallot*, Mathilde Filloz* et Louis Garnier*. Ce renouvellement ne permit pourtant pas de combler le déséquilibre entre Besançon et le Pays de Montbéliard. Le PCF réalisait en effet ses meilleurs scores électoraux dans la partie nord du département, où l’encadrement demeura insuffisant durant encore près de dix ans.
En 1945, Denis Bideaux devint conseiller municipal de Besançon, aux côtés de Flavien Mailluchet*, premier adjoint communiste du maire socialiste Jean Minjoz*. Il fut candidat aux élections législatives en octobre 1945 puis suivit les cours de l’école centrale du PCF de février à mai 1946. Considéré comme plus compétent, Louis Garnier le remplaça comme secrétaire fédéral courant 1947. Denis Bideaux reprit alors son travail de monteur en chauffage central et devint peu après chef de chantier. Il occupa plusieurs années le poste de secrétaire de la section communiste de Besançon. Il n’était cependant plus membre du comité fédéral du Doubs au moins depuis 1953 avant de le réintégrer en 1955.
Marié à Henriette Manière en avril 1936, Denis Bideaux eut deux enfants de ce premier mariage. Il rencontra ensuite Raymonde Renard, une secrétaire bisontine, membre du PCF. En 1958, ils déménagèrent ensemble à Grenoble, où Denis Bideaux dirigeait un gros chantier. Ils eurent un enfant et se marièrent en avril 1981.
Il fut secrétaire d’une cellule de 1959 à 1986, mais ne participa pas au comité fédéral de l’Isère. Il présida l’union des habitants de son quartier durant dix ans. Il était titulaire des médailles de la Résistance, des évadés et des internés ainsi que des cartes de combattant volontaire de la Résistance et de membre du Comité parisien de Libération.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16675, notice BIDEAUX Denis, Olivier par Claude Cuenot, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 20 octobre 2008.

Par Claude Cuenot

SOURCES : Arch. Dép. Doubs, 118 J carton n° 5, fonds PCF. — État civil de Besançon. — Christian Billet, Le parti communiste dans le Doubs de 1944 à 1947, maîtrise, Université de Besançon, 1983. — Témoignages de Mme Raymonde Bideaux et de André Vagneron.

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