VERSCHOORE Paul, Henri, André

Par Frédéric Stévenot

Né le 7 juillet 1917 à Saint-Julien-Beychevelle (Gironde), fusillé le 8 avril 1944 à Saint-Quentin (Aisne) ; cantonnier ou garde-voie à la SNCF ; militant communiste ; résistant, membre des FTPF et de Résistance-Fer.

Fils naturel de Marie Alexina Galey, vigneronne, légitimé par le mariage de sa mère et de Henri Louis Verschoore célébré le 11 avril 1935 à Fresnoy-le-Grand (Aisne), Paul Verschoore se maria le 25 mars 1937 avec Archange Giselle Billet dans cette commune. Il était père de trois enfants et domicilié à Fresnoy-le-Grand (Aisne), où il travaillait.
Paul Verschoore appartenait au mouvement Résistance-Fer depuis janvier 1944. Il était membre du groupe Jean-Catelas organisé en juin 1943 par Maurice Isart, qui opérait dans le secteur de Fresnoy-le-Grand et Croix-Fonsommes. Ce groupe servit de bras armé aux missions du Special Operations Executive (SOE) dans le Saint-Quentinois, réceptionnant des parachutages et sabotant la ligne SNCF entre Fresnoy-le-Grand et Saint-Quentin. On lui doit plusieurs déraillements ferroviaires, notamment ceux des 6 septembre 1943 et 5 octobre 1943, qui provoquèrent la destruction d’un convoi de munitions (dix wagons détruits). Il y en eut d’autres : le 29 octobre 1943 (trois soldats allemands morts et onze wagons détruits) et enfin le 1er janvier 1944 (vingt-neuf wagons de matériel touchés).
Les 25 et 28 janvier 1944, une rafle consécutive à un parachutage d’armes fut organisée par la Sipo-SD de Saint-Quentin à Fonsommes, Fresnoy-le-Grand et Étaves-et-Bocquiaux : des résistants furent arrêtés, ainsi que d’autres personnes considérées comme de « dangereux terroristes communistes » par les autorités allemandes. Peu s’échapperont à temps. Paul Verschoore fut arrêté à son domicile le 26 janvier, pour activité de franc-tireur, attentats et sabotages de voies ferrées ; il avait effectivement participé à différentes opérations sur la ligne entre Bohain et Saint-Quentin. Il avait en outre constitué un dépôt d’armes à son domicile. Incarcéré à la prison de Saint-Quentin, il y fut condamné à mort par le tribunal militaire FK 602 le 6 avril 1944.
Paul Verschoore a été fusillé le 8 avril 1944 au champ de tir de La Sentinelle, route de Cambrai, par les autorités allemandes. Vingt-sept résistants furent abattus le même jour. Après l’exécution, une affiche fut placardée dans Saint-Quentin : « Avis Important. Les 6 et 7 avril 1944, le tribunal Allemand compétent a condamné à mort une bande de terroristes pour avoir perpétré des attentats dans les départements de l’Aisne et du Nord, depuis l’été 1943 jusqu’au mois de février 1944. Ces terroristes ont non seulement commis des actes de sabotage sur les voies ferrées, les locomotives de chemin de fer et le canal de l’Aisne, mais ont aussi attaqué à main armée les mairies et les fermes de la Région. Ce sont des armes et des explosifs lâchés par des avions anglo-américains qu’ils ont ramassés et qui leur ont servi à exécuter leurs attentats, par suite desquels nombre de personnes pour plupart de nationalité française ont été tuées ou blessées. De plus, le secteur économique, c’est-à-dire notamment la population française du pays, a essuyé des pertes déplorables. Les arrêts de mort précités ont été mis à exécution. Il y a lieu à cette occasion de rappeler encore une fois à la population civile les graves conséquences auxquelles s’expose quiconque participe à de pareils actes de terrorisme, ou bien néglige d’avertir les autorités aussitôt qu’il a connaissance d’un attentat, soit effectué, soit projeté. Der Feldkommandant ».
Le nom de Paul Verschoore figure sur le monument de La Sentinelle (avec les vingt-six autres fusillés du 8 avril 1944), mais aussi sur le monument des Martyrs, le monument aux morts et sur une plaque à l’intérieur de l’église de Fresnoy-le-Grand. Une autre plaque a été apposée sur la façade de sa maison, où il fut appréhendé :
« Ici fut arrêté
par les Allemands
le 26 janvier 1944
Verschoore Paul 25 ans
soldat des forces françaises libres
fusillé à Saint-Quentin
le 8 avril 1944 ».

Son corps fut inhumé au cimetière Saint-Jean à Saint-Quentin, puis transféré à Fresnoy-le-Grand. « Mort pour la France » (AC 21 P 167698), homologué FFC, FFI et DIR (GR 16 P 591183). Il fut également reconnu comme sous-lieutenant FTPF. Paul Verschoore obtint la Médaille de la Résistance, la Médaille militaire et la Croix de guerre (avec citation à l’ordre de l’armée).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article166789, notice VERSCHOORE Paul, Henri, André par Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 20 octobre 2014, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Frédéric Stévenot

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). Arch. Dép. Aisne : J 1447, J 1461/13 ; 6 M 641/3. – Sites Internet : Mémoire des Hommes, Généalogie Aisne. — Monument de La Sentinelle, Saint-Quentin.

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