WALLARD Alexandre, Jules, Léon [alias René]

Par Julien Lucchini, Thomas Duhem

Né le 25 juin 1904 à Agnetz-sous-Clermont (Oise), fusillé le 20 août 1943 au fort de Bondues (Nord) ; garagiste ; résistant FTPF du Pas de Calais.

René Wallard
René Wallard
Crédit : archives privées (Thomas Duhem)

Fils de Paul Wallard, couvreur, et de Zélie Chevreux, ménagère, René Wallard, garagiste demeurant au 80 rue Florent Evrard à Bruay-en-Artois (Pas-de-Calais), s’était marié le 4 juin 1927 à Bruay-en-Artois avec Claire Marguerite Duhem, et était père de deux filles, Christiane et Micheline.

Mobilisé dans l’infanterie en 1939, il rejoignit, après la débâcle, sa famille réfugiée dans le Maine-et-Loire. Ils regagnèrent Bruay-en-Artois par la suite.

Dès le début 1941, René Wallard constitua avec d’autres résistants, Jules Chevreux (son oncle), Charles Desrumeaux et M.Delannoy, un groupe d’une cinquantaine d’hommes dont il fut le lieutenant. En mars 1941, ils effectuaient du transport d’armes sur Bruay, Béthune et Anzin.
Ils réalisèrent des missions de propagande et d’agitation. Ils rassemblèrent ensuite des renseignements utiles aux Alliés sur les emplacements de troupes, de dépôt d’armes et, en particulier, le plan du terrain d’aviation de Monchy Breton.

En juillet 1942, il rencontra une certaine Édith, de son vrai nom Raymonde Lemoine. Elle lui dit appartenir à l’Intelligence Service et, après avoir gagné sa confiance, lui demanda plusieurs services dont celui des plans du camp d’aviation. Il fut arrêté volontairement une première fois, lors de son repérage du terrain d’aviation de Monchy Breton grâce à un stratagème : à l’aide de la voiture d’un de ses clients, il feignit une panne dans le but de se faire arrêter pour entrer dans le camp et découvrir les lieux de l’intérieur. À la suite de son repérage, il dessina le croquis qu’il transmit à Edith. Elle fournit ce dessin à la Gestapo, pour qui elle travaillait depuis l’Occupation.

René Wallard fut interpellé dans son garage le 12 mai 1943 par la Geheimfeldpolizei pour « espionnage » et incarcéré à Douai (Nord) jusqu’au 16 juin 1943, date de son jugement où il fut condamné à mort par le tribunal de la Luftwaffe de Lille. Lors de cette période, il écrivit un journal.
Transféré à Loos-Les-Lille dans la cellule 116, il fut rejoint par Jacques Desbonnet le 19 juillet 1943. Malgré un recours en grâce qui fut rejeté nonobstant les efforts de maître Paul Delmotte, il fut fusillé le 20 août 1943 à 17h au fort de Bondues.
Lors de sa sortie de cellule, après avoir étreint son ami de 17 ans, ses derniers mots seront « Jacky, si tu revois un jour ma femme et mes filles, dis-leur de ne jamais pardonner le crime qu’ils s’apprêtent à commettre ». Avant de mourir, il écrivit deux lettres que sa famille put lire.

A la Libération, Raymonde Lemoine, agent double, fut recherchée mais non inquiétée par la justice française. Elle mourut en Allemagne en 1982, où elle refit sa vie.

René Wallard fut homologué lieutenant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et DIR le 1er juillet 1947, avec prise de rang le 1er mai 1943 (GR 16 P 600465. La mention « Mort pour la France » lui fut attribuée le 3 février 1949 (AC 21 P 174711) à titre militaire (FFI). Son nom apparaît sur le monument commémoratif du fort Lobeau (Bondues). Une rue ainsi qu’une salle à Bruay portent son nom. Une plaque commémorative fut posée le 27 août 2018 sur son ancien garage en présence de sa famille et de personnalités du secteur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article166901, notice WALLARD Alexandre, Jules, Léon [alias René] par Julien Lucchini, Thomas Duhem, version mise en ligne le 2 décembre 2014, dernière modification le 25 septembre 2019.

Par Julien Lucchini, Thomas Duhem

René Wallard
René Wallard
Crédit : archives privées (Thomas Duhem)

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII 4 (notes Thomas Pouty) ; SHD, dossiers adm. résistants. — Notes et documents de Thomas Duhem (coauteur, famille de René Wallard). — Musée de la Résistance de Bondues, Ils étaient 68, op. cit.. — Sites Internet : Mémoire des hommes ; Mémorial GenWeb. — État civil. — Notes Frédéric Stévenot. — Thomas Duhem, Dis-leur de ne jamais pardonner, Préface d’Hélène Priego, Directrice du Musée de la Résistance de Bondues, Collection de l’Ombre à la Lumière, Éditions Nord Avril, 2019

ICONOGRAPHIE. Memorial GenWeb

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable