CAS Renée, Marcelle, Berthe [née RIHET] dite Yvette

Par Gérard Larue

Née le 14 mars 1921 à Paris Xe arrondissement (Seine), morte le 8 novembre 2005 à Brassy (Nièvre) ; sténodactylo ; militante communiste et résistante FTP détachement Alsace Lorraine, agent de liaison d’Eugène Cas dans le Groupe spécial d’exécution (GSE) de la région parisienne ; déportée à Ravensbrück (Allemagne), rapatriée en mai 1945.

Fille d’Yvonne Bauce, Renée Rihet était cousine germaine de Georges Bauce de Stains (Seine, Seine-Saint-Denis) membre des FTP fusillé le 23 octobre 1943 au Mont-Valérien commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine). En 1936, nantie de son certificat d’études primaires, elle était employée de bureau à la maison Cotel et Fouchet à Pantin (Seine, Seine Saint Denis). Elle habitait 20 rue du Clos Bénard à Aubervilliers dans le même département chez ses grands-parents Brett. En 1938 elle adhéra aux Jeunes Filles de France au Foyer d’Aubervilliers. Elle fut secrétaire du cercle des Jeunesses communistes jusqu’en 1939.

Le 10 mars 1940, à la suite de distributions clandestines de tracts et de journaux, elle fut arrêtée par les policiers d’Aubervilliers, avec Suzanne Berlan/Mairesse et Eugène Cas, ses futurs camarades FTP. Internée à la prison de la Petite Roquette avec Suzanne, elles en furent libérées à l’arrivée des troupes allemandes. Renée retrouva à Stains son fiancé Eugène Cas, évadé en juillet du camp de Gurs (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques).

Renée et Eugène se marièrent à Stains le 9 novembre 1940. Le 5 décembre, ils furent jugés par le tribunal militaire français replié à Périgueux (Dordogne) et condamnés par défaut à deux ans de prison et à mille francs d’amende pour infraction au décret du 26 septembre 1939. Se sachant recherchés, ils quittèrent Stains pour Châtellerault (Vienne) en zone libre, où Eugène Cas chercha à se faire embaucher à la Manufacture d’armes.

Arrêtés à nouveau en mars 1941, transférés à Périgueux, Eugène et Renée y comparurent devant un Tribunal militaire français replié et furent condamnés à huit mois de prison. Libérés en juillet 1941 leur peine étant purgée, ils se cachèrent à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) dans la famille d’Eugène.
De retour à Stains en novembre 1942 après l’ouverture de la ligne de démarcation, le couple s’installa à Aulnay-sous-Bois (Seine-et-Oise, Seine-Saint-Denis) où Renée donna naissance à leur fille Josette en mars 1943. A cette époque Eugène Cas fut désigné par son entreprise la SOMUA de Saint-Ouen pour partir en Allemagne au titre du STO. Réfractaire, il bascula dans une clandestinité complète au sein des FTP. Il fut nommé à la mi-novembre 1943 responsable du groupe spécial d’exécution (GSE), en remplacement de René Roeckel promu à d’autres responsabilités.

Renée Rihet avait rejoint la résistance FTP en juillet 1943, devenant l’agent de liaison régionale de son mari. En août 1943, lors d’une rencontre du couple Cas à Choisy-le-Roi (Seine, Val-de-Marne) avec Suzanne Berlan/Mairesse, celle-ci accepta la proposition d’Eugène de « reprendre de l’activité dans le Parti communiste » et devint agent de liaison de René Roeckel.

Pris en filature par les inspecteurs de la Brigade spéciale anticommuniste N°2, Eugène Cas et Renée Rihet furent arrêtés le 11 décembre 1943 dans leur planque de Saint- Cloud, au 111 Boulevard Sénard. Interrogée dans les locaux des BS2, remise aux Allemands. Internée à la prison de Fresnes, Renée Rihet comparut le 16 mars 1944 en même temps que ses camarades du GSE également arrêtés René Roeckel, Eugène Cas, André Durand, Henri Haudelaine, Suzanne Mairesse, et le gardien de la paix René Morin devant le Tribunal militaire allemand du Gross Paris. Tous étaient condamnés à mort, les hommes furent passés par les armes au Mont-Valérien. Condamnée à mort avec Suzanne Mairesse pour « activités de francs-tireurs », elles furent déportées en Allemagne avec le statut « NN » nuit et brouillard, ce qui signifiait condamnée à disparaître.

Le 20 mai 1944, Renée Rihet partit de la gare du Nord pour les prisons d’Aix-la-Chapelle et de Lauban, puis fut internée au camp de concentration de Ravensbrück. Le 11 novembre 1944 elle fut envoyée à Graslitz puis à Zwodau dans les Sudètes.

Le 8 mai 1945, Renée Rihet fut libérée de Ravensbrück par les armées américaines puis rapatriée en France. Homologuée Sergent FFI, elle reçut la Médaille de la Résistance et la Croix de Guerre.

Elle fut élue conseillère municipale de Stains, de 1947 à 1971 sur la liste communiste conduite par Louis Bordes, adjointe chargée des affaires sociales du 12 juillet 1948 au 30 mars 1967.

Retirée dans la Nièvre, elle continua à militer avec Roger Thiéry son deuxième mari. Elle décéda à Brassy le 8 novembre 2005.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article166938, notice CAS Renée, Marcelle, Berthe [née RIHET] dite Yvette par Gérard Larue, version mise en ligne le 24 octobre 2014, dernière modification le 2 juin 2017.

Par Gérard Larue

SOURCES : Arch. PPo. BS2 carton 28, GA 244. – Arch. de Vincennes. – Arch. Mun. Stains. – Témoignage de sa fille Josette Cas.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 174.

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