HUMBERT Léon, Georges, Marie, Joseph

Par Alain Prigent, Serge Tilly

Né le 23 août 1891 à Biarritz (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), fusillé après condamnation à mort le 2 décembre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; teinturier ; membre du réseau Jade-Fitzroy (Intelligence Service, I.S.).

Fils de Joseph Humbert, inspecteur divisionnaire de la compagnie « La New York », et de Gabrielle Lamufse, sans profession, Léon Humbert, domicilié à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) où il exerçait le métier de teinturier, s’était marié le 29 avril 1920 à Arras (Pas-de-Calais) avec Éléonore Chevet.
Il était membre du réseau Jade-Fitzroy. Il assura un service de renseignements, notamment sur les départs de navires ou unités. Près de 22 navires allemands furent coulés à leur départ de Saint-Malo grâce aux renseignements fournis.
Arrêté à son domicile par la Gestapo le 1er juin 1943, il fut incarcéré à Rennes puis transféré à Fresnes. Il fut condamné à mort pour « complicité d’espionnage » par le tribunal militaire allemand de la Kommandantur du Gross Paris siégeant à l’hôtel Continental, rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), le 16 novembre, et fusillé le 2 décembre 1943 au Mont-Valérien à 9 h 39.

L’abbé Stock écrivit sur ces derniers instants :
« Jeudi 2-12-43
11 exécutions
Parti à 5h30 pour Fresnes : Cotteret Marcel, Boltz René, Leban Max, Lambert Arthur, Humbert Léon, Bosquet Marcel, Leroux Isidore, Firla Gustav, Jablonski Zbigniew, Luczynski Kasimir, Kieres Boguslaw, 9 se sont confessés, après quoi je célébrai pour eux le mess du 1er dimanche de l’Avent dans la grande salle d’interrogatoire, tous très bien préparés, recueillis, pieux, Leroux était communiste et, comme il le répétait souvent, athée : « Je ne suis pas croyant , excusez-moi », mourut en proclamant  : « Vive le communisme ! ». Bouquet lui aussi non-croyant, ne voulait pas, mais patriote. Affaire, espionnage et informations. Cotteret pria, mourut les mains jointes, chapelet, s’agenouilla et demanda ma bénédiction au poteau. Boltz me donna son Evangile, « Jésus, sauvez la France ». Leban : « Je pardonne à tous mes ennemis sans exception  ». Il servit la ste messe, récita les prières à voix haute, en alternance avec Cotteret. Lambert, jeune , 22 ans, lègue la moitié de sa part d’héritage à Mme Leban, qui reste avec 4 enfants. Humbert, 52 ans  : « Je suis mort courageusement, sans haine pour personne... Qu’elle (sa femme) soit courageuse ». Firla, pieux, me remit sa chaîne avec ses médailles, parlait allemand. Lambert me donna son chapelet cassé. Les 3 autres Polonais, bons catholiques, l’on fait, croyaient le faire, pour leur patrie, tous moururent vaillamment, paisiblement, en prière.
Enterrés à Ivry à 11 heures : 40 ediv. 46e ligne.​ »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article166965, notice HUMBERT Léon, Georges, Marie, Joseph par Alain Prigent, Serge Tilly, version mise en ligne le 25 novembre 2014, dernière modification le 5 novembre 2020.

Par Alain Prigent, Serge Tilly

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII 3, Liste S1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), Éd. de l’Atelier, 2005. – Site des Anciens Combattants d’Ille-et-Vilaine, « Mémoire de guerre ». – État civil en ligne cote FRAD064006_ 5MI122_ 3 vue 0507.— Franz Stock, Journal de guerre .

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