BUFQUIN des ESSARTS Gustave, Charles, Louis. Pseudonymes : Mocsoc, Olifant.

Par Jean-Louis Delaet

Charleroi (pr. Hainaut, arr. Charleroi), 5 décembre 1864 – Charleroi, 15 avril 1936. Journaliste, homme d’œuvres sociales, conseiller communal et échevin socialiste de Charleroi, frère de Jules et Georges Bufquin des Essarts, père de Louis et grand-père de Jacques Bufquin des Essarts.

Après des études d’humanités anciennes, Gustave Bufquin des Essarts abandonne ses études de droit pour se consacrer au journalisme. Il entre à la rédaction du Journal de Charleroi en 1885 « en raison », explique-t-il dans une note destinée à Jules Destrée*, « de la multitude des événements et parce que, ne me sentant pas de dispositions pour le Barreau auquel ma famille me destinait, je préférais embrasser la carrière du journalisme ; c’est en suivant l’enquête du travail que je compris l’exploitation dont souffrait notre population laborieuse. »

Par ses comptes-rendus et articles qu’il signe « Mocsoc » ou « Olifant », Gustave Bufquin des Essarts seconde et soutient la démarche progressiste puis socialiste de son frère, Jules. Ses premiers reportages sont les couvertures de la catastrophe minière de l’Agrappe dans le Borinage (pr. Hainaut), en 1885, et du procès de Falleur et Schmidt, accusés d’être les meneurs de la grève de mars 1886, aux assises du Hainaut en juillet 1886. Enfin ses comptes-rendus du procès dit du « Grand complot » aux assises du Hainaut du 6 au 25 mai 1889 révèlent au public son talent et son engagement au sein du mouvement démocrate-socialiste.

Chargé de la gestion économique du journal – faisant, face à son frère ardent et enthousiaste, la part de l’idéal et du réel –, des Essarts s’occupe du lancement, en mars 1892, de l’organe de la Chevalerie du travail, Les Chevaliers du travail, qui est un échec financier.

Fondateur de l’Union professionnelle de la presse belge, qui a en charge la défense des intérêts matériels des journalistes et membre du syndicat des journalistes socialistes dont son frère, Jules, est le fondateur, Georges des Essarts est aussi président national de l’AGPB (Association générale de la presse belge) de 1913 à 1919.

Pendant la Première Guerre mondiale, Gustave des Essarts proclame, lors de l’occupation allemande, le refus de paraître des journaux belges sous la censure. Il est délégué de la « Commission for relief in Belgium » pour le contrôle de la répartition du pain et de la farine à la population de Charleroi.

À la victoire, Gustave des Essarts est nommé membre d’honneur de l’« Institute of journalists » à Londres. Son frère, Jules, étant mort en 1914, G. des Essarts cumule gestion, rédaction en chef et direction générale du Journal de Charleroi. Homme d’action et réalisateur méthodique, avec toute l’énergie nécessaire, il parvient, dans les années 1920, à moderniser le journal qui est l’un des premiers en Belgique à être équipé de linotypes, d’un atelier de photogravure et de rotatives.

Gustave des Essarts est aussi président de la Fédération des directeurs de journaux de province. Malade, il passe la main à ses deux fils, Marius et Marcel, pour ne plus assumer que la direction générale. Conseiller communal de la ville de Charleroi de 1908 à 1934, date à laquelle il doit démissionner pour raison de santé - il en rédige les comptes-rendus pour le journal pendant un demi-siècle -, il est échevin de l’Instruction publique et des Beaux-Arts du 1er septembre 1926 au 2 janvier 1927. Sous son impulsion est reconstituée, à Charleroi, la Ligue des amis des écoles officielles dont il est le président. Homme d’œuvres sociales, il est président et fondateur de la Maternité intercommunale de Charleroi et de l’Orphelinat rationaliste du Hainaut.

Georges des Essarts est aussi le père de Louis et le grand-père de Jacques Bufquin des Essarts.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article166973, notice BUFQUIN des ESSARTS Gustave, Charles, Louis. Pseudonymes : Mocsoc, Olifant. par Jean-Louis Delaet, version mise en ligne le 29 octobre 2014, dernière modification le 13 décembre 2019.

Par Jean-Louis Delaet

SOURCES : Journal de Charleroi, numéro spécial 80ème anniversaire des 13 et 14 mai 1926, 6 novembre 1934 et 16 avril 1936 – La Belgique active. Province du Hainaut, Bruxelles, 1934, p. 29 – HARMEGNIES L., Entré dans sa centième année il y a 17 ans, le Journal de Charleroi... - La presse, 1954, II, p. 10-11.

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