Par Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly
Né le 19 novembre 1915 à Madrid (Espagne), fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; dirigeant du groupe FTP-MOI de l’UNE (Union nacional espanola).
Résistant espagnol, Antonio Barrios Ures était membre de l’UNE (Union nacional espanola, Union nationale espagnole). Le groupe de l’UNE, branche des FTP-MOI, lié organiquement au Parti communiste d’Espagne clandestin, était placé sous les ordres de Florès Cano et d’Antonio Barrios Ures, selon un rapport de Louis Pétri. Membre des groupes armés du réseau « Deportistas », il participa aux attentats contre les cinémas de Rennes (Royal et Select), l’Hôtel du Commerce et contre des transformateurs électriques à Nantes et à Rennes. Il fut impliqué également dans trois déraillements de trains.
Antonio Barrios Ures était responsable à Quimperlé (Finistère) d’un groupe de résistants républicains espagnols requis par l’Organisation Todt sur les chantiers de la Kriegsmarine dans la région de Lorient (Morbihan). L’activité principale du groupe était la distribution de tracts rédigés en français, en espagnol et en allemand que le responsable régional Pedro Flores Cano faisait parvenir depuis Rennes à Antonio Barrios Ures.
Le 21 mars 1944, à la suite de la découverte d’une sacoche contenant des tracts et une liste de noms, la police allemande arrêta Ramon Nieto à Port-Louis (Morbihan), Tomas Hernandez Diaz à Lanester (Morbihan) et Teofilo Turcado Arenas à Quimperlé. Ce dernier martyrisé finit par conduire les policiers chez ses camarades Antonio Barrios Ures, Dioniso Garcia Rubio, Lorenzo Montori Romeo et Nicolas Arrias. Ils ont tous été incarcérés à la prison de Rennes (Ille-et-Vilaine). Il s’en suivit une vaste opération de la Sipo-SD qui aboutit à l’arrestation de presque une centaine de républicains espagnols sur l’ensemble de la Bretagne.
Neuf résistants espagnols furent impliqués dans cette affaire. Incarcéré à la prison Jacques-Cartier de Rennes, Antonio Barrios Ures a été condamné à mort le 7 juin 1944 pour « actes de franc-tireur » par le tribunal militaire FK 748 de Rennes. Il a été fusillé le lendemain 8 juin 1944 au Colombier à Rennes avec ses huit autres camarades (Leoncio Molina Cabre, Pedro Florès Cano, Tomas Hernandez Diaz, Ramon Nieto, Antonio Sebastian Molero, Lorenzo Montori Romeo, Dionisio Garcia Rubio et Teofilo Turcado Arenas).
Antonio Barrios Ures est inhumé sous le nom de « Antonio Barrio-Ures » dans la nécropole nationale de Sainte-Anne d’Auray (Morbihan).
Il obtint la mention « Mort pour la France ».
En Ille-et-Vilaine, à Rennes, le nom d’Antonio Barrios Ures est inscrit sous l’orthographe « Barrios Urez », sur la stèle des fusillés de la caserne du Colombier et sur le monument de la Résistance érigé dans le cimetière de l’Est.
Par Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly
SOURCES : Arch. Dép. Ille-et-Vilain,e 1045W50. – DAVCC, Caen, Liste S1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — J.-P. Besse, Th. Pouty, Les fusillés. Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), Éd. de l’Atelier, 2005. — Gabrielle Garcia, Isabelle Matas, La mémoire retrouvée des Républicains espagnols. Paroles d’exilés d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Éd. Ouest-France, 2005. — Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), ouvrage collectif, Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012. — Notes et photographies de Jean-Pierre et Jocelyne Husson.