CHERRIER Henri

Par Michel Thébault

Né le 27 mars 1895 à Aubigny-sur-Nère (Cher), fusillé le 27 février 1944 après condamnation à la citadelle de Besançon (Doubs) ; réceptionnaire en cuirs ; résistant groupe Lorraine.

Il était le fils de Pierre, Michel Cherrier, sabotier, et de Sidonie, Philippine Buzeau, sans profession. Il apprit le métier de boucher qu’il exerçait à Bourges lors de la déclaration de guerre de 1914. Il fut mobilisé en décembre 1914, incorporé le 19 décembre 1914 au 27ème régiment d’infanterie. Il fut gazé le 1er août 1916 dans la Meuse puis blessé le 26 octobre 1918 à Rethel (Ardennes). Il fut à cette occasion cité à l’ordre du régiment : "Soldat brave et courageux, le 16 octobre 1918 s’est présenté comme volontaire pour assurer la liaison entre le chef de bataillon et les postes avancés parcourant un terrain découvert battu par de nombreuses mitrailleuses ennemies et des barrages d’artillerie d’une violence extrême". Il reçut pour ce fait d’armes la Croix de guerre avec deux étoiles de bronze. Il fut démobilisé en août 1919 et se retira à Dijon (Côte-d’Or) où il épousa dès le 26 août 1919 Eugénie Seignez. Ils eurent un enfant. A partir de 1923, il résida à Belfort (Territoire-de-Belfort) où il exerça la profession de réceptionnaire en cuirs. il fut à nouveau mobilisé en septembre 1939, affecté spécial à la succursale de Belfort de la Société des cuirs (vraisemblablement dans son entreprise même) comme réceptionnaire et vérificateur des cuirs verts. Engagé dans la Résistance à Belfort, il appartint au groupe Lorraine (Mouvement de Libération nationale, MLN), comme en témoigne le bulletin du mouvement Lorraine du 1er mai 1944, où son nom apparaît dans un encart « à nos camarades tombés face à l’ennemi le 27 février 1944 à Besançon » avec douze autres de ses camarades. Il participa à plusieurs actions de résistance, en particulier à des parachutages dans la nuit du 16 au 17 août 1943 pour le groupe Lorraine, et pour le compte du Special Operations Executive (SOE), « réseau Buckmaster » dans la nuit du 20 au 21 décembre 1943 vers Lachapelle-sous-Chaux (Territoire-de-Belfort), où il semble être de plus ce soir-là responsable de la zone de largage. Sa présence apparaît également dans l’action menée à l’hôpital de Belfort, le 13 janvier 1944, qui permit la libération par la force d’un résistant et l’exécution d’un collaborateur.
Il fut arrêté fin janvier 1944 à Belfort par les autorités allemandes. Il fut emprisonné à la caserne Friedrich de Belfort puis à la prison de la Butte à Besançon (Doubs) au motif de « détention d’armes ». Il fut jugé par le tribunal militaire allemand (tribunal de la Feldkommandantur 560) de Besançon le 17 février 1944 et condamné à mort.
Il a été fusillé le 27 février 1944 à 7 h 35 du matin en même temps que Roger Glasson, Yves Girardot, René Geyer, et Marius Lesure du même groupe de résistants de Belfort, par les autorités allemandes dans l’enceinte de la citadelle de Besançon. Il figure à ce titre sur le monument commémoratif « Aux Martyrs de la Résistance » établi dans la citadelle.
Après la guerre, son corps fut transféré à Belfort et inhumé au cimetière communal de Brasse dans le carré des corps restitués. Il obtint la mention Mort pour la France et son nom figure sur le monument aux morts du square du Souvenir à Belfort.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article167017, notice CHERRIER Henri par Michel Thébault, version mise en ligne le 23 février 2015, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Cher (État civil, registre matricule) — DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — Mémorial GenWeb.

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