MOUTARDIER Gaston, Augustin, Charles

Par Frédéric Stévenot

Né le 4 mars 1889 à Comines (Nord), fusillé le 6 juillet 1944 à Amiens (Somme) suite à une condamnation à mort ; directeur départemental des PTT ; résistant PTT Nord-Picardie et Libération-Nord.

Gaston Moutardier.
Cliché fourni par Philippe Pauchet.

Fils de Augustin Moutardier et de Irma Carton, instituteurs, domiciliés à Havernas (Somme), Gaston Moutardier réussit, en 1908 le concours d’entrée aux PTT. En juillet 1940, démobilisé dans la Somme, il réorganisa les services postaux du département. Il gravit tous les échelons de la hiérarchie jusqu’à devenir, en 1942, directeur départemental des P.T.T. du Nord, à Lille. Marié, père d’un enfant, résidant à Amiens,116 rue Denfert-Rochereau, Gaston Moutardier fut arrêté avec Cyrille Werbrouck le 8 mars 1944 dans sa ville par la Sipo-SD, pour espionnage et aide à l’ennemi. . Ils avaient, en effet, mis au point un plan de sabotage des câbles téléphoniques sous-terrains rue Albert Dauphin à Amiens en prévision du débarquement. Sabotage qui fut effectué dans la nuit du 24 au 25 juin 1944 par une équipe du Mouvement Charles de Gaulle. Il était effectivement membre de Résistance-PTT Nord-Picardie depuis janvier 1943 et de Libération-Nord (juillet 1943).
Il avait fourni de nombreux renseignements sur les installations téléphoniques et certains bureaux allemands, mais aussi sur des rampes de lancement de V1. D’après un rapport adressé au ministère de la Production industrielle, il semblait être inculpé dans une affaire d’espionnage découverte à Mers-les-Bains (Somme) par les services de police allemands d’Arras (Pas-de-Calais). Son cas paraissait grave. Un dénommé Germain Bleuet fut aussi impliqué dans cette affaire.
Internés à Amiens, Werbrouck et Moutardier furent déférés le 6 juillet 1944 devant le tribunal militaire allemand FK 580 de la ville, et condamnés à mort. On transféra le premier à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) le 21 mai, avant de le faire revenir à Amiens le 26 juin.
Gaston Moutardier fut déplacé à la prison d’Arras le 12 avril puis à celle de Fresnes le 10 mai avant de rejoindre celle d’Amiens le 28 juin. Condamné à mort le 6 juillet 1944, un peloton d’exécution allemand le fusilla le même jour dans la citadelle, à 20 h 08.
Gaston Moutardier avait fait l’objet d’une demande de libération adressée le 29 avril par la Délégation générale du gouvernement dans les territoires occupés (DGTO) à la Sipo-SD.
Par délibération municipale du 30 avril 1949, une partie de la rue Denfert-Rochereau dans le quartier Saint-Honoré d’Amiens porte son nom. L’impasse du domicile parental à Havernas s’appelle Gaston-Moutardier. Un timbre à son effigie a été édité en avril 1959 dans la série des Héros de la Résistance.
Il a reçu la mention « Mort pour la France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article167216, notice MOUTARDIER Gaston, Augustin, Charles par Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 25 octobre 2016, dernière modification le 14 avril 2021.

Par Frédéric Stévenot

Gaston Moutardier.
Cliché fourni par Philippe Pauchet.

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty).— Jacques Lejosne, Jackie et Françoise Fusillier Amiens 1940-1945, A la rencontre des plaques de rues en hommage aux résistants 2016 .— Notes Annie Pennetier, Philippe Moutardier. — État civil en ligne cote 1 Mi EC 152 R 003, vue 200.

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