Par Claude Pennetier
Né le 24 avril 1904 à Paris (Xe arr.), mort le 30 avril 1996 à Grenoble (Isère) ; ouvrier confiseur ; militant et élu communiste de l’Isère, élève de l’École léniniste internationale (ELI, Moscou), secrétaire régional de la région Alpes du PC ; conseiller municipal de Grenoble (1945-1947), député de l’Isère (1947-1958).
Fils d’un ferblantier savoyard venu travailler à Paris, Paul Billat obtint le CEP puis travailla comme employé de bureau avant de faire son apprentissage de confiseur. Il adhéra aux JC en octobre 1925, dont il devint secrétaire régional, puis entra au PC et à son bureau régional. Il suivit les cours d’une école de huit jours des JC en décembre 1926. Lors de la réorganisation de la région par Campiglia en 1928, il prit des responsabilités plus importantes et abandonna son métier pour devenir permanent et s’occuper du Travailleur alpin. Condamné à sept mois de prison en 1931, il passa dans la clandestinité, se cacha à Saint-Martin-d’Hères (Isère), d’où il continuait à diriger le journal qu’il signait du pseudonyme de Louis Bal.
Campiglia, le secrétaire régional notait à son sujet : « Camarade jeune, sérieux, travailleur, ayant une bonne compréhension politique. Il possède une très bonne instruction primaire, pouvant après l’école, être utilisé dans le Parti à un poste régional. Dans l’illégalité, il remplit les tâches que le Parti lui donne. N’a jamais formulé de désaccords avec la ligne du Parti. Il dit avoir eu des sympathies pour le trotskisme quand il était aux jeunesses communistes, des fautes commises à Grenoble lui ont fait connaître des sympathies. Remplit ses fonctions dans de bonnes conditions. S’occupe du journal régional dont il s’assure du contenu politique. Honnête travailleur, intelligent, discret, timide. »
Il fut appelé à Paris puis envoyé à Moscou à l’École léniniste internationale, pour un stage d’un an, sous le nom d’André Raoul, et travailla dans une usine de machines-outils de Moscou, terminant son séjour par un périple de plusieurs semaines, de Gorki à Stalingrad. Au lendemain de l’amnistie qui suivit l’élection de Paul Doumer à la présidence de la République, il revint à Grenoble, et, en 1933, remplaça Campiglia comme secrétaire régional.
La commission des cadres souligna, dans son autobiographie du 23 mars 1938, la modération coupable de sa réponse sur les trotskystes.
Il fut l’auteur, en août 1939, du tract « La Vérité aux Français » sur le Pacte germano-soviétique, qui servit de prétexte pour arrêter les principaux dirigeants du PC de la région.
Mobilisé de février à juillet 1940, il fut interné le 30 novembre 1940 à Fort Barraux (Isère) puis à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) d’où il s’évada. Résistant, il fit partie de l’état-major FTP de la région méditerranéenne et termina la guerre avec le grade de lieutenant colonel FFI. Paul Billat fut CEIR (commissaire aux effectifs pour l’inter région B, le Limousin plus la Dordogne) qui faisait de lui le cadre communiste le plus important de l’inter B (selon Hervé Dupuy).
Paul Billat fut candidat aux élections pour la première et la deuxième Constituante il figura ensuite, aux élections de 1945, en troisième position, sur la liste communiste et devint député en 1947 après l’élection de Joanny Berlioz au Conseil de la république, Il occupa son siège jusqu’en 1958. Il fut en outre conseiller municipal de Grenoble de 1945 à 1947 et membre du bureau de la fédération communiste de 1945 à 1962. En 1956, il était invité aux réunions générales de la section agraire, sans être membre.
Par Claude Pennetier
ŒUVRE : Levés à l’aube de la résistance dauphinoise. PCF, Front National, FTPF dans la résistance de l’Isère, Sassenage, Les Imprimeurs Réunis, 1978.
SOURCES : RGASPI, 495 270 1 365 (trois autobiographies, dossier d’élève à l’ELI), 517 1 1111. — Notice par P. Broué in DBMOF. — DPF 1944-1958, op. cit. — Note de Sylvain Boulouque.