BRUWËER Hippolyte.

Hippolyte Bruwëer est délégué de la mutualité des chapeliers en paille souscrivant 150 francs dans le fonds social de la Société des pharmacies populaires, créée à Bruxelles le 24 août 1881. Il est délégué des chapeliers en paille de Bruxelles à l’exposition universelle d’Anvers en 1885. Avec L. Loly*, il rédige le rapport sur cette section pour l’administration communale. Il signale qu’à Bruxelles « quelques fabricants occupent un grand nombre de femmes depuis l’invention des machines, vu que leur salaire est de moitié inférieur à celui des ouvriers qui viennent faire la saison ». En conséquence, il émet le vœu : « La corporation des chapeliers en paille voudrait voir frapper un impôt élevé sur les machines à coudre et les presses à repasser qui produisent au moins autant que quatre ouvriers ». Il demande aussi la journée de onze heures.

C’est toujours comme délégué des chapeliers en paille de Bruxelles que Hippolyte Bruwëer dépose devant la section régionale B de la Commission du travail de 1886, le 10 août 1886. Il y demande la réglementation des heures de travail (il admettrait un maximum de dix heures), le contrôle de l’hygiène dans les ateliers, l’instruction obligatoire, le service personnel et le suffrage universel. Dans son témoignage, Hippolyte Bruwëer évoque la situation de l’industrie de la paille. Celle-ci emploie septante à quatre-vingt ouvriers durant la morte saison (août) mais quatre cents en pleine saison (février à juin), au moment où traditionnellement les hommes changent de couvre-chef. Trois à quatre mille personnes quittent ainsi, chaque année, la vallée du Geer, affluent de la Meuse (provinces de Liège et du Limbourg) pour aller travailler dans cette industrie saisonnière des grandes villes.