DECHY Maurice, Elisée

Par Daniel Grason

Né le 8 avril 1906 à Neuilly-sur-Seine (Seine, Hauts-de-Seine), fusillé comme otage le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; gardien de la paix ; résistant gaulliste ; membre du réseau Alliance.

Fils d’Edmond, Louis, employé au Crédit foncier de France, et de Suzanne, née Lesur, sans profession, Maurice Dechy fut orphelin à l’âge de neuf ans. Son père, clairon au 2e bataillon de chasseurs à pied, mourut au combat en Belgique le 29 mars 1915, et fut déclaré « Mort pour la France ». Maurice Dechy fut adopté par la Nation le 29 octobre 1920. Il épousa Georgette Maillot le 1er octobre 1929 en mairie de Montrouge (Seine, Hauts-de-Seine), le couple eut un enfant et demeurait dans le XVe arrondissement de Paris.
Gardien de la paix au commissariat du XIVe arrondissement, Maurice Dechy eut des contacts, dès octobre 1940, avec des responsables des services spéciaux. Il quitta son poste, fut suspendu de ses fonctions le 1er avril 1941, puis révoqué le 15 avril. Membre de l’Armée volontaire, du réseau de renseignements Alliance, puis Alibi, d’Honneur de la Police, sous-lieutenant, chargé de mission, agent P2 (rémunéré) du Service de sécurité militaire, il collectait des renseignements d’ordre militaire sous la responsabilité du lieutenant-colonel Chavaudeau. Le réseau travaillait en liaison avec l’Intelligence Service.
La police de sécurité et du renseignement de la SS (Sipo-SD) l’arrêta le 15 ou le 30 avril ou le 1er mai 1943, lors d’une mission à Vichy (Allier). Il fut incarcéré à la prison de Moulins, puis transféré le 30 septembre 1943 au fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Le 28 septembre 1943 vers 9 h 20, l’équipe spéciale des FTP-MOI parisiens composée de Marcel Rajman, Celestino Alfonso et de Leo Kneler était rue Pétrarque (XVIe arr.). Julius Ritter, général SS, responsable de l’envoi des jeunes Français pour le STO, sortait de son domicile en automobile. Alfonso tira, Ritter tenta de sortir par l’autre porte, Rajman tira à trois reprises.
Sous le titre « Les représailles contre les actes terroristes », le quotidien collaborationniste Le Matin publia un très bref communiqué : « Les attentats et les actes de sabotage se sont multipliés en France ces derniers temps. Pour cette raison cinquante terroristes, convaincus d’avoir participé à des actes de sabotage et de terrorisme, ont été fusillés le 2 octobre 1943 sur l’ordre du Höherer SS und Polizeiführer. »
Le corps de Maurice Dechy fut incinéré au cimetière du Père-Lachaise, ré-inhumé au cimetière de Rambouillet (Yvelines).
Après la Libération, il fut décoré à titre posthume de la Médaille d’honneur de la police française avec la mention « victime du devoir ». Sa veuve fit des démarches pour que son mari soit rétabli dans ses droits. Le ministère des Anciens Combattants lui accorda la mention « Mort pour la France » le 9 avril 1946. Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume. Son nom figure sur le monument aux morts de Vichy, sur la plaque commémorative dans l’église réformée de Versailles ainsi sur le Mémorial des services spéciaux à Ramatuelle (Var).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article167271, notice DECHY Maurice, Elisée par Daniel Grason, version mise en ligne le 7 novembre 2014, dernière modification le 11 mars 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., 1W 0119, KC 10. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 6 (Notes Thomas Pouty). – Le Matin, 4 octobre 1943. – F. Marcot (sous la dir.), Dictionnaire historique de la Résistance, R. Laffont, 2006. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site des services spéciaux (Bureau Résistance). – Mémorial GenWeb. – État civil, Neuilly-sur-Seine.
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo.

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