AMERICO Alfonso

Par Hélène Chaubin

Né le 30 octobre 1910 à Sant-Juliano-Serafian (Portugal), mort le 15 septembre 1943 à Santa-Maria-Siché (auj. Corse-du-Sud) ; résistant du Front National corse et FFI.

Stèle commémorative du cimetière de Bastia.
Stèle commémorative du cimetière de Bastia.
Le nom d’ Alfonso Americo figure sur cette stèle du cimetière de Bastia.

Domicilié à Lévie (Corse), marié, père de trois enfants, Alfonso Americo avait rejoint les résistants rattachés au comité d’arrondissement du Front National corse en novembre 1942. Depuis l’ordre d’insurrection lancé le 9 septembre 1943 par le comité départemental du Front National corse, les résistants luttaient plus contre les forces allemandes que contre les Italiens qui avaient capitulé et, pour une partie d’entre eux, avaient rallié la cause des Alliés. Les Allemands qui n’avaient pas de visées sur l’île, n’y étaient présents que depuis juin 1943. La brigade SS Reichsführer avait été placée dans le Sartenais avec pour mission essentielle d’être prête à soutenir la 90e Panzer lorsque celle-ci passerait de Sardaigne en Corse : ce débarquement commença le 10 septembre 1943 par Bonifacio. Les résistants réussirent à s’emparer du dépôt de carburant de Quenza qui était jusque-là aux mains de la brigade SS, et cherchèrent à empêcher la jonction des troupes allemandes en multipliant les barrages sur la route qui relie Porto-Vecchio à Sartène par Levie. D’autant plus que cette route menait aussi jusqu’à Ajaccio , le port de l’ouest, le seul qui permettrait aux secours d’Alger de débarquer. C’était donc un enjeu essentiel.

Avec quelques camarades, Alfonso Americo eut mission, le 14 septembre, d’aller prévenir ceux qui tenaient les barrages qu’ils auraient à laisser passer des Italiens décidés à soutenir la résistance à Levie. Mais leur camion fut pris sous le feu de tirs allemands venus du plateau de Carbini, là où s’étaient installés les Allemands de la brigade SS après les accrochages des 10 et 12 août. Les SS ignoraient que l’officier qui les commandait venait de signer sa reddition. Alfonso Americo fut tué avec cinq autres patriotes : Nicolas Canarelli, François Cucchi, Nicolas Dominati, Antoine Malfatti, Jeannot Pandolfi qui n’avait que seize ans. Un seul réussit à fuir. Alphonse Americo serait mort le lendemain de ses blessures à Santa-Maria Siché.

Reconnu « Mort pour la France » des suites de ses blessures (AC 21 P 7035) à titre militaire, Alphonse Americo fut homologué en tant que FFI (GR 16 P 11090).
Son nom figure sur le monument aux morts de la ville de Bastia, sur celui de la commune de Livia (ALPHONSO Americo), et sur une stèle située à l’entrée du cimetière de Carbini.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article167329, notice AMERICO Alfonso par Hélène Chaubin, version mise en ligne le 10 novembre 2014, dernière modification le 17 janvier 2022.

Par Hélène Chaubin

Stèle commémorative du cimetière de Bastia.
Stèle commémorative du cimetière de Bastia.
Le nom d’ Alfonso Americo figure sur cette stèle du cimetière de Bastia.
Stèle FFI du cimetière de Carbini.
Stèle FFI du cimetière de Carbini.
Le prénom d’ Alfonso a été francisé. Les patriotes corses ont combattu avant la création des FFI mais ont été homologués.

SOURCES : SHD Caen et Vincennes (n.c.). — Sites Internet : Mémoire des hommes ; Mémorial GenWeb ; Les Corses morts pendant la deuxième guerre mondiale. — Archives privées de la famille Choury (rapport d’opérations du 3 au 24 septembre 1943). — Hélène Chaubin, La Corse à l’épreuve de la guerre, 1939-1943, éd. Vendémiaire, Paris, 2012. — Notes Frédéric Stévenot.

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