BILLON André

André Billon naquit dans une famille de neuf enfants dont trois décèdèrent très jeunes. Son père fut d’abord employé dans une banque puis, après son mariage, travailla avec sa femme dans leurs magasin et atelier de chapeaux. Ils eurent jusqu’à une douzaine d’employés mais, lorsque la mère d’André Billon mourut en 1944, tout fut vendu, et le père alla travailler aux chantiers navals de Saint-Nazaire, comme archiviste puis comme gardien. L’aînée des filles, âgée de 12 ans, aida à élever les enfants plus jeunes.
Les parents d’André Billon étaient catholiques pratiquants, de droite, mais sans activité à ce sujet. le père, selon André et Jean Billon* fut sans doute membre des « chefs de famille catholiques ».
Après son CEP, préparé en école privée, André Billon obtint un CAP d’ajusteur, en tant qu’apprenti aux chantiers navals. Son père ayant ensuite refusé qu’il aille à Nantes suivre des cours de dessin, il fut embauché par les chantiers, au service entretien, ce qu’il trouva très pénible. Il entra ensuite rapidement à l’Aviation, ancêtre de l’Aérospatiale, dont il fut licencié trois ans plus tard, en 1932, à cause du manque de travail. Après quatre à cinq mois de chômage, il travailla dans l’entreprise Thiriet, toujours comme ajusteur mais avec un salaire très inférieur à celui de l’Aviation. Il quitta cette entreprise durant la guerre pour créer et diriger un centre de formation de jeunes apprentis qui, dit-il, « était patronné par Vichy mais sans caractère politique ».
Réfugié à La Baule, localité voisine, il y fut permanent du Mouvement populaire des familles de 1945 à 1947, puis retourna travailler aux chantiers, à l’atelier de 1947 à 1953, puis comme tarificateur au bureau des méthodes. Ce retour aux Chantiers avait été fortement suggéré par le Père Foucher, aumônier de la JOC/F et du MPF, qui exerça une forte influence sur les les militants catholiques de la région nazairienne.
André Billon se maria en 1938 avec une jociste, qui cessa alors de travailler et s’investit après guerre dans le mouvement des aides-familiales. Ils eurent 5 enfants, dont aucun ne milita, sauf l’un d’entre eux qui passa par la JOC.
André Billon, après avoir fréquenté un patronage d’enfants, adhéra à la JOC à 14 ans, au moment de son apprentissage, suivant l’exemple de son frère aîné. Il y fut responsable de secteur. Il se syndiqua à la CFTC avant guerre, lorsqu’il travaillait chez Thiriet, et continua après 1964 à se syndiquer à la CFDT. Néanmoins, il fut peu actif syndicalement, ses préférences allant au Mouvement familial. Après son mariage, il avait adhéré à l’Association des chefs de famille catholiques, mais la quitta rapidement pour entrer à la Ligue ouvrière chrétienne quand celle-ci s’implanta dans la région. Il en suivit ensuite les transformations : membre associé du premier bureau des Associations familiales ouvrières nazairiennes (1945), association de quartier du MPF. Permanent MPF de 1945 à 1947, il s’investit ensuite davantage dans l’association des Aides-familiales, puis au conseil d’administration des Aides-ménagères. Il fut également militant du Mouvement de libération ouvrière qui, dit-il, lui a apporté beaucoup, favorisant une ouverture d’esprit. C’est en fonction d’une décision du MLO qu’il participa aux réunions des partisans de la paix, au moment de la guerre d’Algérie.
Il fut aussi, en 1956, élu de l’UDAF au conseil d’administration de la Sécurité sociale. Parallèlement, il adhéra à l’ACO dès sa création en 1950, et appartint à son premier conseil national.
Il fut l’un des premiers nazairiens à adhérer au PSU, en 1956,et fut pour cela très critiqué par la hiérarchie catholique en raison de la présence au PSU de nombreux laïques. A l’inverse, lorsqu’il entra au PS en 1968 (mouvement d’études de Robert Buron) des socialistes pensèrent qu’il « était catapulté par l’évêque ».