BAEYENS Alfons.

Par Willy Haagen - Jean Neuville

Gand (Gent, pr. Flandre orientale, arr. Gand), 11 août 1898 – 25 octobre 1984. Employé, militant socialiste, secrétaire national de la Centrale des ouvriers textiles de Belgique, dirigeant coopératif, résistant.

Fils de Clément Hyppoliet Baeyens, ouvrier textile et puis coiffeur, et de Sophie D’Hondt, ouvrière textile et ensuite laitière à Gand, Alfons Baeyens est le quatrième enfant d’une famille de cinq. La famille connaît de durs moments car les deux aînés, en nourrice à la campagne, sont morts avant l’âge d’un an. Dans sa jeunesse, après l’école, A. Baeyens aide son père dans le salon de coiffure. Après des études secondaires inférieures, il suit des cours à l’École supérieure industrielle de Gand, où il reçoit une formation de tisserand. Il suit également des cours du soir de comptable-employé.

Alfons Baeyens travaille quelque temps comme employé de bureau à l’entreprise métallurgique Carels à Gand. Après un examen, il est engagé comme employé-comptable à l’imprimerie Het Licht (la lumière) où le journal Vooruit (En avant) est imprimé. Pendant la Première Guerre mondiale, il participe à la résistance. En 1920, il réussit un examen organisé par le syndicat gantois, De Broederlijke wevers (Les tisserands fraternels) de Gand. Baeyens remplit la fonction de secrétaire-adjoint jusqu’en 1933. Pendant cette période, il travaille étroitement avec F. Dumortier*. Lorsque ce dernier est pensionné en 1933, il est désigné comme secrétaire, une fonction qu’il exercera seulement un an.

En 1934, Alfons Baeyens est chargé par le secrétaire général de la Centrale des ouvriers textiles de Belgique (COTB), de la création d’un service technique et économique et de cours, ainsi que d’un bulletin d’information mensuel envoyé aux militants et aux personnes de confiance de la COTB. Il est membre du Comité national de la centrale.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, lors des réunions du Comité national de la COTB, Alfons Baeyens s’oppose à la collaboration à l’Union des travailleurs manuels et intellectuels. Il conclut à l’illégalité de la poursuite de l’action syndicale et, ceci malgré le fait que son fils ait déjà été envoyé dans un camp de concentration allemand. Il est résistant civil par la presse clandestine et l’hébergement de condamnés à mort. Dans l’action syndicale clandestine, il travaille en étroite collaboration avec Alfons Segier*.

Immédiatement après la Libération, Alfons Baeyens est proposé comme secrétaire national de la COTB. Il succède à Alfons Segier, pensionné en 1951, comme secrétaire général de la Centrale. Lors du Congrès statutaire suivant, l’appellation de secrétaire général fait place à celle de président national. À ce titre, il siège dans de nombreuses commissions où des négociations furent menées entre les organisations syndicales et le gouvernement.

Depuis 1923, Alfons Baeyens siège à la Commission paritaire du vêtement et de l’industrie textile. Dès la fondation du Conseil professionnel pour le textile et le vêtement en 1951, il est membre du bureau et ensuite vice-président. En 1957, il devient membre du Comité national de l’Algemeen belgisch vakverbond (ABVV) - Fédération générale du travail de Belgique (FGTB) qu’il représente au Conseil national du travail, au Conseil central de l’économie, membre du Bureau exécutif du Conseil supérieur de l’enseignement technique, à la Commission nationale des prix, à la Commission permanente pour les conditions d’adjudications en matière de convention par l’État. Il est également membre de l’Economische raad van Vlaanderen (Conseil économique flamand), membre du conseil de gestion de l’Industrie textile belge et membre du conseil d’administration de la Société nationale de crédit à l’industrie.

Sur le plan international, depuis 1946, Alfons Baeyens est membre suppléant puis effectif du Conseil général de la Fédération internationale de la chaussure, du vêtement et du textile à Londres. Nommé vice-président en 1951, il devient membre du Comité administratif du Conseil général. Il assume cette fonction jusqu’en 1956.

En 1948, Alfons Baeyens est président du comité qui prépare la création du Secrétariat européen du textile. À partir de 1946, il prend part régulièrement aux discussions de la Commission du textile au Bureau international du travail (BIT) à Genève. En 1963, il est chargé de la présidence de l’assemblée plénière de cette Commission. En même temps, il joue un rôle important lors des contacts pour convaincre les syndicats britanniques de défendre au sein du Labour Party l’adhésion à la Communauté économique européenne (CEE). Sous son influence, un bureau spécial est chargé de faire la liaison entre la CEE et la Fédération internationale du textile. En plus, pendant plus de cinq ans, Baeyens est président de la Commission des six qui joue un rôle important dans les pays de la CEE, au point de vue syndical. Plusieurs fois, il est désigné comme représentant de la Fédération internationale du textile à la Confédération internationale des syndicats libres, à l’Organisation européenne de coopération économique, au Marché commun, et lors de plusieurs congrès dans la plupart des pays d’Europe de l’ouest. Il fait deux voyages en Amérique comme représentant d’une délégation officielle belge et également en 1954 lors de négociations pour l’exportation de tapis à New-York. A. Baeyens est membre de divers conseils économiques et sociaux nationaux, notamment le Conseil national du travail.

Sur le plan coopératif, Alfons Baeyens est vice-président de la coopérative gantoise, Vooruit (En avant), et administrateur de l’imprimerie, Het Licht (La lumière). Sur le plan politique, il est membre de l’administration fédérale du BSP (Belgische socialistische partij - Parti socialiste belge) de Gand jusqu’en 1962, et membre du Conseil national du BSP jusqu’en 1963. Il est éditeur responsable et collaborateur des journaux, Vooruit et Voor allen (Pour tous). Il collabore également au journal, De Werker (Le travailleur). Il est décoré à plusieurs reprises, notamment de l’ordre de Léopold.

Alfons Baeyens est admis à la pension en octobre 1963, après quarante-trois années passées au service du syndicat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article167398, notice BAEYENS Alfons. par Willy Haagen - Jean Neuville, version mise en ligne le 15 novembre 2014, dernière modification le 26 décembre 2019.

Par Willy Haagen - Jean Neuville

SOURCES : De Werker, 21 januari 1950 ; 11 october 1952 ; 12 october 1963 (icono) – Vooruit, 2 et 7 october 1963 (icono) – Centrale des ouvriers textiles de Belgique, 39e congrès statutaire, 24, 25 avril 1965, Gand, 1965 – Rapport moral et administratif des années 1962, 1963, Gand, 1965 (icono) – Syndicats, 24 novembre 1984, p.8.

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