BINARD Germaine [née LENSALADE Marie, Germaine]

Par Jacques Girault

Née le 20 novembre 1914 à Mont-de-Marsan (Landes), morte le 11 mars 2014 à Marmande (Lot-et-Garonne) ; institutrice ; militante syndicaliste du SNI et communiste dans le Lot-et-Garonne.

Fille d’un manœuvre devenu camionneur et d’une femme de ménage, nièce de Joseph Lauche et de Théophile Lauche, Germaine Lensalade, après avoir fréquenté le cours complémentaire de Mont-de-Marsan, entra à l’École normale d’institutrices de la ville en 1931 où le régime était très libéral.

Institutrice à Saint-Sever Augreil, responsable en 1933 du premier centre aéré de Mont-de-Marsan, elle se maria avec un horloger communiste Jean, André Binard en août 1935 à Casteljaloux (Lot-et-Garonne) et alla vivre dans le Lot-et-Garonne. Le couple eut trois enfants. Elle enseigna à Labastide Castel Amouroux puis à Houeillès de 1936 à 1940.

Germaine Binard adhéra au Parti communiste en 1935. Un mois après la rentrée scolaire, en septembre 1940, elle fut déplacée à Pompiey. En charge d’une classe unique d’une trentaine d’élèves et du secrétariat de mairie, elle fut l’objet d’une surveillance administrative et policière. Grâce à son mari qui faisait partie du groupe de Francs-tireurs partisans (Gamelin) du canton de Lavardac, elle fut en contact avec la Résistance. De 1945 à 1952, elle travailla à Lavardac avant de devenir directrice de l’école de fille de Barbaste jusqu’à sa retraite en 1969.

Depuis 1945, elle faisait partie du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs tout en étant la déléguée du canton de Lavardac, responsabilité qu’elle occupa jusqu’en 1969. Au milieu des années 1950, elle présidait l’Amicale laïque de Barbaste et y créa en 1954-1955 un centre aéré, devenu plus tard centre du Val d’Albret.

Membre du comité de la section communiste de Lavardac, conseillère municipale de Barbaste depuis 1953, Germaine Binard devint membre du comité de la fédération communiste en 1956.

Germaine Binard figurait en troisième position sur la liste communiste aux élections législatives de janvier 1956. Elle quitta le PCF après les événements de Hongrie mais conserva de bonnes relations avec les militants communistes. Mais en conflit avec le maire communiste à propos de crédits pour l’école primaire, elle cessa de participer aux réunions du conseil municipal. Pourtant la fédération communiste envisagea qu’elle pourrait être suppléante aux élections législatives de novembre 1958, ce qu’elle aurait refusé, d’après le secrétariat fédéral, pour des raisons de santé. Elle adhéra à la Ligue des droits de l’Homme pendant quelques années et fut la responsable cantonale de l’UNICEF (1968-1990). Depuis 1983, elle prenait part aux actions d’urgence d’Amnesty International.

Retraitée, Germaine Binard se passionna pour l’histoire locale et publia une plaquette sur sa commune dans le cadre de l’association "Les amis du Moulin des Tours » dont elle fut la secrétaire et le guide depuis sa création. Elle organisa pendant plusieurs années le programme de la manifestation "Son et lumière » de l’association en juillet et en composa toujours le scénario en 2005. Secrétaire du syndicat d’initiative (1972-1986), elle fut la responsable de la fête de la poésie (1980-1983) et fut couronnée "Reine des Menteurs » de Moncrabeau, manifestation folklorique.

Aux élections municipales de 1977, contre la liste sortante de droite, Germaine Binard anima une "liste d’union de la gauche pour une gestion démocratique de la commune". Plus tard, après la conquête de la municipalité par les socialistes, correspondante locale de La Dépêche du Midi depuis une trentaine d’années, elle assurait les comptes rendus des réunions du conseil municipal. En outre, elle dirigea pendant quelques années la bibliothèque municipale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16744, notice BINARD Germaine [née LENSALADE Marie, Germaine] par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 25 août 2022.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Barbaste. Le Pont roman (XIIe) Le Moulin des Tours (XIIIe), Barbaste, sd, 47 p.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Renseignements et documentation fournis par l’intéressée.

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