Par Jean Neuville
Gand (Gent, pr. Flandre orientale, arr. Gand), 13 juillet 1852 − Prayon-Trooz (aujourd’hui commune de Trooz, pr. et arr. Liège), 17 novembre 1898. Ouvrier mécanicien, militant et dirigeant syndical socialiste dans le secteur de la métallurgie, permanent syndical, cofondateur du Parti ouvrier belge, conseiller communal et échevin d’Anderlecht (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale).
Théodore Bekaert participe à la fondation du Parti ouvrier belge (POB) en 1885. Il écrit le procès-verbal d’expression francophone du 1er Congrès des métallurgistes de Belgique qui a lieu en septembre 1886. En 1887, Il cofonde le Syndicat des tourneurs-raboteurs de Bruxelles. Lors du Congrès du POB de 1889, Bekaert est délégué de la Ligue ouvrière de Cureghem-Anderlecht. À celui de 1893, délégué des tourneurs-raboteurs-mécaniciens, il intervient pour appuyer la proposition de créer un poste de secrétaire-trésorier permanent pour le POB. En 1895, il représente encore les tourneurs-raboteurs.
En juin 1898, Théodore Bekaert est appelé à remplacer Évariste Pierron comme secrétaire de la Fédération nationale des métallurgistes. Évariste Pierron, qui, bien que remplissant cette fonction depuis une dizaine d’années, n’est pas « libéré du travail » en usine pour assurer cette mission (il est petit patron). Aussi ne reçoit-il qu’une indemnité annuelle de 300 francs, portée à 700 francs en 1898 grâce à l’augmentation des effectifs. Le XIVe Congrès estime que Bekaert doit être permanent et le comité exécutif propose une indemnité de 150 francs par mois. Par 58 voix contre 8, celle-ci est ramenée à 100 francs.
Sur le plan politique, Théodore Bekaert fait partie du premier contingent de conseillers communaux socialistes élus sur les listes libérales lors des élections d’octobre 1884 qui ont lieu sous le nouveau régime électoral : il devient conseiller communal à Cureghem, section d’Anderlecht, et est réélu en 1887. Il y est échevin de la Bienfaisance publique et de l’État civil à partir du 1er juillet 1895. Une rue de cette commune rappelle d’ailleurs sa mémoire.
Théodore Bekaert ne peut assumer longtemps les fonctions de secrétaire de la Fédération des métallurgistes ; dans son historique de la centrale, Peeters rapporte qu’envoyé par le Comité exécutif auprès des grévistes de l’usine à zinc de Prayon-Trooz, il y meurt subitement le 17 novembre 1898. Le Congrès du 4 décembre 1898 désigne Guillaume Solau*, ciseleur, pour lui succéder.
Par Jean Neuville
SOURCES : BERTRAND L., Histoire de la démocratie et du socialisme en Belgique depuis 1830, t. 2, Bruxelles, 1907, p. 367, 627 − Rapports des Congrès de la Fédération nationale des métallurgistes − Fer de lance, Histoire de la Centrale des métallurgistes de Belgique, Bruxelles, 1987.