Par André Balent, Gilles Morin
Né le 25 novembre 1905 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), mort le 18 janvier 1983 à Perpignan ; professeur au lycée Arago de Perpignan ; secrétaire de la fédération socialiste des Pyrénées-Orientales en 1963-1968
Marcel Biscaye était fils d’Alfred Biscaye, employé de préfecture et de Léontine Janson. Son père, chef de division à la préfecture, franc-maçon, était devenu le confident, sorte d’éminence grise, du préfet vichyste de Bellot (en poste à Perpignan de 1940 à 1942). Les Espagnols (franquistes) ne comprenaient pas pourquoi un préfet de Vichy pouvait faire confiance à un franc-maçon notoire (sources espagnoles du consulat à Perpignan, correspondance avec le gouverneur civil de la province de Gérone, rapport de 1941). Mais, pris comme otage par les Allemands, Alfred Biscaye fut déporté en Allemagne. On ne retrouve son nom ni sur les listes de morts en déportation, ni sur celle de rapatriés.
Marcel Biscaye obtint la licence ès sciences en 1927 (certificats de mathématiques générales, SPCN, zoologie, botanique, géologie, chimie) à la Faculté des Sciences de Montpellier fréquentée depuis 1924. S’y ajoutèrent un diplôme d’études supérieures de zoologie en 1933 et une licence en droit préparée de 1935 à 1937. Il commença son service militaire de novembre 1927 et le termina en mai 1929 avec le grade de maréchal des logis. Mobilisé en septembre 1939, fait prisonnier le 21 mai 1940, captif en Allemagne (stalag VII A), il fut rapatrié sanitaire le 3 février 1943.
Marcel Biscaye se maria une première fois à Tresserre (Pyrénées-Orientales) en décembre 1931 avec Fernande Escudier. Divorcé par jugement du 13 mars 1945, tribunal de Perpignan, il se remaria avec Raymonde, Philomène Estruel à Toulouges en octobre 1973.
Marcel Biscaye commença à enseigner comme instituteur détaché pour l’enseignement des sciences à l’école primaire supérieure de Limoux (Aude) de 1929 à 1930. Nommé à l’EPS de Perpignan en 1930-1931, il fut titularisé comme professeur en 1931, puis intégré dans le corps des professeurs certifiés au lycée de 1951 à sa retraite en 1968. Actif dans l’association des anciens élèves, il la présida à partir de 1952.
Il avait une réputation d’anticlérical militant ; il fut recensé par la SFIO comme délégué cantonal de l’Éducation nationale en 1962. Dès 1935, il adhérait au Parti socialiste SFIO dont il fut candidat aux élections municipales d’avril-mai 1935 à Perpignan. Au 1er tour, son nom figurait sur la liste de la SFIO conduite par Jean Payra ; il obtint 4 805 voix (Payra, 5130). Au 2e tour, candidat sur la « liste des gauches pour la prospérité de Perpignan » (issue de la fusion entre la liste socialiste et la « liste radicale Jean Bourrat ») il recueillit 6 530 suffrages (9 903 suffrages exprimés) et fut élu conseiller municipal. Il le demeura jusqu’en décembre 1940, date de la dissolution du conseil municipal de Perpignan.
Militant socialiste, il fut secrétaire de la fédération socialiste des Pyrénées-Orientales de 1963 à 1968 et membre du comité exécutif départemental de la FGDS des Pyrénées-Orientales en 1966, au titre de la SFIO. Candidat de la SFIO à l’élection cantonale du 8 mars 1964 dans le canton de Perpignan-Ouest (1er tour, inscrits, 15 748 ; suffrages exprimés : 4912), il recueillit 786 voix contre 1 715 à Roger Bertrand (PCF), 152 à Jean Ribalta (PSU) et 2 249 à Louis Camo (CNI) qui fut élu à l’issue du scrutin de ballotage.
Par André Balent, Gilles Morin
SOURCES : Arch. Nat. F17 29089. — Arch. OURS, dossiers Pyrénées-Orientales, 2/APO/2, fonds de la FGDS. — Arch. communales de Perpignan, état civil — Le Cri socialiste (Perpignan), 20 avril 1935, 11 et 15 mai 1935. — L’Indépendant, (Perpignan) 9 mars 1964. — Notes de Jacques Girault.