Par Daniel Grason
Né le 17 janvier 1886 à Saint-Genest (Haute-Vienne), fusillé, par condamnation, le 17 avril 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; cimentier ; communiste ; résistant.
Marié à Marie, née Manigne, Pierre Leblois demeurait 6 rue Étienne-Marey à Paris (XXe arr.). où sa femme était concierge. Le couple eut deux enfants, une fille et un fils, Léon, né en 1910, marié, qui vivait dans le même arrondissement.
Probablement communiste, Pierre Leblois accepta à la demande de Carlo Schonhaar, combattant FTP, d’entreposer des armes dans sa cave. La police de sécurité et du renseignement de la SS (Sipo-SD), appelée communément Gestapo, l’arrêta dans le courant du mois de février 1942. Incarcéré à la Santé, il comparut devant le tribunal militaire allemand du 7 au 14 avril 1942 au procès de la Maison de la Chimie.
L’acte d’accusation précisait : « N’a pris part à aucun attentat, mais il a entreposé des armes dont les lieux des stockages étaient connus du terroriste Schonhaar. Avec Roger Debrais, le 10 janvier 1942, Schonhaar prit dans le stock d’armes de Leblois cinq pistolets avec environ cinq cents cartouches et un fusil de chasse avec environ deux cents coups. Avec un des pistolets volés, Schonhaar attaqua le 1er mars 1942, le tirailleur Hoffedank. Trois autres pistolets furent trouvés chez Leblois dans une cachette, après son arrestation, alors qu’il niait obstinément pendant son interrogatoire posséder d’autres armes. Bien que Leblois conteste avoir gardé ces armes pour des actes terroristes, cela est plus que probable, étant donné que les communistes terroristes n’entreposent leurs armes qu’en petites quantités pour n’en perdre qu’une partie en cas de découverte ».
Il fut condamné à mort pour « détention d’armes » le 13 avril 1942 par le tribunal du Gross Paris qui siégeait à la Maison de la Chimie. La presse collaborationniste, notamment Le Matin, annonça le verdict : « 25 condamnations à mort au procès de terroristes ». Il fut passé par les armes le 17 avril 1942 à 17 h 36, et son inhumation eut lieu au carré des corps restitués au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).
Le ministère des Anciens Combattants lui attribua la mention « Mort pour la France » le 3 avril 1947. Dans une salle de la Maison de la Chimie une plaque commémorative a été apposée avec les noms des fusillés : « En ce lieu, ont été jugés du 7 au 14 avril 1942 par un tribunal militaire nazi, siégeant à la Maison de la Chimie réquisitionnée, 27 combattants membres des premiers groupes de résistance armée (OS – FTPF), livrés à l’occupant par la police de Vichy ».
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo., 77W 261. – DAVCC, Caen, Boîte 5, Liste S 1744-219/42 (Notes Thomas Pouty). – Le Matin, 15 avril 1942. – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – André Rossel-Kirschen, Le procès de la Maison de la Chimie (7 au 14 avril 1942), L’Harmattan, 2002. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. — Franz Stock, Journal de guerre. Écrits inédits de l’aumônier du Mont Valérien, Cerf, 2017, p. 79.