QUIRI Alfred

Par Léon Strauss

Né le 19 octobre 1894 à Wolfisheim (Basse-Alsace alors annexée, Bas-Rhin), guillotiné le 13 ou le 19 avril 1944 à Stuttgart (Allemagne) ; employé de bureau ; ancien militant et journaliste du Parti communiste, puis du Parti communiste d’opposition.

Alfred Quiri était le fils de Nicolas Quiri, journalier, et de Marie-Salomé Mey. Employé de bureau, il fut en 1919 élu conseiller municipal socialiste SFIO de Wolfisheim. En août 1920, il fut élu président du bureau de l’Agitationsbezirk (district d’agitation) commun des sections socialistes de Holtzheim, Eckbolsheim, Wolfisheim, Oberschaeffolsheim, Achenheim et Ittenheim (Bas-Rhin). Après le congrès de Tours, il fut membre du comité exécutif de la fédération communiste du Bas-Rhin et secrétaire de la section communiste de Wolfisheim, qui comptait dix-huit adhérents en 1922. Il devint à sa création, en octobre 1921, rédacteur au journal communiste Die Neue Welt à Strasbourg. En mars 1922, il fut élu conseiller d’arrondissement. C’est lui qui proposa en septembre 1923 à Charles Rappoport de prendre la direction de l’Humanité de Strasbourg. Membre du Parti communiste d’opposition en 1929, il se sépara de Charles Hueber et Jean-Pierre Mourer en 1935, quand ceux-ci commencèrent à se rapprocher du nazisme. Il fut désormais, et jusqu’en 1939, l’un des rédacteurs d’Arbeiterpolitik. Après l’annexion de fait de l’Alsace par l’Allemagne nazie, il devint employé au service des cartes de rationnement de la mairie de Strasbourg. Arrêté par la police allemande le 9 décembre 1943 dans une grosse affaire de marché noir et de vols de cartes d’alimentation qui entraîna dix-neuf inculpations devant le Sondergericht de Strasbourg, il fut condamné à mort, de même que le commerçant Stenger et Charles Riehl, son collègue à la mairie de Strasbourg, Leurs recours en grâce furent refusés et ils furent guillotinés à la prison de Stuttgart.
Dans la procédure de révisions des verdicts des tribunaux allemands en Alsace annexée de fait devant la cour d’appel de Colmar, celle-ci n’annula le 28 février 1946 que les condamnations prononcées contre quatre des accusés qui avaient ravitaillé des prisonniers évadés ou internés, ainsi que d’autres patriotes. « Les autres prévenus n’ont pas agi pour un autre projet que le lucre en trafiquant avec les cartes d’alimentation. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article167783, notice QUIRI Alfred par Léon Strauss, version mise en ligne le 21 novembre 2014, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Léon Strauss

SOURCES : Arch. Dép. Bas-Rhin, 153 J 12. – Arch. Nat. F7 13378. – Freie Presse, 1er septembre 1920 et 15 janvier 1921 . – DBMOF, t. 39, 1990, p. 309. – Strassburger Neueste Nachrichten, 6 avril 1944. – Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, no 30, p. 3068.

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