LACHÂTRE Maurice [LA CHASTRE (Baron de) Claude Maurice, dit Maurice Lachâtre, ou Maurice La Châtre, ou Maurice Delachâtre] ; Pseudonymes : François, señor Leconte, Marius Lebrenn, Marik Lebrenn

Par Notice réécrite par François Gaudin

Né le 14 octobre 1814 à Issoudun (Indre), mort le 9 mars 1900. Homme de lettres et éditeur-libraire, marié, père d’un enfant. Participant à la révolution de 1848, puis à la Commune de Paris. Premier éditeur français du Capital de Marx.

Fils d’un colonel baron d’Empire, Maurice Lachâtre fut élève au Prytanée de La Flèche. Ensuite élève-officier à l’École Saint-Cyr, il fut renvoyé en février 1831, sans doute pour sa participation aux émeutes anticléricales de Saint-Germain l’Auxerrois. L’année suivante, il rejoignit le 2e régiment de chasseurs d’Afrique qu’il quitta le jour de ses 18 ans. Il revint à Paris, où sa mère habitait, puis repartit pour plusieurs années. Il rejoignit les rangs des saint-simoniens et décida alors de gagner l’Orient. Mais dut il s’arrêter dans le Var, en 1835, la frontière sarde étant fermée à cause du choléra. Il s’établit au Muy et travailla chez un menuisier, sans doute Jean-Baptiste Pierre Gibert, faisant le soir de la propagande saint-simonienne avec succès. Pour cette raison, la police l’arrêta, non sans difficulté, et, le 11 avril 1835, le tribunal de Draguignan le condamna pour ouverture d’une école sans autorisation. (Le Toulonnais, 17 avril 1835). Voir Jourdan L. Ensuite, il resta plusieurs années sans revenir à Paris, travaillant, probablement comme commissionnaire pour l’auteur et libraire Robert Arnault, dans la région de Montpellier.
Il s’installa professionnellement à Paris en 1839. Il mena tout d’abord deux activités : il fonda avec Hippolyte Rivail (le futur Allan Kardec) une banque dite « des échanges », qui eut peu de succès, et il commença sa carrière d’éditeur en publiant les Crimes célèbres d’Alexandre Dumas. Parmi les ouvrages qu’il édita durant cette période, on signalera en 1840 Fourier et son système, de Zoé Gatti de Gamond, et en 1841 l’Organisation du travail de Louis Blanc (3e éd.), ainsi que les Fragmens historiques de Louis-Napoléon Bonaparte. Durant la période 1841-1843, il fut proche du neveu de l’Empereur, qui défendait alors des idées socialistes, et de son entourage. L’éditeur publia alors, outre l’Analyse de la question des sucres de Louis-Napoléon Bonaparte, Des régences en France du Prince de la Moskowa, l’Histoire de Napoléon II de P. Franc-Lecomte et les Nouvelles Causes célèbres de Moquard.
Durant ce début de carrière d’éditeur, il rédigea une Histoire des Papes, Mystères d’iniquités de la cour de Rome, qui parut en dix tomes illustrés en 1842 et 1843 et qui allait connaître plusieurs rééditions et des traductions jusqu’au XXIe siècle. Durant les années suivantes, sa fortune lui permit d’acheter Les Jardies, propriété que Balzac avait été contraint de vendre, puis, en 1846, en Gironde, il acquit le château d’Arbanats, domaine de 103 hectares planté en graves. Il fréquentait alors La Réforme et se lia avec Eugène Sue.
En 1848, Maurice Lachâtre semble avoir joué un rôle actif à Paris. Il appartenait à la 1re légion de la Garde nationale qui participa à la prise des postes du Palais-Royal et des Tuileries. Il certifia conforme une déclaration datant des premiers jours du Gouvernement en tant que représentant du peuple du Ier arrondissement (avec F. Cantagrel). Ensuite, il fut délégué par ce même arrondissement au Comité électoral démocratique, aux côtés de ses amis Louis Blanc et Félix Pyat. Début mars, il figura parmi les 41 membres fondateurs de la Société républicaine démocratique du Ier arrondissement. Ensuite, il fut membre de la Société démocratique centrale, fondée en mai, fondée en mai (avec L. Blanc, F. Pyat, F. Cantagrel, Guinard, Victor Schoelcher, etc.), Puis l’éditeur et viticulteur regagna Arbanats (Gironde). Curieusement, le Procureur impérial écrivit alors que Maurice Lachâtre « a(vait) joué un rôle important dans le troubles politiques qui ont éclaté en 1848 dans le Nivernais », sans que l’on sache comment. En Gironde, il épousa en juillet, 1848, Louise Teyssier, fille d’un receveur particulier des finances de Bordeaux, âgée de vingt ans.
L’éditeur se lança dans la presse et créa deux journaux. Le premier numéro de La Tribune de la Gironde parut en octobre 1848 : « Les républicains n’ont qu’un drapeau ; un seul journal leur est nécessaire », annonçait le prospectus ; en décembre, le journal, qui allait compter jusqu’à près de 2 000 abonnés, appela au vote en faveur de Cavaignac. Le titre se maintint et eut comme rédacteur en chef le fouriériste Eugène Tandonnet. Début 1849, fut lancé Le Peuple souverain, qui parut de février à juin. On y trouve notamment des extraits de deux ouvrages politiques rédigés par Maurice Lachâtre, La République démocratique et sociale, Exposition des principes socialistes et de leur application immédiate en France, dont seule la deuxième édition, datée de 1849, est connue, et L’Armée, son organisation, ses droits, ses devoirs, publié sous le voile de l’anonymat. Le journal lança une souscription en faveur de Proudhon, récemment condamné à trois ans de prison à la suite de trois articles publiés par Le Peuple. Un long article, intitulé « De l’association », fut publié en feuilleton. Ce thème revint maintes fois tant par le biais d’articles théoriques que sous forme d’exordes à la mobilisation et à la création d’associations, notamment ouvrières. On note parmi ces dernières l’Association fraternelle des éditeurs–librairies et employés réunis, domiciliée à l’adresse de la librairie parisienne de l’éditeur, et à sa succursale bordelaise. Les colonnes servaient également à informer les lecteurs de l’avancement du projet de création de la Banque d’échange de Bordeaux.
En novembre 1849, l’éditeur mit en vente les premières livraisons des Mystères du peuple d’Eugène Sue, utilisant pour ce faire un système de fidélisation par primes (la publication, interrompue à plusieurs reprises, allait durer jusqu’en 1857). Lachâtre était alors proche d’Émile de Girardin, dont il publia en 1850 l’Abolition de la misère par l’élévation des salaires. Il lui dédia également le Dictionnaire universel, Panthéon historique, littéraire et encyclopédie illustrée qu’il dirigea de 1852 à 1856, et dont les deux forts volumes condensent la pensée progressiste du temps : fouriérisme, saint-simonisme, socialisme, homéopathie, réforme de l’orthographe, etc., y ont largement droit de cité. Parmi l’équipe de rédacteurs figuraient l’abbé Châtel, Alfred Delvau, les fouriéristes Jules Delbruck et Jules Duval, Casimir Henricy, Pierre Héraudeau, ou encore Pierre Vinçard. L’ouvrage, vendu par livraisons, circula dans les milieux opposés au régime impérial, notamment chez les ouvriers. Des modifications furent exigées en cours de publication, mais l’ouvrage parut complet.
À cette époque, Maurice Lachâtre était proche de Proudhon, avec qui il échangea, en 1852, des correspondances à propos du projet des Immeubles industriels (conçu par l’éditeur et Henry Barthélémy). Cette même année, il divisa son domaine d’Arbanats et vendit les parcelles sur une période de 36 années et 3 mois à 102 personnes. Ce fut le point de départ d’une « commune-modèle », qui allait regrouper une banque communale de crédit mutuel, une caisse mutuelle pour la protection du bétail, une école de filles, une école de garçons, un ouvroir, un dispensaire homéopathique (Voir Chassac J.). En 1856, il acheta à sa fille Amélie le domaine de Balambit, à Beautiran (Gironde). De 1855 à 1857, il fit paraître une réduction de son dictionnaire, en deux volumes in-8, sous le titre de Dictionnaire français illustré, ouvrage qui se voulait un « dictionnaire pour le Peuple. »
À partir de 1857, les démêlés avec la justice impériale s’aggravèrent. Durant l’été, 60 000 exemplaires des Mystères du peuple furent saisis chez l’éditeur. Eugène Sue, en exil, décéda le 3 août et le procès de l’ouvrage se tint les 24 et 25 septembre. Le tribunal condamna Lachâtre à un an de prison, 6000 F d’amende et deux ans de contrainte par corps, et il ordonna la destruction des clichés et la saisie et la destruction de l’ouvrage. La police bordelaise voyait alors en lui le « chef des socialistes icariens » locaux. Le 14 juillet de l’année suivante, Maurice Lachâtre fut condamné comme auteur du Dictionnaire universel à 6 000 francs d’amende et cinq ans de prison. Tandis que l’ouvrage était saisi et détruit, il dut se réfugier à Barcelone, où il s’installa en novembre 1858. Une nouvelle condamnation le frappa, le 6 avril 1859, cette fois en sa qualité d’auteur du Dictionnaire français illustré (5 ans d’emprisonnement, 6 000 F d’amende et destruction de l’ouvrage).
Durant son exil, il fonda une librairie et se lança dans le commerce de bijouterie et de charbons, tout en entretenant des liens avec les exilés. Selon la police, il voyagea en France et en Angleterre. Une fille illégitime, Marie Garette, naquit près d’Arbanats en février 1861. À Barcelone, il fréquentait les milieux socialistes et spirites, et notamment José María de Fernández Colavida et Ramon Lagier Pomares. Il importait aussi de la littérature spirite et, le 9 octobre 1861, sur ordre de l’évêque de Barcelone, 300 publications spirites furent brûlées au cours de ce qui allait être le dernier autodafé de l’Inquisition.
En novembre 1864, Lachâtre revint à Paris et géra un temps la Librairie internationale. Puis il fonda les Docks de la librairie, où les livres et journaux côtoyaient les articles de bijouterie et d’horlogerie. Dès mai 1865, il commença à faire paraître les livraisons de son Nouveau Dictionnaire universel. L’année suivante, il réédita son Histoire des papes, qui, malgré des rapports sévères – « résumé des plus ignobles libelles » y écrivait-on – ne fut pas poursuivie. L’ouvrage sera traduit en castillan, en catalan et en portugais et régulièrement réédité en Amérique du sud jusqu’au XXIe siècle. Il publia également les Drames de la mort de Paul Féval. En 1867, il séjournait à Arbanats, où sa femme lui donna une seconde fille, Marie-Victoire. À Paris, il accueillit dans ses locaux l’éphémère Nouvelliste qui ouvrait ses colonnes aux mutualistes, aux coopérateurs et à des internationalistes, et dont le rédacteur en chef était Jules Vinçard, alors âgé de près de 70 ans. Le Nouvelliste cessa en mai 1867, alors que Lachâtre commençait à publier Le Monde invisible, une revue spirite qui dura une seule année.
En décembre 1867, l’éditeur s’associa au Figaro. Ce rapprochement déboucha sur la publication de Masques et visages, de Gavarni, mais cessa en octobre de l’année suivante. En 1868, il commença à publier la Nouvelle encyclopédie nationale, prépara une version illustrée de l’Histoire de la Révolution française de Louis Blanc, et fonda Le Travail, une « Société coopérative des producteurs et ouvriers ». En 1869, il lança les Annales des Tribunaux, publication consacrée aux faits divers à sensations.
En avril 1870, Maurice Lachâtre entra en maçonnerie dans la loge Les Amis de la tolérance — voir Thirifocq Eugène —, fréquentée par des membres de l’Internationale. Pendant le Siège de 1870-1871, il collabora au journal Le Combat, fondé par Félix Pyat, auquel il donna plusieurs articles retentissants. Il allia la plume et le fusil : en septembre, il donna son premier article, « Ostracisme », et on sait qu’en octobre, l’ancien militaire s’engagea dans la défense de Paris. Il publia également une livraison isolée, le Journal de la Révolution. Œuvres illustrées des condamnés, réunissant des textes de Pyat et de lui. Il ne négligeait pas pour autant ses affaires, et en décembre 1870, il proposa à Victor Hugo de le publier.
Quel fut son rôle exact en 1870-1871 ? Selon la police, il fut durant le Siège capitaine au 4e bataillon de la garde nationale, puis, durant la Commune, délégué du 4e arrondissement aux boucheries municipales créées le 22 avril 1871. Il continua à écrire dans le Vengeur, qui avait succédé au Combat. En février et mars 1871, il était en Gironde. Il avait accompagné la Délégation à Bordeaux, et il reçut chez lui Blanqui, Pyat et Vaillant. Fin mars, il était de retour à Paris, où il participa à la Commune comme capitaine du 4e bataillon fédéré. Il cachait aussi dans sa librairie Félix Pyat. Le 6 avril, il cosigna la proclamation de la Ligue d’Union Républicaine pour les Droits de Paris demandant une médiation entre Paris et Versailles (l’adresse donnée était celle de sa librairie) et, deux jours plus tard, il donna au Vengeur un article sur « La question des échéances ». Le 24 mai, l’ultime numéro du Journal officiel de la Commune publia une lettre adressée par Lachâtre à Vésinier. Ce même jour, le 35e de ligne, puis le 55e de ligne envahirent le domicile de l’éditeur, qui s’était enfui. Les soldats de Versailles emmenèrent à sa place son caissier, Eugène Profilet, et le fusillèrent .
Lachâtre resta caché pendant 82 jours, avant de quitter Paris le 14 août 1871. Il se fit établir un passeport à Toulouse, puis s’installa à Saint-Sébastien (Espagne). C’est là qu’il rencontra Paul Lafargue et accepta d’éditer la traduction française du Capital de Karl Marx traduit par Joseph Roy. Le 12 octobre 1871, l’accord était annoncé à Engels. La publication, en 44 livraisons à bon marché, s’étala dans des conditions difficiles d’août 1872 à mai 1875, l’auteur étant à Londres, l’éditeur en Espagne puis en Belgique, l’imprimeur à Paris et le traducteur à Bordeaux…
En 1872, toujours proche des courants ésotériques, Lachâtre édita La Doctrine fusionienne de Tourreil, et, en 1873, il publia Les Droits du peuple, cours de droit politique, du juriste socialiste Émile Acollas ainsi qu’une nouvelle édition de l’Histoire des papes. Il mit en place, avec Gromier et Richel, un Bureau de librairie républicaine. Le 19 décembre 1873, le 3e conseil de guerre le condamna par contumace à la déportation dans une enceinte fortifiée, pour avoir, en 1871, « pratiqué des intelligences avec les directeurs et commandants de bandes armées » et « participé à un attentat dans le but de détruire et de changer le gouvernement ». Sa librairie fut mise sous séquestre.
En 1874, il était en train de rééditer Les Mystères du peuple et de publier son Histoire politique du XIXe siècle quand il dut quitter l’Espagne précipitamment à cause de l’offensive des carlistes. Il se rendit en Belgique, où il installa une librairie et prit l’administration de La Rénovation universelle, publié par l’ex-chanoine Mouls. Il fut expulsé de Belgique et gagna alors la Suisse, où il arriva en avril 1875. Installé à Vevey, il continua la publication du Manuel des confesseurs, première partie des Mystères du confessionnal, ce qui lui valut d’être condamné par contumace à Liège, et il entreprit la publication du Mémorial de la Commune, auquel participèrent Cluseret, Gambon et Pyat.
Il se rendit à San Remo (Italie) en juillet 1876, d’où il dirigea la Librairie du Progrès et où il retrouva Arthur Arnould. Une version précédente ayant été excommuniée le 22 décembre 1876, il publia une nouvelle édition des Mystères du confessionnal, sous le nom de Marik Lebrenn, nom du héros des Mystères du peuple. L’ouvrage fut traduit en espagnol, en italien, et adapté en langue anglaise en 1878. Un procès lui fut intenté à Bruxelles, en mai 1879, qui se conclut par un acquittement. Le 23 mars 1879, le vice-consul de France à San Remo écrivait à son sujet qu’il avait vécu très retiré, « ne se livrant à aucune propagande et ne donnant par sa conduite aucun sujet de plainte. » Il ajoutait « si les sentiments exprimés par M. Delachâtre, dans les entretiens que j’ai eus avec lui, sont l’expression de ses pensées, celui-ci me paraît réellement digne de la bienveillance de M. le président de la République. » Lachâtre fut gracié le 17 mai 1879.
Revenu à Paris, il publia en 1880 son Histoire de l’Inquisition, Capital et travail de Ferdinand Lassalle et 1848 de Victor Marouck. La même année, il inaugura la « Bibliothèque socialiste », que développa son gendre, avec Capital et travail, ou M. Bastiat-Schulze (de Delitzch), de Ferdinand Lassalle, introduit et traduit par Benoît Malon. L’année suivante, il réédita son Nouveau Dictionnaire universel, précédé d’une lettre de Léon Cladel, dont il publia en 1882 N’a-qu’un-œil. Ensuite, il commença à collaborer avec Hector France, qui lui donna des romans anticléricaux (La sœur Cunégonde en 1883), des contributions pour ses dictionnaires, et qui rédigea Les Mystères du monde, suite prévue par Eugène Sue aux Mystères du peuple. Vers 1883, il confia sa librairie à son gendre et ancien employé, Henri Oriol, mais il fut forcé de la lui reprendre pour en redresser les comptes en 1885.
Lachâtre, qui avait puisé à tous les socialismes, se rapprocha alors des anarchistes. Son tournant se concrétisa par la publication, de 1894 à 1898, des trois tomes de son Dictionnaire-journal. Jean Grave lui avait recommandé André Girard, son collaborateur des Temps nouveaux, qui occupa une place croissante à la Librairie du progrès et rédigea de nombreux articles développés (réunis et republiés en 2021). Il fut le secrétaire de rédaction du Dictionnaire La Châtre (1898-1907), ultime refonte du Dictionnaire universel de 1856, à laquelle travaillèrent des rédacteurs socialistes ou anarchistes, Henri Fabre, Victor Méric, au premier plan, et Miguel Almereyda, Hector France, Alfred Hédouin, Paul Heusy, Léon Millot, Ferdinand Révillon, Gustave Rouanet, Edouard-Auguste Spoll, plus ponctuellement la Veuve La Cécilia ou Jérôme Monti. Ce dernier ouvrage, qui eut un supplément en 1910, fut essentiellement posthume, puisque Maurice Lachâtre mourut le 9 mars 1900. Il fut incinéré le 12 mars, au cimetière du Père-Lachaise. Sa fille allait continuer à animer la Librairie du progrès jusqu’en 1914.
Un des ses amis, Eugène Merle ouvrit, après la guerre, une Librairie du progrès, rue Montmartre, dont s’occupèrent le néomalthusien Eugène Humbert et le militant syndicaliste Victor Labonne. Elle cessa ses activités vers 1928.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article167846, notice LACHÂTRE Maurice [LA CHASTRE (Baron de) Claude Maurice, dit Maurice Lachâtre, ou Maurice La Châtre, ou Maurice Delachâtre] ; Pseudonymes : François, señor Leconte, Marius Lebrenn, Marik Lebrenn par Notice réécrite par François Gaudin, version mise en ligne le 21 novembre 2014, dernière modification le 21 juin 2022.

Par Notice réécrite par François Gaudin

OEUVRE : Histoire des Papes, crimes, meurtres, empoisonnements, parricides, adultères, incestes depuis Saint-Pierre jusqu’à Grégoire XVI. Histoires des saints, des martyrs, des pères de l’Eglise, des ordres religieux, des conciles des cardinaux, de l’inquisition, des schismes et des grands réformateurs. Les crimes des papes, des rois et des reines, 10 vol. in–8, 1842-1843, Paris, Administration de librairie (nombreuses éd. ) <> [Anonyme], La République démocratique et sociale. Exposition des principes socialistes et de leur application immédiate en France, 1849, 2e éd., in–8. <-> [Un élève de l’École de Saint-Cyr], L’Armée, son organisation, ses droits, ses devoirs, Paris, Association des éditeurs libraires et employés réunis, 1849, in-8, 160 p. <-> Dictionnaire universel, panthéon littéraire et encyclopédie illustrée..., Paris, Administration de librairie, 1852-1856, 2 tomes, in-4, 1620 p. et 1582 p. (ouvrage condamné, saisi et détruit). <-> Dictionnaire français illustré. Panthéon, littéraire, scientifique, biographique, dictionnaire d’histoire, de botanique, de géographie, encyclopédie des arts et métiers, Paris, Panthéon de la librairie, 1855-1857, 2 tomes, in–8, 848 p. et 736 p. (ouvrage condamné, saisi et détruit). <-> Dictionnaire des écoles, suivi d’un traité de grammaire française, de réforme de l’orthographe, de grammaire de la réforme orthographique et du dictionnaire de la réforme par Casimir Henricy, Paris, Panthéon de la librairie, 1856-1858, in–12, 814 p. (édition de l’ouvrage complet en 1868 aux Docks de la librairie). <-> Conseils aux courtiers, exposition des différentes méthodes en usage pour faire des abonnements, le moyen de parvenir au bien-être et à la fortune, Paris, Docks de la librairie, 1866, 14 p. in–4. <-> Instruction sur l’organisation des Docks du commerce et de la librairie, nature et avantages des emplois qui sont à la disposition de toute personne ayant une certaine éducation, Paris, Docks de la librairie, 1866, 16 p., in–4. <-> Le Nouvelliste judiciaire, scientifique et littéraire, rédacteur en chef : Jules Vinçard, Paris, 1867. <-> Le Monde invisible, revue mensuelle, Paris, Docks de la librairie, 1867-1868. <-> Annales des Tribunaux illustrées. Procès célèbres français et étrangers, Paris, Docks de la librairie, 1869. <-> Nouvelle Encyclopédie nationale, in-8, Paris, Docks de la librairie, 1870. <-> Journal de la Révolution. Œuvres illustrées des condamnés, Paris, Docks de la librairie, 1870, in-8, 8 p. <-> Nouveau dictionnaire universel, Paris, Docks de la librairie, 1865-1870, 2 vol., 1630 p. et 1582 p. (plusieurs rééd. à la Librairie du Progrès). <-> Histoire de la Restauration. Louis XVIII, 1815-1824. Charles X, 1824-1830, et Histoire du Consulat et de l’Empire. Bonaparte 1er. 1800-1815, Paris, 1874 (intégrés aux rééditions ultérieures de L’Histoire des papes). <-> [Bouvier, Alexis, Mgr], Le Manuel des confesseurs, ou les diaconales. Dissertation sur le sixième commandement et supplément au traité du mariage, avec le prologue et les commentaires de Maurice Lachâtre, Bruxelles. E.–J. Carlier, 1874. <-> Histoire de l’Inquisition, les couvents, les Jésuites, Paris, Librairie du Progrès, 1880, coll. « Bibliothèque anticléricale », in-18. <-> Dictionnaire-Journal, Paris, Librairie du Progrès, 1894 (?)-1898, 3 tomes. <-> Dictionnaire la Châtre, nouvelle encyclopédie universelle illustrée, édition revue et refondue, Paris, Librairie du Progrès, 1898-1907, 4 tomes.

SOURCES : Arch. Nat., F 18/ 312-425 (Le Muy), F/18* II 26 à 1882 (dépôt légal ; Déclaration des imprimeurs de Paris de 1839 à 1881), F/18/279 (Lachâtre), BB/18/1571 (d. 8913 A2 : Mystères du peuple), BB/18/1726 (4240 : poursuites ouvrages d’E. Sue), BB/18/1766/ (d. 8294 A4 : Nouveau Dictionnaire universel), BB/30/441 (d. Metz, Dictionnaire universel et Dictionnaire français illustré). <-> Arch. PPo., B a/1134 (notamment une quinzaine de lettres de La Châtre écrites de Vevey, 4 janvier-13 juin 1876, et de San Remo, 17 juillet 1876-6 novembre 1878), B a/1230-1231 (Félix Pyat). <-> Arch. Dép. Seine, D1 U5 1184, n° 2819, D1 U5 303, 6 août 1875, D1 P4 1085-1086, D 31U3 83. <-> Arch. Dép. Gironde, 3M 610, 3E 33-412, 3E 53040-53046. <-> Archives de la Ville de Bruxelles, Fonds de la police, carton 174. <-> Internationaal Instituut voor Sociale Geschiedenis, Amsterdam (correspondance avec Marx). <-> Arch. du SHAT (Vincennes), 4 YB/41 et XO/185, Z° 286. <-> François Gaudin, Maurice Lachâtre (1814-1900) : portrait d’un éditeur et lexicographe socialiste, thèse de doctorat, dir. J.-Y. Mollier, Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, 2004, 2 vol. 2014, Maurice Lachâtre., éditeur socialiste (1814-1900), Éditions Lambert-Lucas, 467 p. – François Gaudin (éd.), 2014, Maurice Lachâtre, O Espiritismo. Uma nova filosofia, éd. Institut Lachâtre, Bragança Paulista, São Paulo, Brésil, 155 p. – François Gaudin, 2019, (éd), Traduire Le Capital. Une correspondance inédite entre Karl Marx, Friedrich Engels et Maurice Lachâtre, PURH, 196 p. – François Gaudin (éd), 2019, Maurice Lachâtre, Ni dieux ni prêtres. Histoire de l’Inquisition, Les Couvents, Les Jésuites (1880), Presses Universitaires de Rouen et du Havre, 140 p. – François Gaudin et Françoise Guerard (éd.), 2021, André Girard (1860-1942). Dictionnaire de l’anarchie, Honoré Champion, coll. « Dictionnaires et références », n° 59, 378 p.

ICONOGRAPHIE : Des portraits soignés de Maurice Lachâtre figurent dans chaque dictionnaire. Deux photographies, dont l’une de 1873, sont conservées par les descendants. Un portrait par Delannoy orne la couverture du recueil d’écrits de Maurice La Châtre, {Dieu, Âme, Catholicisme, Protestantisme}, E. Chapelier, Bruxelles, 1914.

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