Par Daniel Grason
Né le 20 juillet 1896 à Vienne (Autriche), fusillé le 23 septembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; journaliste ; volontaire en Espagne républicaine ; interné ; résistant.
Volontaire en Espagne républicaine, officier, Hermann Kalcsick écrivait sous l’un de ses noms d’emprunt des articles pour Candide, La Croix, Daily Telegraph et Times où il relatait les combats et dénonçait l’intervention militaire du régime nazi. Il parlait le français, l’allemand, le tchèque, le russe, l’espagnol et l’anglais. À la déclaration de guerre, il fut comme ressortissant autrichien interné au stade Buffalo, puis à Bassens (Gironde).
Libéré, il demeura en janvier 1940 au 96 avenue Émile-Zola à Paris (XVe arr.), puis partit avec son épouse à Lyon où il aurait travaillé pour Le Nouvelliste. Sous l’identité de Henry Dorian-Hartung, il épousa Colette Despeyroux, le 9 décembre 1940 à Vichy (Allier). Le couple avait une fille, née en 1937.
Le 27 janvier 1941, la police de sécurité et du service de renseignements de la SS (Sipo-SD), appelée couramment la Gestapo, interpella Hermann Hartung à l’hôtel Doisy, 55 avenue des Ternes à Paris (XVIIe arr.). Incarcéré au Cherche-Midi (VIe arr.), prison administrée par les occupants, il comparut le 1er septembre 1941 devant le tribunal du Militärdefehlshaber in Frankreich (commandement militaire pour la France) et fut condamné à mort pour « haute trahison ».
Passé par les armes sous le nom de Henri Dorian-Hartung le 23 septembre 1941 au Mont-Valérien, il fut inhumé le jour même sous le nom de Hermann Hartün au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) division 39, ligne 4, n° 57.
Sa véritable identité fut établie en 1948. Inconnu au service des étrangers de la préfecture de police, de la police judiciaire et de la Sûreté nationale, sa trace fut trouvée dans les archives du Service de documentation et de contre-espionnage. Sur une fiche au nom de Hermann Hartung, alias Otto Hoffmann-Brossard, il figurait sur la liste des suspects de 1938 avec la mention « agent allemand à expulser », suivait son signalement.
Il figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien sous le nom de Hermann Henry Dorian Hartung.
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo. 77W 1758. — DAVCC, Caen, Fusillé Boîte 5 (Notes Thomas Pouty). — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry. — Nos remerciements à la petite-fille d’Hermann Kalcsick qui nous a précisé l’orthographe du nom de son grand-père.