TERRENOIRE Charles [Pseudonyme dans la Résistance : Louis]

Par Frédéric Stévenot

Né le 7 juillet 1913 à Saint-Vallier (Saône-et-Loire), fusillé le 8 août 1943 à Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret) ; mineur ; responsable départemental des Jeunesses communistes ; résistant au sein du Front national et des FTPF.

Charles Terrenoire lors de son mariage.
Cliché communiqué par Jacqueline Bernard.

Fils de Jean, mineur et de Louise Deschamps, ménagère, Charles Terrenoire travaillait également à la mine comme mécanicien. Marié le 27 août 1938 à Saint-Vallier avec Solange Bouvard, bonnetière, il était père de deux enfants et demeurait dans sa commune natale.

Charles Terrenoire fut responsable départemental des Jeunesses communistes et membre du bureau régional communiste.

Arrêté en septembre 1939 par la police française pour menées communistes, le tribunal de Chalon-sur-Saône le condamna à six mois de prison. Il fut interné à Chalon-sur-Saône puis au fort d’Hauteville.
Il se réfugia ensuite dans le Loiret.
Membre du Front national de lutte pour la liberté et l’indépendance de la France depuis 1941, puis responsable des Francs-tireurs et partisans français (FTPF), il devint commissaire militaire pour l’interrégion 23 au sein du triangle de direction, l’associant à Maurice Jenot et Antonin Lérault..
Au sein de son groupe de combat "Chanzy", constitué le 3 décembre 1942, il participa à l’attentat contre la voie ferrée entre Vierzon et Villefranche,en janvier 1943 et à des sabotages contre des lignes électriques et téléphoniques. Le 9 mars 1943, avec Louis Chevrin, il commanda sur le terrain l’attentat manqué contre Marcel Déat séjournant dans sa maison de campagne à Arbouse près de Guérigny (Nièvre).
La répression s’abattit sur le groupe Chanzy.
Charles Terrenoire fut arrêté le 4 avril 1943 à Amboise (Indre-et-Loire) par la police française (Service de police anticommuniste, SPAC), pour « actes de franc-tireur ».
Comme la plupart de ses camarades, il fut dénoncé par Albert Méresse, résistant du groupe Chanzy (condamné à mort en septembre 1945 et exécuté).
Interné à la prison d’Orléans (Loiret), Charles Terrenoire fut déféré avec ses 17 camarades devant le tribunal militaire allemand FK 589 siégeant dans la même ville, qui condamna à mort les hommes le 1er octobre 1943. Marcelle Rivière condamnée à dix ans de travaux forcés mourut en déportation.
Un peloton d’exécution allemand les fusilla le 8 octobre 1943 à 7 heures et 7 h 40, à Saint-Jean-de-la-Ruelle.
Dix-sept résistants FTPF furent abattus ce matin-là.
La Délégation générale du gouvernement français dans les territoires occupés (DGTO) était intervenue le 5 octobre, en vain.
Un rapport du préfet du Loiret indique que celui-ci s’était plaint de ce que la police française ait été dessaisie de l’affaire au profit des Allemands.
Charles Terrenoire fut inhumé au cimetière de Saran, avec Maurice Jenot, André Chartier*, Louis Chevrin et Paul Girardot.

Charles Terrenoire, lieutenant FFI, a été reconnu "Mort pour la France".
Son nom est gravé sur la plaque portant les 38 noms de patriotes fusillés au stand de tir des Groues. Ce monument a été construit en 1977.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article167965, notice TERRENOIRE Charles [Pseudonyme dans la Résistance : Louis] par Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 23 février 2015, dernière modification le 19 juillet 2022.

Par Frédéric Stévenot

Charles Terrenoire lors de son mariage.
Cliché communiqué par Jacqueline Bernard.

SOURCES : Arch.Secrétariat des Anciens combattants et victimes de guerre. — AVCC, Caen, B VII, 0928, B VIII dossiers 3 et 4, Liste S 1744, réf. 312/43 (Notes Thomas Pouty). —André Chêne [ Ceux du groupe Chanzy] Fédération du PCF, 1993.— Brochure de la Fédération communiste de Saône-et-Loire, 1984. — Jeanne Gillot-Voisin,[ La Saône-et-Loire sous Hitler ] Mâcon, FOL, 1996. — Notes de Jean-Pierre Besse.

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