PIERREPAQUE Charles, Jules

Par Michel Thébault

Né le 25 mai 1902 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), fusillé le 22 décembre 1941 à la citadelle de Besançon (Doubs) ; ouvrier-ajusteur ; résistant MLN.

Il était le fils de Virgile Delphin Pierrepaque et de Marie Philomène Untz. Célibataire, après avoir accompli son service militaire dans la Marine nationale, il exerça la profession d’ouvrier-ajusteur, travaillant quelque temps à l’usine Alsthom de Belfort. Au début novembre 1940, un petit groupe de résistants se forma à Belfort (Territoire-de-Belfort). Charles Pierrepaque en fit partie, selon le témoignage écrit de Robert Hennin : « En novembre 1940, formation d’un groupe, d’une équipe de sabotage, peut-être la première, avec Pierrepaque, Martin, Schwimmer, Boilletot, Guiguon, Spahn et Vebrel. À l’arrivée d’un chef de la Gestapo, organisateur du réseau de mouchards dans le Territoire, j’ai été chargé de surveiller ses activités. Me sentant surveillé de près, j’ai remis mon équipe entre les mains d’un autre groupe... ».
En fait, il mit ses camarades en relation avec le capitaine Maurice Ferrand, le groupe fut alors connu sous le nom de « Groupe Ferrand » qui appartint plus tard au groupe Lorraine (MLN, Mouvement de Libération Nationale).
Charles Pierrepaque semble avoir été particulièrement chargé de récupérer des matériels de guerre.
Le colonel Rémy y fait référence dans son ouvrage La Ligne de démarcation. Histoires de France-Comté (Perrin) pour lequel il a recueilli le témoignage de René van Dooren, passeur de Poligny, arrêté en mars 1941 puis déporté : « Avant que je ne quitte Besançon, il y eut une exécution à la citadelle, celle de Pierrepaque qu’on appelait ``le Grand Charles’’. Au mois de février, il avait voulu s’emparer d’armes allemandes dans un dépôt. Un des jeunes qui l’accompagnaient était un traître. Il a frappé sur une tôle et aussitôt, des projecteurs se sont allumés. Le Grand Charlot s’est sauvé avec Boyer, Stauffer et Ferrière, qui ont été pris tous les trois. Lui a réussi à s’échapper, mais il s’est fait prendre quelque temps après. Tous ont été condamnés à mort, mais les trois jeunes ont bénéficié d’une grâce tandis que Pierrepaque est allé au poteau ».
Il fut arrêté le 4 novembre 1941 à l’Isle-sur-le Doubs (Doubs), sans doute en tentant de passer la ligne de démarcation avec des armes dérobées dans un dépôt de matériel de guerre.
Il fut emprisonné à la caserne Friedrich de Belfort puis à la prison de la Butte à Besançon sous les motifs : « détention illégale d’armes et meurtre et passage de la ligne de démarcation ».
Il fut jugé par le tribunal militaire allemand (tribunal de la Feldkommandantur 560) de Besançon le 16 décembre 1941 et fut condamné à mort. Il a été fusillé le 22 décembre 1941 à 8 h 50 du matin, par les autorités allemandes dans l’enceinte de la citadelle de Besançon.
Il figure à ce titre sur le monument commémoratif « Aux Martyrs de la Résistance » établi dans la citadelle.
Il fut le premier fusillé du Territoire-de-Belfort.
Par arrêté du 24 octobre 1950 (JO du 8 novembre 1950), Charles Pierrepaque, interné-résistant, « Mort pour la France », a été élevé à titre posthume au grade d’adjudant. Il est inhumé au cimetière communal de Brasse à Belfort et son nom figure sur le monument aux morts du square du Souvenir également à Belfort.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article167980, notice PIERREPAQUE Charles, Jules par Michel Thébault, version mise en ligne le 26 novembre 2014, dernière modification le 10 mai 2016.

Par Michel Thébault

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – La répression de la Résistance par les autorités d’occupation et le régime de Vichy en Franche Comté (ensemble documentaire rassemblé par les services éducatifs des archives départementales de Franche Comté, fiche no 28). – Site Internet Pompiers de Belfort. – Mémorial GenWeb.

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