Par Dominique Tantin
Né le 27 août 1920 à Villy-en-Auxois (Côte-d’Or), fusillé le 1er mars 1944 à Dijon (Côte-d’Or) ; cultivateur ; résistant dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Célibataire, domicilié à Villy-en-Auxois, René Menestrier rejoignit en février 1944 le maquis de cette localité où il fut incorporé à la compagnie Vercingétorix, aussi dénommée Groupe Bernard-Vercingétorix. Maurice Menestrier précise que « Le groupe de résistants de Villy (11 réguliers) [prit le nom de Jean Schellnenberger, âgé de dix-neuf ans, fusillé à Dijon le 7 mars 1942] alors que le groupe de maquisards près de Villy était le groupe Guynemer (40 hommes) faisant partie de la compagnie Vercingétorix (160 hommes en tout), répartie au long de la vallée de l’Oze depuis Alise-Sainte-Reine jusqu’à Blaisy et deux groupes (30 personnes) à Dijon. Ces hommes exécutaient des sabotages de la voie ferrée et de ses matériels roulants ou fixes ainsi que des lignes électriques ou téléphoniques depuis 1943, ralliés aux FTP, dissimulés sous une fausse identité pour éviter des représailles éventuelles envers leurs proches. » Albert Chauchard, dit Perret, était l’un des chefs du maquis. René Menestrier commandait pour sa part le groupe Schellnenberger rattaché au Front national de lutte pour la liberté et l’indépendance de la France, mouvement de résistance fondé et dirigé par le Parti communiste français, et à son organisation armée, les Francs-tireurs et partisans français (FTPF).
René Menestrier fut arrêté à Villy-en-Auxois le 10 février 1944 par les autorités allemandes dans le cadre de l’affaire Werner. Au cours d’une opération organisée par Chauchard, un officier supérieur de la police allemande, appartenant à l’Ordnungspolizei (abréviation Orpo), la police d’ordre de Dijon, le major Werner fut blessé et capturé par les membres de ce maquis le 28 janvier 1944 sur la Nationale 5, à Pont-de-Pany (Côte-d’Or), au passage à niveau. « Le 30 janvier, la Gestapo fouille la région, annonce des représailles, offre des récompenses pour des renseignements, mais personne ne parle. [...] Perret décide la dissolution du maquis et demande à chacun de se débrouiller seul. Un conseil de guerre, se réunissant à Ecorsaint, décide, faute d’autre solution, d’exécuter le major et de faire disparaître son corps » (Maurice Menestrier).
Les victimes des représailles allemandes furent nombreuses, avec le soutien de gestapistes français. Arrestations, exécutions et déportations se succèdent. À Dijon, treize exécutions eurent lieu le 1er mars 1944. À l’instar de ses camarades et de son frère Joseph Menestrier, René Menestrier fut condamné à mort le 29 février 1944 dans la salle des États de la mairie de Dijon (procès des quinze patriotes de l’Auxois) pour « terrorisme et activité de franc-tireur » par le « SS und Polizeigericht Paris », le tribunal parisien de la SS siégeant à Dijon, et fusillé le lendemain au parc de Montmuzard.
Par Dominique Tantin
SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Sites Internet : Mémorial GenWeb, philippe.chapill. (Groupe Bernard-Vercingétorix), gerco.asso. (affaire Werner).