GOSS Georges, Victor [dit GOSS-KUNZ]

Par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss

Né le 3 décembre 1885 à Marseille (Bouches-du-Rhône), condamné à mort le 2 juin 1943 par le Volksgerichtshof siégeant à Strasbourg, guillotiné le 17 août 1943 à Stuttgart (Allemagne) ; monteur de volets roulants à Mulhouse (Haut-Rhin) ; communiste ; résistant.

Vraisemblablement issu d’une famille alsacienne établie à Marseille et revenue ultérieurement en Alsace, il fut mobilisé dans l’armée allemande durant la Première Guerre mondiale et aurait, selon l’acte d’accusation à son procès de 1943, participé à l’organisation d’une grève en 1917. En novembre 1918, il aurait participé à un conseil de soldats à Berlin. Militant spartakiste, il aurait pendant un épisode révolutionnaire exercé les fonctions de maire de Ludwigshafen et de ministre de l’Économie et du Travail du Palatinat. Il aurait ensuite participé, durant l’occupation française, au mouvement séparatiste en Palatinat. Il revint probablement à Mulhouse après l’échec de cette opération et y travailla comme monteur de volets roulants. Il milita sans doute au Parti communiste. Au printemps 1942, dans l’espoir de préparer un mouvement insurrectionnel en Alsace, il avait pris contact avec un dirigeant du Parti communiste illégal de Mannheim (Allemagne) qui l’avait chargé de lui fournir des pompes à huile pour moteurs d’avion. Grâce à l’ouvrière Flora Tretzer, chez qui il se cachait, il se procura deux petites pompes et un ventilateur qu’il transmit au communiste de Mannheim. Il espérait en échange recevoir un passeport suisse.
Arrêté le 13 septembre 1942 à Bruebach (Haut-Rhin) lors d’une rencontre avec ses complices par l’Einsatz-Kommmando 2 du SD (Mulhouse), il fut emprisonné à la prison de Mulhouse, puis à celle de Strasbourg. Condamné par la chambre pénale du tribunal de Strasbourg le 5 novembre 1942 pour avoir écouté des radios étrangères à un an et trois mois de réclusion, il fut écroué le 10 novembre 1942 à la prison de Mulhouse et fut transféré le 2 février 1943 au Zuchthaus (maison centrale) d’Ensisheim (Haut-Rhin). On possède la traduction de l’acte d’accusation du procureur général auprès du Volksgerichtshof de Berlin du 19 mars 1943 qui vise Georges Goss, appelé Kunz, ainsi que Flora Trefzer, née Schubert, de Mulhouse, ouvrière métallurgiste, Joseph Rudler, menuisier, Eugen Klingler, commis peintre, Karl Scheer, marchand de tissus, Armandus Weiss, menuisier, Albert Bingler, concierge. Goss fut inculpé de haute trahison, d’avoir dévoilé un secret d’État, d’avoir entrepris de procurer une aide à une puissance ennemie du Reich en temps de guerre, d’avoir tenté de reconstituer à Mulhouse une organisation communiste après le démantèlement du groupe Wodli. Il fut condamné à la peine de mort et à la perte définitive de ses droits civiques. Flora Trefzer fut condamnée à dix ans de réclusion, les cinq autres accusés à sept ou deux ans de réclusion. Il est mentionné comme ayant quitté le camp de sécurité de Schirmeck (Bas-Rhin) pour la prison de Stuttgart où il fut exécuté.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168120, notice GOSS Georges, Victor [dit GOSS-KUNZ] par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss, version mise en ligne le 1er décembre 2014, dernière modification le 11 mars 2020.

Par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss

SOURCES : Arch. Dép. Haut-Rhin, AL 76864, 76876. – Léon Tinelli, L’Alsace résistante, Strasbourg, 2002, p. 126. – Walter Wagner, Der Volksgerichtshof im nationalsozialitischen Staat, Munich, 2011, p. 480. – FMD, Livre-Mémorial, op. cit.

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