MELLIER René, Jules

Par Julien Lucchini

Né le 19 mai 1907 à Vrigne-aux-Bois (Ardennes), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; peintre décorateur ; militant communiste dans la clandestinité ; résistant, membre des FTPF.

Fils de Jean-Baptiste Mellier, garçon-boulanger, et d’Élisa Chapelier, sans profession, René Mellier, peintre décorateur demeurant à Bordeaux (Gironde), avait suivi l’école des Beaux-Arts de Bordeaux. Il s’était marié le 30 novembre 1929 à Bordeaux (Gironde) avec Marie, Marguerite Chasteau, était père d’une fille prénommée Christiane et vivait rue Saint-James, dans la cité girondine. Adhérent du Parti communiste, il rejoignit le Secours rouge et en devint le trésorier. Mobilisé dans les spahis en septembre 1939, il en revint quelques mois plus tard, et entra comme peintre à la Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest (SNCASO) de Mérignac (Gironde).
Au sein de cette entreprise, qui participait à la production de l’occupant, une cellule communiste clandestine avait vu le jour et était très active en matière de propagande comme de sabotage du matériel de guerre allemand. René Mellier rejoignit cette cellule. Militant dans la clandestinité, il œuvra aux droits des salariés en matière de primes et d’alimentation. Il semble qu’il ait également concouru à la formation de groupes Francs-tireurs et partisans (FTP) locaux.
Arrêté le 25 juillet 1942 dans son entreprise, il fut incarcéré à la caserne Boudet, puis au camp de Mérignac (Gironde), pour « collecte pour secourir les prisonniers politiques ». Désigné comme otage par les autorités allemandes, il fut passé par les armes le 21 septembre suivant au camp de Souge, en représailles à l’attentat parisien contre le cinéma Rex.
Dans une dernière lettre adressée à son épouse, leur fille, et sa famille, il écrivit : « Dans une heure et demie [sic] je vais mourir... Pardonnez-moi, mais je n’ai rien fait de mal. » Six mois après son exécution naquit son fils, Jean-René. Le nom de René Mellier figure sur le mémorial des fusillés de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde), ainsi que sur la stèle commémorative SNCASO, à Mérignac.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168162, notice MELLIER René, Jules par Julien Lucchini, version mise en ligne le 13 janvier 2015, dernière modification le 25 février 2021.

Par Julien Lucchini

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, op. cit. – Mémorial GenWeb. – État civil.

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