Par Julien Lucchini
Né le 28 mars 1903 ou le 4 mars 1906 à Bolivar (Espagne), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; chauffeur de poids lourds ; militant communiste ; combattant de l’armée républicaine en Espagne ; résistant FTPF en Charente.
Originaire d’un village basque, Lucien Vallina était fils d’un charpentier. À l’âge de quinze ans, il vint s’établir en France et accumula les petits métiers avant de devenir chauffeur de poids lourds. En 1936, il rejoignit les combattants de l’armée républicaine d’Espagne dans laquelle il devint officier aviateur, tandis que son épouse, Marguerite Maurin, organisait en France l’aide aux réfugiés. Le couple avait eu trois enfants (Jean, né en 1926 ; Lucienne, en 1929 ; Serge, en 1935).
Après la défaite des républicains, Lucien Vallina revint en France. Il vivait alors à Cognac (Charente). Militant communiste, il rejoignit le Front national de lutte pour la liberté et l’indépendance de la France, puis devint en 1942 résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).
Le 28 juillet 1942, dans le cadre d’une grande vague d’arrestations qui suivit une dénonciation, les époux Vallina et leurs trois enfants furent emmenés par les services de police. Marguerite Vallina fut incarcérée à Bordeaux (Gironde), puis au fort du Hâ (Gironde), avant d’être internée au camp de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis) et finalement déportée. Elle mourut à Birkenau (Pologne) en février 1943.
Incarcéré au fort du Hâ, Lucien Vallina fut désigné comme otage, et fusillé comme tel le 21 septembre 1942 au camp de Souge, en représailles à l’attentat du cinéma Rex, à Paris.
Jean, fils aîné du couple, fut libéré puis à nouveau arrêté. Déporté à Orianenburg (Allemagne), il en revint après la capitulation allemande.
Lucien Vallina repose au carré militaire du cimetière de Cognac. Son nom figure sur la stèle commémorative de Ruelle-sur-Touvre, sur le monument aux morts de Cognac, ainsi que sur le mémorial des fusillés de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle.
Par Julien Lucchini
SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, pp. 129-130. — Site de Souge. — Mémorial GenWeb.