PETITE Marie-Noëlle, [née ROEDERER Marie-Noëlle, Jeanne]

Son père, Joseph, était ingénieur des Mines, compagnon de captivité du capitaine De Gaulle durant la Première Guerre mondiale, directeur d’aciéries, de celle de Dillingen en Sarre dans les années 1920, puis des aciéries de la Marine à Saint-Chamond (Loire) ; sa mère, sans profession, était la fille de Georges Friedel, polytechnicien, célèbre cristallographe, directeur de l’École des Mines de Saint-Etienne.

Marie-Noëlle Roederer bénéficia d’une éducation bourgeoise mais ouverte, comme ses cinq frères et sœur. Instruite à la maison durant son enfance, elle ne fréquenta un établissement scolaire qu’à partir de la classe de 3e, au lycée de jeunes filles de Saint-Etienne (Loire), où elle obtint le baccalauréat série philosophie en 1941.

Elle commença ensuite des études à l’École nationale des Arts décoratifs à Paris. Chrétienne, elle s’engagea dans la Résistance dans « Défense de la France » comme toute sa famille. Son père avait ouvert à ce groupe la maison qu’il habitait à Châtenay-Malabry (Seine, Hauts-de-Seine) pour l’organisation de réunions clandestines ; sa sœur aînée (née en 1921), Hélène, fut arrêtée en 1944, puis déportée, et mourut en 1945 à Ravensbrück dans les bras de Marie-Claude Vaillant-Couturier.

Elle épousa le 16 juillet 1947 à Châtenay-Malabry Jean Petite, qu’elle avait connu dans la Résistance. De leur union naquirent sept enfants, de 1948 à 1963. Malgré ses charges importantes de mère de famille, elle milita, en suivant son mari dans ses différentes affectations de professeur dans le Nord puis dans le Calvados. Militante à l’Union des femmes françaises de 1953 jusqu’en 1968, elle fut membre de son bureau national à partir de 1954.

Marie-Noëlle Petite adhéra au Parti socialiste unifié dès sa création en 1960, avant son mari. Candidate aux élections cantonales (Falaise-Pontigny) en 1964, puis aux élections municipales en 1965 sur la liste de la gauche à Caen, elle était secrétaire de la section PSU de la capitale normande en 1967-1968, puis à Hérouville-Saint-Clair, de 1968 à 1971. Dans cette commune limitrophe, ville nouvelle où résidait la famille, elle milita à la Fédération des conseils de parents d’élèves de 1968 à 1972 et dans diverses associations de quartiers. Elle avait communiqué son goût pour la musique à ses enfants, dont quatre embrassèrent des carrières musicales, et après les avoir tous élevés, elle créa avec quelques parents en 1971-1972 l’école de musique d’Hérouville-Saint-Clair. Elle y donna des cours de 1979 à 1989 et se syndiqua alors à la section CFDT des agents de la ville.

Elle divorça à Caen en juin 1977 et reprit son nom de naissance. Elle était restée adhérente du PSU après 1968, au contraire de son mari qui le quitta en 1969, puis elle participa à la constitution de l’association CVMH (Changer Vraiment Maintenant Hérouville), au côté notamment de Françoise Fréreux, et se présenta sur toutes ses listes aux élections municipales. En 1992, elle fut présentée aux élections cantonales par CVMH et les « Verts ». Co-autrice du livre 1973-2001 Hérouville un rêve inachevé, elle fut présidente de l’association « Hérouville mémoire » De 2009 jusqu’à 2017.

Marie-Noëlle Roederer partit ensuite en Bretagne et ne milita plus que dans les mouvements écologistes. En 2014, elle habitait dans une résidence à Blainville-sur-Orne.