SANTORO (ou SANTORI) Vincenzo

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 6 janvier 1920 à Andrea (Italie), fusillé le 13 mars 1944 au fort de la Duchère (Lyon, Rhône) ; italien ; agriculteur ; résistant FTPF de la Drôme.

Vincenzo Santoro (ou Santori) était le fils de François Santoro et d’Anna Guenda. Il était italien et exerçait la profession d’agriculteur. Il rejoignit le maquis FTP de Creyers (Drôme), situé au-dessus du défilé des Gâts.
Le 26 février 1944, les Groupes mobiles de réserve (GMR) du groupe Comtat d’Avignon attaquèrent le maquis. Ils firent prisonniers Vincenzo Santoro et dix-sept autres maquisards non armés, et les enfermèrent au collège de garçons de Die. Les responsables de la Résistance de Die décidèrent d’envoyer le groupe Francs-tireurs et partisans (FTP) de Paul Béranger pour les libérer. Le 27 février, à l’aube, Paul Béranger et ses hommes partirent de Sainte-Croix et arrivèrent à Die, où ils furent renforcés par un groupe diois. Vers 7 heures, le groupe attaqua le collège et prit l’avantage sur les GMR. Vincenzo Santoro et d’autres prisonniers purent s’échapper. Mais l’arrivée inopinée d’un car de GMR, appelés la veille en renfort, renversa la situation. Les GMR firent prisonniers dix-neuf hommes, des maquisards évadés, parmi lesquels Vincenzo Santoro, et des hommes du groupe Béranger.
Le 28 février, ils furent incarcérés à la prison de Valence, puis transférés le 9 mars à la prison Saint-Paul (Lyon). Le 13 mars, Vincenzo Santoro comparut avec neuf autres résistants devant la cour martiale du secrétariat général au Maintien de l’ordre, dans la salle de l’anthropométrie de la prison Saint-Paul. Ernest Planel, l’un des accusés, qui échappa à la peine de mort, raconta ensuite : « le 13 mars 1944, j’ai comparu devant la cour martiale de Vichy, à Lyon. La séance s’est passée comme suit : nous étions dix accusés [...] La cour se composait de trois hommes vêtus de costume civil. Une douzaine de gardes mobiles en armes assistaient à l’audience [...]. La séance a eu lieu [...] à quinze heures, dans un bureau de la prison Saint-Paul. Pour nous rendre de notre cellule au bureau [...], nous avions dû passer entre deux haies de gardiens de la prison, qui sont restés dans le couloir. [...] La séance a duré environ quinze minutes. Un des membres de la cour a dit à l’officier commandant les gardes mobiles de faire présenter les armes. Ensuite, il nous a lu l’acte d’accusation ainsi conçu : vous êtes inculpés de meurtres, et tentatives de meurtres, [...] menées antinationales, sabotages, etc. [...]. Il nous a ensuite déclaré : vu la loi de la cour martiale [...] vous êtes condamnés à mort par fusillade immédiate. Il a ordonné aux gardes d’emmener les condamnés. » Rapidement après, parmi les dix condamnés, Vincenzo Santoro, André Dupuis, William Gutschmidt, Alfred Brochot, Jacques Oustenko, Alexandre Flor et Guy Landowicz (un Francs-tireurs et partisans-Main-d’œuvre immigrée, FTP-MOI de Grenoble) furent emmenés au fort de la Duchère, où des Français les fusillèrent.

Lyon, fort de la Duchère (19 février - 4 août 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168493, notice SANTORO (ou SANTORI) Vincenzo par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 15 décembre 2014, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Jean-Sébastien Chorin

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3678W19. – CHRD, Lyon, Art. 1167 (dossier de Guy Landowicz). – Fédération des unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l’amour de la France, Drôme-Vercors, 1940-1944, 1989. – Jean Abonnenc, Il n’est pas trop tard pour parler de Résistance, 2004. – Robert Serre, De la Drôme aux camps de la mort, les déportés politiques, résistants, otages, Juifs, nés, résidant ou arrêtés dans la Drôme, 1940-1945, 2006. – Virginie Sansico, La justice du pire, les cours martiales sous Vichy, 2002. – Mémorial GenWeb.

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