HELLE Louis, Auguste

Par Julien Lucchini, Laurent Thiery

Né le 18 juin 1915 à Fillièvres (Pas-de-Calais), fusillé le 18 avril 1944 au fort de Bondues (Nord) ; professeur d’anglais ; résistant, membre de l’Organisation civile et militaire (OCM).

Coll. Musée de la Résistance de Bondues

Professeur d’anglais au collège d’Arras (Pas-de-Calais), Louis Helle avait épousé Noëlle, Marie, Thérèse Leclercq. Le couple eut trois enfants.
Mobilisé en septembre 1939, il fut incorporé à Bordeaux, puis combattit sur le front de l’Est. Le 14 juin 1940, il fut grièvement blessé aux genoux et à l’épaule devant Verdun (Meuse). Fait prisonnier, hospitalisé à Sarrebourg (Moselle), il fut rapatrié comme grand blessé et reprit ses activités d’enseignant. À son retour, il prit part aux œuvres en faveur des prisonniers de guerre.
Lorsque l’Organisation civile et militaire (OCM) s’implanta dans la région, quatre professeurs du collège d’Arras, dont Louis Helle, furent contactés et recrutés. Ce dernier y fut chargé de la récolte et de la transmission de renseignements. En mars 1943 devait avoir lieu la mission Arquebuse Brumaire, qui avait pour objectif de faire connaître les directives du général de Gaulle en zone occupée. Louis Helle assista aux réunions organisées dans cette optique.
Après les grandes vagues d’arrestations de juillet et de septembre 1943 au sein de l’OCM, Louis Helle devint responsable départemental de celle-ci. Après le 30 décembre, il remplaça Jean Tison à ce poste. Il perdit son épouse en novembre 1943, et multiplia alors ses activités de résistance. Repéré, il fut à son tour arrêté par la GFP 716 d’Arras, la police militaire allemande, le 26 janvier 1944, à son domicile. Cette police formait alors le bras armé de la toute nouvelle équipe du contre-espionnage allemand, l’Abwehr d’Arras, installée dans les locaux de l’hôtel du Commerce de la ville. Cet « ange gardien des V1 » qui avait repris à son compte l’affaire OCM avait pour mission unique la protection des sites d’armes secrètes de Hitler implantés en France. André Velut, également passé par ce même service, a confirmé dans son témoignage avoir été confronté à Louis Helle dans les cellules de cet hôtel. Il partagea sa cellule, la 24, à la prison Saint-Nicaide d’Arras et le vit partir pour son dernier voyage.
Le matin du 18 avril 1944, Louis Helle quittait sa cellule pour être jugé par le tribunal du 6e corps d’armée allemand, alors rattaché à « l’ange gardien des V1 » et qui siégeait boulevard de la Liberté à Lille. Condamné à mort, il a été fusillé le jour même dans le plus grand secret au fort de Bondues.
Inhumé à Arras, Louis Helle a reçu, à titre posthume, la Légion d’honneur au grade de chevalier, et a été cité à l’ordre de la Nation. Son nom figure sur les plaques commémoratives et monuments aux morts de Fillièvres, Bondues, Lille et Arras.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168502, notice HELLE Louis, Auguste par Julien Lucchini, Laurent Thiery, version mise en ligne le 15 décembre 2014, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Julien Lucchini, Laurent Thiery

Coll. Musée de la Résistance de Bondues

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Fonds « Fernand Lhermitte » et « André Velut » (La Coupole). – Musée de la Résistance de Bondues, Ils étaient 68, 2010. – Laurent Thiery, La répression allemande dans le Nord de la France (1940-1944), Lille, Presses du Septentrion, 2013, p. 239-256. – Mémorial GenWeb.

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