LESAGE Charlemagne

Par Laurent Thiery

Né le 3 juin 1897 à Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais), fusillé le 18 avril 1944 au fort de Bondues (Nord) ; contrôleur spécial agent du contrôle économique ; résistant membre du mouvement Organisation civile et militaire (OCM).

Contrôleur spécial et agent du contrôle économique, né le 3 juin 1897 à Aire sur la Lys, ville où il résidait quand il fut arrêté pour espionnage le 21 mars 1944, Charlemagne Lesage s’était engagé volontaire en 1917 comme chef de désobusage. Il fut à nouveau mobilisé en août 1939 comme lieutenant. Fait prisonnier, et interné à l’Oflag XIII A à Nuremberg, il fut rapatrié en 1941. Il reprit sa profession de comptable et s’engagea, en janvier 1943, dans le mouvement de résistance OCM. Pour pouvoir se déplacer et augmenter son rayon d’action, il se fit nommer contrôleur économique et put ainsi recueillir et transmettre de nombreux renseignements sur les installations allemandes dans la région d’Aire, et sur les travaux exécutés dans la région de Watten. Il transmettait ses renseignements à un autre résistant, Jean Tison, qui n’était autre que le responsable départemental de l’OCM. L’arrestation de Tison, le 30 décembre 1943 puis la trahison de Roland Farjon, allait bientôt conduire à l’identification de Charlemagne Lesage.
C’est la police militaire de Saint-Martin-au-Laert (Pas-de-Calais) qui l’arrêta, c’est-à-dire l’antenne de la GFP 716. Ernest Jacquemin, son compagnon à la cellule 15 de la prison Saint-Nicaise d’Arras, confirma leur confrontation avec Jean Tison au siège de « l’ange gardien des V1 » à l’Hôtel du Commerce à Arras. Il témoigna également du départ de Lesage de sa cellule en avril 1944 pour une destination inconnue.
On sait aujourd’hui que, le 18 avril 1944, Lesage fut extrait de sa cellule et conduit directement devant le tribunal du 65e corps d’armée allemand qui siégeait alors à Lille, boulevard de la Liberté. Condamné à mort, il fut aussitôt fusillé, dans le plus grand secret, dans les fossés du fort de Bondues en compagnie de son camarade Louis Helle.
Son corps ne fut jamais identifié... Le « Legage » inscrit sur la grabliste allemande du fort de Bondues découverte à la Libération sur un officier allemand et Charlemagne Lesage ne font pourtant qu’un. La description physique du corps relevé à Bondues et celle de Charlemagne Lesage par sa femme présentent en effet d’importantes similitudes.
Charlemagne Lesage est inscrit sur le monument aux morts d’Aire-sur-la-Lys.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168572, notice LESAGE Charlemagne par Laurent Thiery, version mise en ligne le 15 janvier 2015, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Laurent Thiery

SOURCES : DAVCC, Caen. – Fonds « Michel Rousseau » et « André Velut » (La Coupole). – Agnès Maillard-Delbende, « La résistance à Aire-G. Chabadec-Ch. Lesage-V. Pochylski-M. Ducroux-Mme S. Lugez », Aire-sur-la-Lys, Nouvelles chroniques locales, no 11, automne 1992, pp 24-27. – Laurent Thiery, La répression allemande dans le Nord de la France (1940-1944), Lille, Presses du Septentrion, 2013, p. 239-256.

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