PICARD Pierre, Maurice

Par Joël Drogland

Né le 5 octobre 1903 à Auxerre (Yonne), fusillé comme otage le 25 avril 1942 au champ de tir d’Égriselles, commune de Venoy (Yonne) ; employé SNCF au dépôt de Laroche-Migennes ; militant communiste ; résistant membre du Front national.

Pierre Picard
Pierre Picard
Collection ARORY

Pierre Picard était le fils d’un petit entrepreneur qui donna à ses deux enfants (Pierre Picard avait une sœur) une éducation religieuse. En 1926, il entra aux chemins de fer. Dix ans plus tard, il quitta Auxerre et s’installa à Migennes. On le retrouve en 1938 secrétaire de l’Union locale des syndicats de Migennes et déjà membre du Parti communiste.
Mobilisé en septembre 1939, il revint quelque temps plus tard à Migennes.
Marié, il était père d’un enfant. Au début de 1941, il diffusa des tracts du Parti communiste français (PCF) et hébergea des responsables du parti alors qu’il travaillait au dépôt de Laroche-Migennes comme visiteur de gare. En août 1941, il fut chargé de l’organisation communiste dans le secteur de Migennes. Il eut aussi la responsabilité de l’appareil technique du Parti dont il assura la garde et le fonctionnement.
Andrée, son épouse, l’épaulait dans son activité clandestine.
Le 21 novembre 1941, Pierre Picard fut astreint à résidence surveillée. Le 5 mars 1942, la Gestapo accompagnée du commissaire spécial Grégoire effectua une perquisition au domicile de Pierre Picard. Il fut victime de la dénonciation de Jean-Pierre Ringenbach qui, selon le témoignage de son fils Pierre, était « venu manger plusieurs fois à la maison ». Aucun document important ne fut découvert.
Pierre Picard fut arrêté et son épouse sommée de se tenir à la disposition des autorités allemandes. Emprisonné à Auxerre, puis à Troyes et à nouveau à Auxerre à partir du 5 mars 1942, Pierre Picard a été fusillé en même qu’Abel Minard le 25 avril 1942 au champ de tir d’Égriselles, en représailles à l’attentat survenu à La Courneuve le 2 avril 1942 contre un soldat de la Wehrmacht.
Installée à Auxerre, Andrée Picard continua son activité militante.
Les obsèques définitives de Pierre Picard eurent lieu le 4 novembre 1944.
À Migennes, une rue portant son nom a été inaugurée le 11 novembre 1945.
Son nom est gravé sur la stèle des fusillés d’Égriselles et sur le monument des déportés et internés fusillés de l’Yonne à Auxerre, ainsi que sur une plaque apposée à la gare de Laroche-Migennes à la mémoire des agents de la SNCF morts pour la France au cours de la guerre 1939-1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168629, notice PICARD Pierre, Maurice par Joël Drogland, version mise en ligne le 15 janvier 2015, dernière modification le 9 janvier 2019.

Par Joël Drogland

Pierre Picard
Pierre Picard
Collection ARORY

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Nat., Z6 NL/19510, dossier d’instruction du procès Ringenbach. – Arch. Nat., F/60/1574 (dossier 324) et F/60/1576 (dossier 751). – Arch. Dép. Yonne, 1W20 et 149W 22844. – Arnaud Fouanon, fiche biographique de Pierre Picard, La Résistance dans l’Yonne, CDrom ARORY-AERI, 2004. – Robert Bailly, Les feuilles tombèrent en avril, Éd. Sociales, 1977, 2e édit. 1984. – Robert Bailly, Si la Résistance m’était contée..., ANACR Yonne, 1990. – Roger Pruneau, Contribution à l’histoire du département et de la Résistance dans l’Yonne pendant la guerre 1939-1945, 2002.

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