FAELLI Guido

Par Daniel Grason, Michel Thébault

Né le 3 février 1923 à Parme (Italie), exécuté sommairement le 27 juin 1944 au lieu-dit Vaugeton, commune de Celle-Lévescault (Vienne) ; résistant, maquis FTPF.

Guido Faelli demeurait chez ses parents 13, place Paul-Doumer à Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis). Il était français, ses parents ayant acquis la nationalité française par le décret du 25 août 1932. Il fut condamné en 1941 par un tribunal correctionnel à six mois de prison pour « coups et blessures » et en 1943 pour « vol et recel ».

Interné au centre des Tourelles, à Paris (XXe arr.), il s’évada de sa cellule le 13 juillet 1943 vers 23 heures avec trois espagnols en attente de rapatriement. Un détenu scia un barreau, força les cadenas des trois autres détenus. Après avoir posé des couvertures sur les barbelés du mur d’enceinte, les quatre prisonniers l’escaladèrent et prirent la fuite. L’administration des Tourelles remarqua sur la liste du convoi d’espagnols à rapatrier communiquée le 13 juillet à 18 heures l’absence des trois espagnols concernés.

Les gendarmes se présentèrent au domicile familial le 15 juillet, Guido Faelli s’y trouvait, il réintégra une cellule des Tourelles. Le 6 mai 1944 il fut transféré au camp de Rouillé dans la Vienne. Ce camp ouvert en septembre 1941, sous la dénomination de « centre de séjour surveillé » regroupait avant sa libération 379 internés, pour l’essentiel des « politiques », communistes, républicains espagnols et des « indésirables » étrangers, arméniens, russes, italiens… des droits communs complétant les effectifs.Quelques jours après le 6 juin 1944, dans la nuit du 10 au 11 juin 1944, des maquisards FTPF libérèrent les internés du camp de Rouillé . Après la libération du camp, un groupe d’internés dont Guido Faelli décida de rejoindre les rangs de la Résistance et forma avec des résistants locaux un maquis FTP sous les ordres de Marcel Papineau, alias « capitaine Bernard ». Le maquis s’établit d’abord dans le bois des Cartes sur la commune de Rouillé, puis après un accrochage sérieux le 14 juin sur la place de Rouillé avec les troupes allemandes circulant sur la route nationale Poitiers – Niort, dans la forêt de Saint Sauvant. rejoignit le maquis de Saint-Sauvant (Haute-Vienne).

Le matin du 27 juin, une colonne motorisée de plus de mille cinq cents hommes de la SS, de la Wehrmacht et de la Milice encercla la forêt. Le hameau de la Branlerie, quartier général du maquis fut incendié. Cinq maquisards furent tués les armes à la main ainsi que le chef du maquis Marcel Papineau (dont le corps fut retrouvé le lendemain à quelque distance). En fin d’après-midi, 25 hommes frappés à coups de crosses furent exécutés sur le bord d’une route, au lieu-dit Vaugeton sur la commune de Celle-Lévescault, et parmi-eux, Guido Faelli. A l’issue des opérations militaires, l’officier allemand commandant les troupes convoqua le maire de Celle-Lévescault pour lui ordonner d’enterrer les morts. Le maire fit alors appel aux maires des communes voisines de Lusignan et Saint Sauvant pour se répartir les 30 corps. Guido Faelli fut inhumé à Lusignan avec huit autres camarades (dont Marcel Papineau) sans qu’un acte de décès soit dressé. Ce n’est que le 30 juin 1945 que les corps furent exhumés et identifiés et que leurs actes de décès furent inscrits à l’état civil de Lusignan.

Après la Libération le corps de Guido Faelli fut transféré et inhumé dans la carré des victimes civiles du cimetière de Montreuil-sous-Bois.
Son nom est inscrit sur la stèle commémorative de Vaugeton. En effet, une stèle fut dressée sur la route départementale 7, près du lieudit Vaugeton (Vienne) : « À la Mémoire des Glorieux Soldats sans Uniformes Tombés à cet Endroit le 27 Juin 1944 pour la Paix et la Liberté. Massacrés par les nazis. Ils sont Morts pour la France et la Liberté ».

Son frère Antonio Faelli, militant et résistant communiste, fut déporté à Mauthausen en Autriche et en revint.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168650, notice FAELLI Guido par Daniel Grason, Michel Thébault, version mise en ligne le 19 décembre 2014, dernière modification le 23 janvier 2022.

Par Daniel Grason, Michel Thébault

SOURCES : Arch. PPo. 1W 673, BA 1836. — Site Internet Vienne Résistance Internement Déportation (V.R.I.D.). — Site Internet Mémorial GenWeb. — État civil, Lusignan registre des décès 1945 acte n° 25.

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