NOYER Serge, Georges

Par Michel Thébault

Né le 7 mai 1926 à Mantes-la-Jolie (Seine-et-Oise aujourd’hui Yvelines), exécuté sommairement le 27 juin 1944 à Vaugeton, commune de Celle-l’Evescault (Vienne) ; manœuvre ; résistant, membre des FTPF.

Serge Noyer était le fils d’Henri Noyer employé des Chemins de fer et d’Andrée, Georgette Danger. Son père, né le 17 juin 1892 à Villers-en-Arthies (Seine-et-Oise, aujourd’hui Val d’Oise) fut convoqué en octobre 1913 pour le service militaire et mobilisé dans la continuité pour la première guerre mondiale. Fait prisonnier le 10 février 1915 il fut interné à Limburg et rapatrié le 1er décembre 1918. Démobilisé le 25 août 1919 il se maria à Drocourt (Seine-et-Oise, aujourd’hui Yvelines) avec Andrée Danger, née le 9 avril 1899 à Drocourt. Henri Noyer entra en 1920 aux Chemins de Fer de l’État exerçant la fonction de manœuvre à Mantes-la-Jolie. Le couple eut cinq enfants, Gisèle née en 1921, Gilberte en 1924, Serge en 1926, Bernard en 1928 et Michel en 1931. Au recensement de 1936, la famille demeurait 73 rue Émile Zola dans un immeuble des HBM (habitations à loyer modéré), immeuble de 65 logements réalisé en 1934 pour l’office public d’HBM du département de Seine-et-Oise et premier immeuble construit dans ce quartier de Gassicourt à la suite du rattachement à Mantes.

En 1944 vraisemblablement, Serge Noyer, célibataire à peine âgé de 18 ans, exerçant la profession de manœuvre vint se réfugier en Poitou. L’hypothèse la plus probable pour expliquer ce choix est que l’un de ses voisins, sans doute un camarade, du même âge que lui (18 ans), Jean Hoët, demeurant avec ses parents 68 rue Émile Zola, vint se réfugier auprès de ses grands parents maternels dans le secteur de Chey (Deux-Sèvres). Ils s’engagèrent tous deux dans la Résistance rejoignant un maquis FTPF dans la forêt de Saint-Sauvant, à quelques kilomètres de Chey mais de l’autre côté de la limite départementale Deux-Sèvres - Vienne.
Dans la nuit du 10 au 11 juin 1944, des maquis FTPF de la région avaient obtenu l’ouverture après l’avoir encerclé, du camp d’internement de Rouillé (Vienne) qui enfermait essentiellement des communistes, républicains espagnols et « étrangers indésirables ». Une partie des détenus libérés (dont un groupe de Républicains espagnols) format sous la direction de Marcel Papineau un maquis dont l’effectif augmenta très rapidement avec l’arrivée de nouveaux résistants comme le gendarme Paul Fergeault, des réfractaires du STO et sans doute Serge Noyer et Jean Hoët. Après avoir dû quitter un premier cantonnement dans le bois des Cartes près de Rouillé, le maquis s’était établi le 14 juin 1944 en forêt de Saint Sauvant.

Le 27 juin 1944, une colonne de répression motorisée de plus de 1500 hommes de la SS et de la Wehrmacht, renforcée par des miliciens français, encercla le maquis de Saint-Sauvant. Au cours d’un dur combat, cinq maquisards furent tués, les autres au nombre de 27 durent se rendre. Capturés et maltraités, ils furent exécutés sommairement en fin d’après-midi au lieu-dit Vaugeton, commune de Celle-Lévescault (Vienne). Au cours d’un dur combat, cinq maquisards furent tués (dont Jean Hoët), les autres dont Serge Noyer au nombre de 25 durent se rendre. Capturés et maltraités, ils furent exécutés sommairement en fin d’après-midi au lieu-dit Vaugeton, commune de Celle-Lévescault (Vienne). Les fermes de La Branlerie furent incendiées.

Il obtint la mention mort pour la France et le statut interné résistant (DIR). Son nom est inscrit sur la stèle de la Résistance à Mantes-la-Jolie, square de la Résistance, place de la gare et dédiée : « Aux combattants de la Résistance, à ceux qui sont tombés pour notre liberté ». Son nom est également inscrit sur la stèle commémorative de Vaugeton. Une rue porte son nom : rue « Serge Noyer Résistant (1925-1944) », à Mantes-la-Jolie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168662, notice NOYER Serge, Georges par Michel Thébault, version mise en ligne le 13 octobre 2021, dernière modification le 2 avril 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Yvelines (état civil, registre matricule, recensements) — SHD Vincennes GR 16 P 448054 et SHD AVCC Caen Cote AC 21 P 606055 (à consulter) — site internet VRID (Vienne Résistance Internement Déportation) — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil, mairie de Celle-Lévescault, registre des décès 1945 acte n° 11.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable