RINAULT Yves, Auguste

Par Michel Thébault

Né le 4 juillet 1923 à Vaux-en-Couhé (Vienne), exécuté sommairement le 27 juin 1944 à Vaugeton, commune de Celle-Lévescault (Vienne) ; résistant FTPF.

Yves Rinault était le fils d’Eugène, Yves Rinault (né en 1900 à Cenon, Gironde) fromager et de Madeleine, Marie, Juliette Bois (née en 1902 à Moncontour, Vienne). Son père fit son service militaire de mars 1920 à mars 1922 et épousa peu après son retour, le 22 mai 1922 Madeleine Bois à Vaux-en-Couhé. Yves fut leur premier enfant avant deux filles Michelle née en 1924 et Jacqueline en 1925. Eugène Rinault travaillait alors avec son beau-père également fromager, à la laiterie coopérative de La Mélusine, un atelier de fabrication de fromages de chèvre en boîtes (le Mélusine) venant d’être installé à Vaux en 1920. Le père d’Yves Rinault changea brutalement de profession et s’engagea dans l’armée en novembre 1927 au 32ème Régiment d’Infanterie à Châtellerault (Vienne) où la famille s’installa alors 26, rue des Moulins. En février 1931 Eugène Rinault fut réformé pour raisons de santé et entra à l’administration des Postes, nommé facteur à Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher). Yves Rinault y résida donc avec sa famille à la fin des années 30 et sans doute au début des années 40. On peut émettre l’hypothèse que menacé par la réquisition du STO, au vu de sa classe d’âge, 1943, il vint se réfugier à Vaux auprès de ses grands-parents maternels Auguste et Zélia Bois. En effet, à cette même période Auguste Bois était directeur de la laiterie coopérative La Mélusine.

Yves Rinault s’engagea dans la Résistance rejoignant à proximité de Vaux un maquis FTPF. En effet, le 12 juin 1944, des maquis FTPF de la région libérèrent le camp d’internement de Rouillé (Vienne) qui enfermait essentiellement des communistes, républicains espagnols et « étrangers indésirables ». Une partie des détenus libérés (dont un groupe de Républicains espagnols) formèrent sous la direction de Marcel Papineau un maquis dont l’effectif augmenta très rapidement avec l’arrivée de nouveaux résistants, des réfractaires du STO comme sans doute Yves Rinault, des évadés de l’Hôtel Dieu de Poitiers et des jeunes gens du secteur. Après avoir dû quitter un premier cantonnement dans le bois des Cartes près de Rouillé, le maquis s’établit le 14 juin 1944 en forêt de Saint Sauvant, autour des fermes abandonnées de La Branlerie, qui disposaient encore de moyens aptes à permettre la vie d’un groupe de maquisards (citernes recueillant l’eau de pluie, four à pain…).

Le 27 juin 1944, une colonne de répression motorisée de plus de 1500 hommes de la SS et de la Wehrmacht, renforcée par des miliciens français, encercla le maquis de Saint-Sauvant. Au cours d’un dur combat, cinq maquisards furent tués, les autres au nombre de 25 dont Yves Rinault durent se rendre. Capturés et maltraités, ils furent exécutés sommairement en fin d’après-midi au lieu-dit Vaugeton, commune de Celle-Lévescault (Vienne).

Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument aux de Vaux. Son nom est également inscrit sur la stèle commémorative de Vaugeton.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168667, notice RINAULT Yves, Auguste par Michel Thébault, version mise en ligne le 19 décembre 2014, dernière modification le 3 avril 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensement 1926) — Brochure ONAC Les chemins de la Liberté en forêt de Saint-Sauvantsite internet VRID (Vienne Résistance Internement Déportation) — Dossier inventaire du patrimoine Poitou-Charentes, le patrimoine industriel Laiterie et fromagerie industrielles de la Mélusine, puis Poitouraine — Liste des exécutés établie par Guy Dribault, président de l’Association pour la mémoire de la Résistance, de l’Internement et de la Déportation en pays Mélusin — Mémorial genweb — État civil Cenon.

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