VADJARAGANIAN Vahridj

Par Daniel Grason

Né le 12 juillet 1904 à Constantinople (Turquie), exécuté sommairement le 27 juin 1944 à Celle-Lévescault (Vienne) lieu-dit Vaugeton, ; artisan tailleur ; communiste ; interné ; résistant et maquisard FTPF.

Fils de Minass et de Takouni, née Arakélian, Vahridj Vadjaraganian, né d’après certaines sources le 18 février 1905 à Bardizac (Turquie), arriva en France en 1923, il habita avec sa mère au 34 Rue de la Voûte à Paris, XIIe arr., puis depuis le 15 avril 1933 au 18 Rue Clavel, (XIXe arr.). Artisan tailleur, inscrit au registre du commerce, il travaillait avec son cousin Chirinian Zaman dans un commerce de tailleur pour hommes et femmes, sous l’enseigne « Vag » au 2 Rue Arthur-Rozier, XIXe arr.

Il était membre de l’association « Union, compatriote de Bithynie » fondée le 19 septembre 1930, déclarée à la Préfecture de police. Le but de l’association était de soutenir moralement et matériellement les Arméniens nécessiteux et de contribuer à la construction en Arménie d’une cité « Nouvelle Bithynie ». L’association faisait référence à la Bithynie, un ancien royaume au nord-ouest de l’Asie Mineure en bordure de la mer Noire et de la mer de Marmara.

Vahridj Vadjaraganian fut inculpé dans une affaire d’espionnage militaire au profit de l’Union soviétique où il eut un rôle très marginal, il paya peut-être sa relation avec Geneviève Grindel. Le verdict était rendu le 17 avril 1935 par la 13e chambre correctionnelle, il y eut quinze condamnations dont cinq par défaut, Vadjaraganian était condamné à trois ans de prison et mille francs d’amende. Il ne fut pas expulsé, mais le 29 avril 1936, il était inscrit par la Sûreté nationale au Carnet B spécial de la Seine. Le 8 octobre 1938, il devint secrétaire de l’association des « Jeunes arméniens aspirant à la nationalité française ».

Mobilisé en tant qu’apatride en septembre 1939 à la 22e section de la C.O.A (commis ouvrier administration), il fut démobilisé le 6 août 1940 à Limoges (Haute-Vienne). Il reprit son activité de tailleur, au cours d’une perquisition de la police à son domicile plusieurs tracts édités par le Parti communiste clandestin étaient découverts. Incarcéré à la Centrale de Poissy (Seine-et-Oise, Yvelines) le 12 avril 1941, il comparut devant la 10e chambre correctionnelle le 19 avril 1941, était condamné à six mois de prison pour infraction au décret du 26 septembre 1939, il réintégrait la Centrale de Poissy jusqu’au 12 octobre 1941. À l’expiration de sa peine, il était transféré au camp d’internement des Tourelles à Paris, XXe arr.

Le 24 mars 1944 le médecin du centre des Tourelles alertait le directeur : « interné depuis 3 ans est dans un état de fatigue générale à la suite d’une forte bronchite contractée cet hiver […] il s’agit d’un interné fatigué et qui depuis quelques temps supporte mal la détention. Conclusion : Une libération serait à envisager pour raison de santé ». Une autre intervention non datée, en faveur de sa libération émana de l’association « Union Franco-Arménienne » patronnée par le Maréchal Pétain.

Le 6 mai 1944, il était transféré au camp de Rouillé (Vienne). Des résistants libérèrent quarante-six internés dans la nuit du 10 au 11 juin 1944 dont Vahridj Vadjaraganian qui rejoignit le maquis de Saint-Sauvant (Vienne), il prit part à des actions contre les Allemands. Le matin du 27 juin, une colonne motorisée de plus de mille cinq cents hommes de la SS, de la Wehrmacht et de la Milice encerclait la forêt. Le hameau de la Branlerie, quartier général du maquis fut incendié.

Cinq maquisards étaient tués les armes à la main. En fin d’après-midi, vingt-sept hommes frappés à coups de crosses étaient exécutés sur le bord d’une route, au lieu-dit Vaugeton, commune de Celle-Lévescault et parmi-eux Vahridj Vadjaraganian.
Il fut homologué FFI.

Une stèle fut dressée sur la route départementale 7, près du lieudit Vaugeton (Vienne) : « À la Mémoire des Glorieux Soldats sans Uniformes Tombés à cet Endroit le 27 Juin 1944 pour la Paix et la Liberté. Massacrés par les nazis. Ils sont Morts pour la France et la Liberté ». Le prénom de Vahridj Vadjaraganian fut orthographié Vahridy.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168672, notice VADJARAGANIAN Vahridj par Daniel Grason, version mise en ligne le 19 décembre 2014, dernière modification le 2 octobre 2023.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 1W 0188. – SHD, Vincennes, GR 16P 581888 (nc). — Site Internet : Vienne Résistance Internement Déportation (V.R.I.D.). – Site Internet GenWeb. — État civil de Celle-Lévescault.

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