BOTTE Fernand, Michel (pseudo « Boulanger »)

Par Claude Delasselle

Né le 12 juillet 1921 à Vireaux (Yonne), fusillé par les Allemands le 15 juillet 1944 après condamnation à mort, au champ de tir d’Egriselles, commune de Venoy (Yonne) ; ouvrier agricole à Vireaux ; résistant Libération-Nord.

Fils de Louis Botte, carrier, et d’Éléonore Truchot, sans profession, Fernand Botte travaillait, avant-guerre, et au début de la guerre, comme ouvrier agricole à Vireaux, dans le Tonnerrois ; il était célibataire.
Il faisait partie du groupe de résistants sédentaires constitué dans ce village dès novembre 1941, avec son frère Maxime, son beau-frère Jacques Alméda, Georges Navotte et d’autres jeunes du village. Ce groupe avait récupéré des armes abandonnées après la débâcle. Au printemps 1943, Fernand Botte fut contacté par Firmin Semblat, de Libération-Nord et accepta d’affilier le groupe de sédentaires à ce mouvement. Jusqu’à la fin de l’année 1943, Fernand Botte travailla à recruter pour le groupe de Vireaux et à constituer des dépôts d’armes.
Au début de 1944, Jean Chapelle (« Verneuil »), chef militaire départemental de Libération-Nord, le chargea de contacter le maquis Garnier qui était en train de se constituer près de Lucy-le-Bois, au nord d’Avallon. En février 1944, Fernand Botte rejoignit le maquis Garnier, installé dans une cabane de chasse près de Lucy-le-Bois, avant de trouver refuge dans les bois de Poilly-sur-Serein puis à la ferme du Carrelet, près de Noyers-sur-Serein. C’est là que ce maquis fut attaqué le 27 mars 1944 par une troupe importante de GMR et des renforts allemands. Les maquisards, privés de leur chef André Daprey (« Nobel ») qui avait été grièvement blessé dans ce combat, se rendirent d’abord à Villiers-la-Grange puis décrochèrent de la région en direction de la Puisaye. Fernand Botte ne les suivit pas, tout en restant en contact avec eux et en leur envoyant des réfractaires. « Verneuil » lui confia alors la mission de former un nouveau maquis dans le Tonnerrois. Fernand Botte créa alors l’ossature du futur maquis Aillot à partir notamment du groupe de sédentaires de Vireaux, et en confia le commandement à Henri Mennecart (« Wandhuit »), un ancien brigadiste.

Le maquis Garnier, revenu le 20 avril 1944 dans la région de Voutenay-sur-Cure, au lieu-dit « Sur le Fay », eut le 24 avril un accrochage malheureux avec un soldat allemand, qui tua un des maquisards et en blessa grièvement un autre.
Les maquisards quittèrent alors précipitamment le camp du Fay. Ignorant leur départ, Fernand Botte et Roger Picand, conduits par le garagiste Jacques Voye, se rendirent le 25 avril à cet endroit et furent arrêtés par des soldats allemands. Picand et Voye furent relâchés mais Botte, sur lequel les Allemands avaient trouvé une balle de revolver et une croix de Lorraine cousue à l’intérieur de son blouson, fut emmené le même jour à la prison d’Auxerre et torturé.
Fernand Botte fut condamné à mort le 6 juillet 1944 par le tribunal FK 745 d’Auxerre et fusillé le 15 juillet 1944 au champ de tir d’Égriselles.
Son nom figure sur la stèle des fusillés d’Egriselles et sur le monument des déportés et internés fusillés de l’Yonne à Auxerre.
Il a obtenu à titre posthume le titre d’interné résistant, la carte de CVR et la médaille de la Résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168673, notice BOTTE Fernand, Michel (pseudo « Boulanger ») par Claude Delasselle, version mise en ligne le 19 décembre 2014, dernière modification le 19 mars 2017.

Par Claude Delasselle

SOURCES : DAVCC, Caen, notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse. — AN, 72 AJ 208 A II 12. — Arch. Dép. Yonne, 33J18 (registre d’écrou de la prison d’Auxerre) et 149W22844 ; ONAC-VG Yonne (dossier de demande de carte CVR) ; témoignage oral de Georges Navotte. — Cédérom La Résistance dans l’Yonne, ARORY-AERI, 2004 (fiches « Le maquis Garnier » et « Botte Fernand »). — État civil.

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