MARZOCCHI Umberto

Par Sacchetti Giorgio

Né le 10 octobre 1900 à Florence (Italie), mort le 4 juin 1986 à Savone (Italie) ; ouvrier ajusteur, libraire, puis fonctionnaire municipal ; anarchiste en Italie et en France ; milicien de la colonne Ascaso en Espagne, résistant FFI (maquis Bidon 5 de l’Armée secrète, Ariège et Haute-Garonne), organisateur syndical à la CGIL et à l’USI, militant de la Federazione anarchica Italiana (FAI), secrétaire du Comité de relation de l’Internationale des fédérations anarchistes (Crifa) de 1971 à 1984.

Umberto Marzocchi dans un congrès de la CNT à Toulouse à la fin des années 1950.
Umberto Marzocchi dans un congrès de la CNT à Toulouse à la fin des années 1950.

Fils d’Aristide Marzocchi, cordonnier orthopédiste ayant des sympathies mazzinistes, et d’Adria Mainardi, sage-femme et membre d’une association franciscaine de fidèles, tous deux Livournais, Umberto connut une enfance chaotique marquée par des déménagements fréquents (Florence, Montevarchi, Livourne…). Orphelin de père à 16 ans, il racontait : « De Livourne où j’avais été recueilli par mon oncle durant un an (…), j’ai rejoint ma mère à La Spezia et j’ai été embauché comme apprenti ajusteur en mécanique chez Vickers Terni, entreprise importante qui, à l’époque, armait le cuirassé Andrea-Doria à l’arsenal de La Spezia. Je travaillais douze heures par jour, suivis de deux heures de cours à l’école publique des Arts et Métiers… »

Durant la Première Guerre mondiale, en l’absence de la vieille garde syndicale, Umberto Marzocchi devint à 17 ans secrétaire du syndicat des métallurgistes de l’Unione Sindacale Italiana (Union syndicale italienne, USI, anarcho-syndicaliste). A La Spezia, où se trouvaient des personnalités influentes comme Zelmira Peroni et Pasquale Binazzi, le mouvement anarchiste comptait des centaines de militants et possédait un journal à diffusion nationale, Il Libertario (Le Libertaire). L’USI, quant à elle, regroupait cinq à six mille adhérents. À 19 ans, il connut sa première condamnation à six mois d’emprisonnement pour incitation à la « haine de classe ». La Spezia fut la première ville italienne à inaugurer le "Bienno rosso", période d’agitation paysanne et ouvrière des années 1919-1920. Les émeutes naquirent d’une grève contre la vie chère déclenchée par les ouvriers de l’usine Vickers. Des milliers de manifestants, à l’occasion d’un meeting de Binazzi et de Marzocchi – surnommé alors « Lénine » –, affrontèrent les forces de l’ordre. Le préfet de l’époque le décrivait ainsi : « ouvrier de l’arsenal, il habite la ville », « de caractère violent », « mauvaise réputation », ajoutant malgré tout « bonne culture » et « intelligence éveillée ». Inscrit au « parti » anarchiste, en relation épistolaire avec Errico Malatesta, rédacteur d’Il Libertario, correspondant de Guerra di classe (Guerre de classe), il était capable de tenir des conférences « avec des mots incendiaires et violents ». Marzocchi évoquait aussi un projet d’insurrection : « Les marins et les soldats ont facilité nos efforts, déclencher une mutinerie à bord du cuirasser Duilio, à l’ancre dans le golfe, alors que nous aurions donné l’assaut au fort. (…) Le 30 juin 1920, soixante-dix anarchistes environ tentèrent l’assaut de la poudrière du Val di Locchi, qui échoua à cause d’une délation. Certains marins ont été condamnés par contumace à de lourdes peines, tandis que moi, les compagnons Costante Danese et Binazzi avons comparu libre et, le 21 février 1921, avons été acquittés (…) ». Au congrès de l’Unione anarchica italiana (Union anarchiste italienne, UAI) de Bologne en 1920, il est intervenu sur le thème des conseils d’usine. Il adhéra à l’organisation antifasciste Arditi del Popolo (Soldats du peuple) et fit la connaissance d’Argo Secondari et de Giuseppe Mingrino, dirigeants du mouvement. À la tête d’une cinquantaine de compagnons, il contribua à la déroute des fascistes à Sarzana en juillet 1921. Puis Marzocchi déménagea à Savone où il travailla comme agent du recensement, s’occupant de l’émigration de militants persécutés. Il y rencontra Elvira Angella qu’il épousa le 4 avril 1922. Marzocchi participa aussi à l’impressionnante mobilisation des métallurgistes de Ligurie qui vit l’implication des dirigeants nationaux de la Federazione Italiana Operai Metallurgici (Fédération italienne des ouvriers métallurgistes, FIOM), avec Bruno Buozzi, et de l’USI avec Armando Borghi. Pour l’Unione Anarchica Ligure (Union anarchiste de Ligurie), il organisa des actions en soutien à Sacco et Vanzetti et un comité d’agitation antifasciste qui donnèrent naissance à l’Alleanza del Lavoro (Alliance du travail), regroupant la Confederazione Generale del Lavoro (Confédération générale du travail), l’USI, l’Unione Sindacale del Lavoro (Union syndicale du travail) et la Federazione Italiana del Mare (Fédération italienne de la mer). En avril 1922, il soutint un débat animé au théâtre Wanda avec Giacinto Menotti Serrati, Nicola Bombacci et Umberto Terracini, militants socialistes qui jouèrent un rôle dans la naissance au Partito Comunista Italiano (Parti communiste italien, PCI). Durant la même période, à l’occasion de la réunion à Gênes d’une conférence internationale, l’UAI, l’USI et "Umanità Nova" lancèrent une campagne pour la libération des anarchistes détenus en Russie. Un membre de la délégation russe, Hermann Sandomirsky, ancien anarchiste, rencontra Malatesta mais l’entrevue fut un échec. À cette occasion, Marzocchi joua un rôle d’intermédiaire.

A l’été 1922, Savone, la ville « rouge », fut envahie par les fascistes qui firent la chasse aux subversifs. Aidé par des collègues, il se réfugia à Finale Ligure puis en France qu’il rejoignit par la mer. En 1924-1925, de nombreux procès relatifs aux épisodes insurrectionnels de 1921 eurent lieu. De Nice, arriva aux compagnons d’Italie, une circulaire rédigée par Umberto Marzocchi. C’était une invitation pressante, devant l’imminence du procès pour les faits de Sarzana, à ne pas oublier « une des plus belles pages que l’histoire de l’antifascisme ait enregistré ».

Pendant ce temps, le consul Italien de Nice mettait à jour la liste des fugitifs. Le n° 1 était « Lénine » Marzocchi, « anarchiste fiché, propagandiste très actif, capable de tenir des conférences, à redouter ». Nice fut seulement la première étape d’une périgrination qui le mènera à Lyon, à Paris puis à Lille. A cette époque, sa femme Elvira mit au monde deux fillettes, Adria et Marisa, respectivement en 1923 et en 1926. Arrêté et expulsé, après avoir purgé une peine de prison de cinq mois pour recel, il sera contraint à la clandestinité. Suite à un accident de voiture, sous le coup d’une plainte du tribunal d’Arras pour blessures involontaires, il adopta alors une fausse identité et se fera appeler Buonaventura Della Monica (autres noms d’emprunt : Casella, Berto, Gaston Bouillot…).

À Lille, où il habita longtemps avec sa famille, ils vivaient des recettes de la Librairie moderne, liée aux éditions Carozzo dont Umberto était le représentant. Son activité militante consistait alors à faire passer la frontière belge à des réfugiés politiques pour le compte du Comité pour les victimes politiques (CPVP). Il y rencontrait fréquemment son compatriote Mario Mantovani et Hem Day (pseudonyme de Marcel Dieu), figure singulière de l’anarchisme, pacifiste, affilié à la loge maçonnique Vérité, résidant à Bruxelles, et lui aussi libraire.

Depuis son départ de Nice, les autorités italiennes semblaient avoir perdu sa trace. La dernière note d’information remontait à 1926. Elles le cherchèrent ensuite en Belgique après avoir intercepté une correspondance. Son passage à Paris sera ensuite « confidentiellement signalé » vers 1930. Son identité de couverture fut découverte en 1932 et sa photo publiée dans un bulletin de recherche. Sur la demande du CPVP et de la Lega Italiana dei Diritti dell’Uomo (Ligue italienne des droits de l’Homme, LIDU), Marzocchi accueillit à Lille Ernesto Bonomini. Libéré après huit années de réclusion pour avoir tué le dignitaire fasciste Nicola Bonservizi, il avait été expulsé. Mais l’étrange couple de libraires suscita la suspicion et le généreux employeur fut rapidement identifié. Les deux clandestins seront arrêtés le 26 avril 1933 mais une importante campagne de solidarité permit leur acquittement et l’octroi d’un permis de séjour temporaire. Le gouvernement français renforça à cette époque le contrôle des ressortissants étrangers. Depuis 1934, Marzocchi était porteur d’un livret militaire au nom de Gaston Bouillot, supposé être domicilié à Bruxelles chez Mantovani ; en fait, il était souvent vu en France. La situation précaire de la famille s’aggrava avec la notification d’un ordre d’expulsion qui s’appliquait aussi à sa femme.

À Sartrouville, près de Paris, en 1935, le congrès des immigrants italiens anarchistes constata l’incompatibilité entre anarchisme et communisme bolchevique, et proposa un « accord libre » aux syndicalistes, à Giustizia e Libertà (Justice et Liberté), aux républicains de gauche et aux communistes dissidents. Pour l’action antifasciste, un comité libertaire « secret » fut constitué afin de procurer des armes aux volontaires qui devaient retourner au pays. En faisaient partie Camillo Berneri, Carlo Frigerio, Leonidas Mastrodicasa, Gusmano Mariani et Marzocchi (alias Zocca). Mais il était infiltré par Bernardo Cremonini (alias Bresto), un agent de la police secrète italienne. Par la suite, Giustizia e Libertà, adhérant à l’esprit du congrès, favorisa une conférence pour organiser entre eux républicains, trotskystes, bordiguistes, socialistes unifiés, dissidents du PCI et du Partito Socialista Italiano (Parti socialiste italien, PSI). Beaucoup d’anarchistes présents, y compris Marzocchi, envisagèrent d’y participer.

La victoire du Front populaire en France suscita l’espoir. Le soi-disant Della Monica distribuait des cartes de souscription, établies à Genève par Luigi Bertoni, « pour la propagande en Italie ». En juillet 1936, une conférence internationale pour le droit d’asile fut organisée à Paris. Le statut d’observateurs et l’interdiction de s’exprimer imposée aux Italiens créa des frictions avec les communistes français et Marcel Cachin eut une violente altercation avec Carlo Rosselli. Un meeting avec Sébastien Faure fut alors organisé pour protester contre cette attitude hostile. La controverse avec les communistes ne faisait que commencer.

Pendant ce temps, la révolte contre les généraux rebelles à la République avait enflammé l’Espagne. À Paris, le comité « secret » se réunissait pour se ranger, en armes, au côté du peuple ibérique. Ainsi Berneri rejoignit Rosselli à Barcelone où ils formèrent une section italienne de la colonne Ascaso intégrée aux milices anarcho-syndicalistes. À la fin août 1936, la participation des antifascistes italiens à la bataille de Monte Pelado en Aragon anticipait de deux mois l’intervention des célèbres Brigades internationales. Depuis Lille, Marzocchi se chargeait du transfert des armes achetées en Belgique. La découverte de son activité par la police provoqua son arrestation mais la condamnation fut légère. En octobre, il sera libéré avec ordre de quitter le pays dans les quarante-huit heures. Il passa la frontière franco-espagnole à Cerbère. Destiné au corps d’artillerie, il quitta Barcelone en novembre pour rejoindre la colonne sur le front de Huesca. Là, il eut la charge de seconder Joseph Bifolchi et participa aux combats d’Almudevar. Pendant ce temps, Buenaventura Durruti, militant anarchiste très populaire, que Marzocchi avait connu en France, était assassiné. Avant lui, était déjà tombé Andrés Nin, secrétaire du Partido Obrero de Unificación Marxista (Parti ouvrier d’unification marxiste, POUM). Le comité du front publia un document qui confirma la nécessité de maintenir l’adhésion à la CNT-FAI et de se garantir contre tout pouvoir militaire ou déviation politique. Marzocchi était parmi ceux qui s’opposaient à la militarisation des milices, à leur trans¬formation en une armée populaire avec commandement unique.

Après une discussion animée, il fut décidé de remplacer Rosselli à cause de ses positions favorables à la militarisation des milices. Une délégation, composée de Marzocchi, Equo Gilioli et Bifolchi, se rendit à Barcelone pour proposer ce dernier comme nouveau commandant. Rosselli, informé, prit note des dispositions de l’assem-blée plénière de la colonne et écrivit une lettre de démission. Le pacte avec la CNT-FAI étant rompu, les Italiens adhérèrent comme bataillon indépendant à la colonne Ascaso, continuant à s’engager sur le front de Huesca, et décidèrent de s’affilier à la Federación Anarquista Ibérica (Fédération anarchiste ibérique, FAI). Le mouvement libertaire était alors divisé entre ceux qui soutenaient la présence de ministres de la CNT au gouvernement et les Amis de Durruti. Marzocchi se sentait plus proche de ces derniers. En mars 1937, hospitalisé à l’hôpital de Barbastro pour une affection oculaire, il maintenait le contact par lettre avec Berneri et envoyait des articles à Guerra di classe. Le 27 avril, la colonne fut dissoute et la plupart des miliciens cantonnés à la caserne Spartacus de Barcelone. Marzocchi fut chargé, dans l’intervalle, d’une mission sur le front.

La capitale catalane respirait alors la fumée des barricades et les relations avec les communistes étaient à couteaux tirés. Le gouvernement voulait mettre fin à l’occupation du central téléphonique, contrôlé par la CNT depuis le 19 juillet 1936. L’opposition entre les anarchistes et le gouvernement fut exacerbée par l’ingérence soviétique et l’action du Partido Comunista de España (Parti communiste espagnol, PCE). Le bilan de l’assaut du central téléphonique par la police se solda, en mai 1937, par 500 morts et 1 400 blessés. Il incomba à Marzocchi, qui revenait du front, de reconnaître les cadavres de Berneri et de Francesco Barbieri. Les funérailles restèrent un moment d’émotion et une épreuve que Marzocchi n’a jamais oublié : « La Russie avait déjà menacé Berneri. Tout le monde avait la conviction qu’il avait été tué par les communistes. » En juin, alors que les contrôles de la police de la Generalitat et du consulat soviétique à Barcelone devenaient insupportables, Marzocchi décida de rentrer en France.

Il fut forcé de vivre dans la clandestinité. La gestion de la librairie de Lille était désormais entre d’autres mains. En 1939, il reprit l’identité de Gaston Bouillot. La famille vivait au jour le jour à Paris, où Elvira avait trouvé un emploi de concierge. Marzocchi se trouvait à Orléans quand, le 3 septembre 1939, la guerre fut déclarée. Il décida alors de rejoindre la Légion étrangère dans un bataillon de marche et d’y rester durant toute la durée du conflit. L’engagement donnait droit à une autorisation de séjour. Finalement, il fut engagé sous son vrai nom. Déclaré incorporable en février 1940, il partit pour le centre d’instruction militaire de Sathonay (près de Lyon). En mai, il profita d’une permission d’une semaine pour revoir Elvira et ses filles à Paris. Ce fut un au revoir qui dura cinq ans. En juin, alors que les Allemands défilaient sous l’arc de triomphe de l’Étoile, le bataillon dans lequel servait Marzocchi évoluait dans le sud. En février 1941, Elvira, accompagnée de ses filles, rentra à Savone. Démobilisé, Umberto se réfugia dans les Pyrénées et travailla dans les mines à deux mille mètres d’altitude, grâce à l’aide d’amis socialistes rencontrés à la Légion étrangère. Puis il fut employé comme représentant d’une entreprise chimique de la région, ce qui lui permettait de circuler et de renforcer un réseau de contacts pour secourir les antifascistes. Le camp du Vernet se trouvant dans le même département (Ariège), Marzocchi aida à son ravitaillement en nourriture et, lorsque c’était possible, organisait des évasions. En août 1944, il quitta la zone d’exploitation minière et intégra comme lieutenant les Forces françaises de l’intérieur (FFI), unité de l’Armée secrète, Bidon 5, bataillon del Rio (Ariège et Haute-Garonne). Au moment où se formèrent les maquis, Umberto était déjà en contact avec la résistance de Toulouse. Parmi les nombreuses actions de guérilla auxquelles il participa, il se souvenait plus particulièrement de l’attaque victorieuse d’une colonne allemande (Castelnau-Durban, 22 août 1944) et de la libération du camp du Vernet. Il essaya également de recruter des antifascistes italiens pour la Résistance.
La France libérée, ce fut enfin le moment de rejoindre sa famille et de reprendre publiquement son activité politique et syndicale. A partir de cette époque, sa biographie coïncide avec l’histoire de la Federazione Anarchica Italiana (Fédération anarchiste italienne, FAI) et il est immédiatement appelé à devenir membre de son conseil national. Il milite aussi au sein du courant Défense syndical de la Confederazione Generale Italiana del Lavoro (Confédération générale italienne du travail, CGIL). Les congrès de la FAI du début des années cinquante étaient marqués par la prédominance de la ligne Borghi, partagée par Marzocchi, qui, en 1958, reprend le fil des relations internationales en participant à la conférence de Londres. 1962 fut l’année de la solidarité avec le peuple espagnol et de l’enlèvement du vice-consul franquiste. A Gênes, l’Associazione Nazionale Partigiani d’Italia (Association nationale des partisans d’Italie, ANPI), la CGIL et le PSI participèrent à une grande manifestation impulsée par la FAI. Lors de celle-ci, Marzocchi, Borghi, Ettore De Rosa et Federica Montseny prirent la parole. En 1965, au huitième congrès de la FAI, des groupes firent scission et créèrent les Gruppi di Iniziativa Anarchica (Groupes d’initiative anarchiste, GIA), avec Borghi et d’autres « anciens », en désaccord sur l’adoption du pacte d’association de Malatesta. Marzocchi et Mario Mantovani, sur des positions organisationnelle et de classe, reprirent la rédaction d’Umanità Nova (Humanité nouvelle). En 1968, à Carrare, au congrès fondateur de l’Internationale des fédérations anarchistes (IFA), Alfonso Failla et Marzocchi s’opposèrent aux « jeunes », emmenés par Daniel Cohn-Bendit, porte-parole du groupe français 22-Mars. Les résolutions adoptées soulignèrent l’antagonisme de principe entre marxisme et anarchisme, niant toute valeur positive au socialisme étatique, y compris pour la dictature de Fidel Castro et le modèle chinois. Suite à l’attentat à la bombe de la Piazza Fontana, et après l’arrestation de Pietro Valpreda, Marzocchi, pour la commission de correspondance de la FAI, signa une déclaration contre le lynchage moral des anarchistes, exprimant le dégoût pour le massacre et dénonçant l’assassinat de Giuseppe Pinelli par la police. Il devint secrétaire du Comité de relation de l’Internationale des fédérations anarchistes (Crifa) en 1971, et occupera ce poste jusqu’en 1984. En 1977, à Barcelone, lors d’une réunion clandestine de la FAI ibérique, il fut arrêté et détenu. Les mois de mars et avril 1978 ont été caractérisés par des moments de confrontation souhaités par Marzocchi : au troisième Congrès de l’IFA à Carrare et lors de l’assemblée de base de l’USI à Rome. Il participa à la manifestation antimilitariste anarchiste de Livourne le 13 mars 1982, avec Pippo Gurrieri et Andrea Ferrari, parlant devant trois mille personnes. Ce fut son dernier meeting. Par ailleurs, il était président de l’Associazione Nazionale Perseguitati Politici Italiani Antifascisti (Association nationale des persécutés politiques italiens antifascistes, Anppia) pour la province de Savone, président provincial de l’ANPI, vice-président national de l’Associazione Italiana combattenti volontari Antifascisti di Spagna (Association Italienne des combattants volontaires antifascistes d’Espagne, l’AICVAS) et secrétaire du syndicat CGIL de Savone. A la fin des années 70, il a été, avec Carlo Cassola, promoteur de la Lega per il Disarmo Unilaterale (Ligue pour le désarmement unilatéral) en Italie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168723, notice MARZOCCHI Umberto par Sacchetti Giorgio , version mise en ligne le 21 décembre 2014, dernière modification le 28 janvier 2021.

Par Sacchetti Giorgio

Umberto Marzocchi dans un congrès de la CNT à Toulouse à la fin des années 1950.
Umberto Marzocchi dans un congrès de la CNT à Toulouse à la fin des années 1950.

ŒUVRE : « En se souvenant de Camillo Berneri et des événements de la révolution espagnole de 1936-37 » dans Les Cinquante Ans de la mort de Camillo Berneri, recueil de mémoires, essai critique et notes biographiques, Archivio Famiglia Berneri (Archives de la famille Berneri), Pistoia, 1986 ; « Carlo Rosselli et les anarchistes », dans Giustizia e Libertà (Justice et liberté) dans la lutte contre le fascisme et dans l’histoire de l’Italie. Actualité des frères Rosselli a quarante ans de leur sacrifice, actes de la conférence internationale tenue à Florence les 10-12 juin 1977 par l’Institut historique de la Résistance en Toscane, Conseil régional de Toscane, commune de Florence, province de Florence, La Nuova Italia (La Nouvelle Italie), 1978.

SOURCES : ACS, CPC, ad nomen ; ACS, PS, 1935, enveloppe n.32, f. « Paris / mouvement anarchiste K1A ». — IISGA, Fonds Ugo Fedeli, enveloppe n.101, n.109. — ACS, PS, G1, enveloppe n.271, f. « Internationale de défense anarchiste 1930-1939 ». — ACS, PS, 1937, enveloppe n.43, f. « Barcelone, k1a, Mouvement anarchiste » e f. “France”. — Archives historiques de la FAI, Imola, fonds Umberto Marzocchi, Témoignage de U.M., récolté par Claudio Venza, Savone, 1er août 1984 (manuscrit inédit). — ibid., Entretien avec Umberto Marzocchi, édité par Giampaolo Biagioni, dactylographie, s.l., s.d. [vers 1978] ; ibid, Entretien avec Umberto Marzocchi, édité par Paolo Gobetti e Mario Frisetti, Savone, 16 mai 198. — ibid, Données biographiques d’Umberto Marzocchi, chronologie autobiographique, s.d. [vers 1982-83] ; ibid, « Résistance en France, lettres », documents. — G. Sacchetti, Sans frontière. Pensée et actions de l’anarchiste Umberto Marzocchi (1900-1986), préface de C. Venza, Zero in condotta (Zéro de conduite), Milan, 2005, 544 p. — Notes d’André Balent.

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