KAHANNE Simon

Par Virginie Daudin, Michel Thébault

Né le 6 juillet 1923 à Paris 11ème arr. (Seine), fusillé après condamnation à mort le 8 mai 1944 au champ de tir de Biard près de Poitiers (Vienne) ; tourneur ; résistant au sein de l’Armée secrète (AS), maquis Bir Hacheim (Charente).

Simon Kahanne
Simon Kahanne

Simon Kahanne naquit à Paris dans un quartier à forte implantation juive et où ses parents exerçaient des activités caractéristiques de l’artisanat juif parisien de l’entre-deux-guerres : son père était casquetier et sa mère née Rosalie Erlbaum, couturière. Il apprit le métier de tourneur, et était en 1939, ouvrier tourneur en région parisienne, peut-être au Kremlin-Bicêtre où il était vraisemblablement domicilié au début de 1940 (son nom figure sur une stèle aux fusillés dans cette ville). En juin 1940, lors de la débâcle de l’armée française, il quitta Paris et vint de réfugier en Charente, où il parvint le 23 juin 1940. Après la défaite et l’armistice, il resta en zone libre, au nord du département de la Charente à Saint-Front (entre Ruffec et La Rochefoucauld). Il y trouva un emploi de domestique agricole. Jeune français né en 1923, il fut menacé en 1943 par la réquisition pour le STO. Il décida de s’y montrer réfractaire et entra dans la clandestinité, s’engageant dans la Résistance. Il rejoignit en septembre 1943, quelques kilomètres à l’est de Saint-Front un maquis de l’Armée Secrète en Charente, intégrant le groupe de Négret – camp du Chalard (Charente). Organisé par André Chabanne, le maquis reçut le 5 février 1944 la visite du délégué militaire régional, Claude Bonnier qui lui donna le nom de Bir Hacheim. Mais un accrochage survenu le soir même à Saint Mary (Charente) avec les troupes allemandes attira l’attention des forces d’occupation sur le secteur. Les arrestations confirmèrent la présence d’un maquis. Le service de la Section des affaires politiques (SAP) de Poitiers dirigé par le commissaire Rousselet poursuivit les investigations et fournit les renseignements recueillis aux autorités allemandes. Dans la matinée du 22 mars 1944, les troupes de la Wehrmacht accompagnées des services de la SAP de Poitiers encerclèrent la grange d’Andourchapt située à Saint-Laurent-de-Céris (Charente) où le groupe avait installé son campement. Dans la matinée du 22 mars 1944, les troupes de la Wehrmacht accompagnées des services de la SAP de Poitiers encerclèrent la grange située à Saint-Laurent-de-Céris (Charente) où le groupe avait installé son campement. L’assaut fut donné. Simon Kahanne et trente-deux autres maquisards furent arrêtés.
Interné à la prison de la Pierre-Levée à Poitiers puis condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 677 de Poitiers (FK 677), il a été fusillé le 8 mai 1944 sur le champ de tir de Biard avec ses camarades. Après la guerre, son corps fut transféré au cimetière parisien de Bagneux (aujourd’hui Hauts-de-Seine) où il repose depuis lors (31ème division).
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument commémoratif du Kremlin-Bicêtre (aujourd’hui Val-de-Marne) situé à l’angle des rues Edmond Michelet et Carnot et dédié : « A nos martyrs assassinés par les Nazis ».
Son nom est inscrit sur le monument commémorant les 128 fusillés sur le champ de tir de Biard, inauguré le 8 mai 1949. Il figure également en Charente sur la stèle commémorative de Saint-Laurent-de-Céris (Charente) et sur le mémorial de Saint-Claud.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168780, notice KAHANNE Simon par Virginie Daudin, Michel Thébault, version mise en ligne le 22 décembre 2014, dernière modification le 20 novembre 2020.

Par Virginie Daudin, Michel Thébault

Simon Kahanne
Simon Kahanne
stèle du Kremlin-Bicêtre
stèle du Kremlin-Bicêtre

SOURCES : SHD AVCC, Caen. — Arch. Dép. Vienne, 1921W28. — Au nom de la Résistance, hommage aux 128 fusillés, coll. Centre régional « Résistance & Liberté » et MIMC Office national des anciens combattants Vienne, Poitiers, 2013 — Mémorial genweb.

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