MATTER Raymond, Eugène, Georges

Par Frédéric Stévenot

Né le 4 février 1901 à Remiremont (Vosges), fusillé suite à une condamnation à mort le 22 mai 1944 à Épinal (Vosges) ; ingénieur et représentant de commerce ; résistant au sein de l’Organisation civile et militaire (OCM) et du réseau Centurie, homologué FFC, FFI et DIR .

Fils de Jean Matter, coiffeur au 50 rue Verlaine à Nancy (Meurthe-et-Moselle) et de Marie Honorine Renard, sans profession, Raymond Matter fréquenta l’École primaire supérieure de la ville entre 1916 et 1918. Il entra ensuite à l’École supérieure de commerce de Nancy. Il était domicilié 12 rue Messier à Nancy et exerçait le métier de représentant de commerce.
Marié en avril 1930 avec Blanche Louise Dubois et père d’un enfant prénommé Michel, il organisa, dès octobre 1940, un embryon de réseau de résistance à Clermont-Ferrand. De retour à Nancy à l’automne de la même année, il devint agent de liaison des groupes interalliés dans la Meurthe-et-Moselle, la Meuse et les Vosges, pour le compte du mouvement Lorraine et de l’OCM, région C, section de Nancy. Il était entré dans le réseau Centurie en avril 1943. Raymond Matter fut arrêté à Épinal le 22 janvier 1944 par la Sipo-SD, pour « espionnage, activité de franc-tireur, assistance à des ressortissants étrangers ». Il avait été dénoncé par André Vial, condamné et fusillé à la Libération. D’autres membres du groupe furent également capturés : Georges Abdallah, Pierre Dubois*, Henri Megnin, Fernand Salisbury, Ruben Valet et Georges Vautrin.
Incarcéré à la prison Charles-III de Nancy, Raymond Matter fut transféré le 8 février à la prison de la Vierge, à Épinal. Déféré avec ses camarades devant le tribunal militaire allemand FK 662 siégeant dans la ville, il fut condamné à mort le 27 avril 1944. Un peloton d’exécution allemand les fusilla le 22 mai suivant ; Raymond Matter fut abattu à 6 h 45. Sur l’acte de décès dressé le 23 mai sur la déclaration de André Bérard, 46 ans, gardien du cimetière militaire et transcrit le 190juillet 1944 à Nancy, il est indiqué que Jean Matter est décédé à huit heures et que son père était alors garçon de bureau.
Il obtint la mention « Mort pour la France » par décision de M. le Secrétaire général aux Anciens combattants en date du 29 novembre 1945 et le titre de "Déporté et interné résistant" et fut homologué au grade de lieutenant des Forces françaises combattantes (FFC) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Une intervention de la Délégation du gouvernement dans les territoires occupés (DGTO) avait été faite le 3 mai en leur faveur, sans résultat.
Il obtint à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 29/11/1955 publié au JO le 13/12/1955 (sous les prénoms de Noël Raymond), ainsi que la Légion d’honneur et la Croix de guerre 1939-1945.
Leur nom figure sur le monument des fusillés vosgiens, à Épinal.
Celui de Raymond Matter est en outre inscrit sur une plaque commémorative apposée dans l’ancienne école primaire supérieure de Nancy, rue Cyfflé et sur la plaque commémorative 1939-1945 de l’église du Sacré-Cœur, à Nancy. Un stade Raymond-Matter existe dans la même ville, boulevard d’Austrasie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168847, notice MATTER Raymond, Eugène, Georges par Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 22 décembre 2014, dernière modification le 25 avril 2022.

Par Frédéric Stévenot

SOURCE : DAVCC, Caen, B VII, 1127, B VIII dossier 5, Liste S 1744 82/44, Liste S 346/44 (Notes Thomas Pouty).— SHD, Vincennes, GR 16 P 404280 (nc).— Mémoire des Hommes.— Mémorial Genweb.— Archives munic. de Nancy 4 E 424, acte de décès n° 1389 (transcription).

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