HENRY Alfred, Marius

Par Michel Thébault, Philippe Lecler

Né le 19 juin 1900 à Charenton-le-Pont (Seine, Val-de-Marne), fusillé le 24 octobre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier ; résistant du réseau Hector.

Alfred Henry était le fils de Léon Henry, âgé de 40 ans à sa naissance, cocher, et de Constance, Lucie, Marthe Millar, âgée de 32 ans, couturière, domiciliés 56, avenue de Paris à Charenton-le-Pont. Alfred Henry résidait à Paris (XIe arr.) au début des années 1940. Marié à Orléans (Loiret) le 27 juin 1930 avec Thérèse, Antoinette Christoux, il était père d’un enfant. Il exerçait la profession d’ouvrier.
 

Il s’engagea en novembre 1940 au sein du réseau Hector. Ce réseau de résistance français fut implanté en zone occupée par le colonel Alfred Heurteaux et subventionné par le Service de renseignements de l’armée de l’air française (SR Air) ; il recrutait parmi les anciens militaires et les anciens combattants et se destinait au départ avant tout à la collecte de renseignements. Alfred Henry participa à un réseau d’évasion de prisonniers de guerre français dont le centre était à Charleville, dans les Ardennes. Cette organisation pionnière, nommée "Mission Molin" (acronyme du "Mouvement de libération nationale") avait été voulue par Henri Frenay qui tenta par ce biais, et par l’intermédiaire de Robert Guédon, de rassembler les groupes de résistance naissants en zone occupée. La Mission Molin avait ouvert une ligne d’évasion vers la zone sud afin d’envoyer à Londres des jeunes gens désireux de rejoindre les Forces françaises libres. Mais dès le premier voyage, en juin 1941, les trois premiers candidats furent arrêtés par la police allemande dans la région de Tours. Interrogés, sans doute torturés, ils dénoncèrent les membres du réseau.
Alfred Henry fut arrêté le 19 juin 1941 à Paris par les autorités allemandes et accusé d’« intelligence avec l’ennemi ». Il fut incarcéré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Tous les inculpés dans cette affaire (dix personnes) furent jugés par le tribunal militaire attaché au commandement du Gross Paris qui siégea du 6 au 11 octobre 1941 à l’hôtel Crillon. Il fut condamné à mort en même temps que Paul Keller, du même réseau. Il fut passé par les armes avec Paul Keller, Bernard Anquetil, Roger Bonnand et Paul Grossin le 24 octobre 1941, au Mont-Valérien.
 
Alfred Henry fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 24 octobre 1941 division 39, ligne 4, n° 43 puis transféré le 18 janvier 1947 à Martigny. La mention « Mort pour la France » lui fut attribuée par le secrétariat général aux Anciens combattants en date du 18 avril 1945 et il obtint le statut Déporté et Interné de la Résistance (DIR). Il fut décoré à titre posthume de la Médaille de la Résistance par décret du 18 mars 1970. Son nom est inscrit sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien, sur le monument aux morts et sur une plaque commémorative de la mairie de Martigny-les-Bains (Vosges).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168874, notice HENRY Alfred, Marius par Michel Thébault, Philippe Lecler, version mise en ligne le 22 décembre 2014, dernière modification le 28 novembre 2022.

Par Michel Thébault, Philippe Lecler

SOURCES : SHD Caen AVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — Site Mémoire des Hommes, base des fusillés du Mont-Valérien. — Mémorial GenWeb. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

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