Par Jean-Sébastien Chorin
Né le 4 janvier 1925 à Lyon (IIe arr.), fusillé le 21 juillet 1944 au fort de la Duchère à Lyon (IXe arr.) ; doreur sur bois ; résistant dans les Jeunes des Mouvements unis de Résistance (MUR) à Lyon.
Henri Marius Ferras était le fils de Jean Ferras et d’Adèle Pascal. Il obtint son certificat d’études primaires et, de 1940 à août 1943, il fit son apprentissage de doreur sur bois dans un atelier situé 27 rue Chalopin à Lyon (VIIe arr., Rhône). Henri Ferras fut routier dans le mouvement de scoutisme les Éclaireurs de France à Lyon. Il habitait 3 rue de la Baleine (Lyon, Ve arr.).
En août 1943, Henri Ferras, alias Jacques, devint « permanent » dans un groupe franc des Jeunes des Mouvements unis de la Résistance (J.MUR) du 2e secteur - ville Lyon. Il prit la direction du groupe franc à la fin de l’année 1943 à la suite de l’arrestation de deux de ses responsables. Il assura la diffusion de la presse et des tracts clandestins MUR (Franc-Tireur, Combat, Libération) sur la totalité du centre de Lyon. En avril 1944, il devint l’adjoint de Paul Reynaud (Marc), responsable des groupes francs J.MUR de Lyon. Henri Ferras dirigea et coordonna la diffusion « spectaculaire » des journaux MUR et toutes les actions armées qui eurent lieu à Lyon : les attentats contre les Allemands et miliciens, le ravitaillement du maquis en matériel et munitions, les sabotages d’usines et de stocks d’essence et les actions de récupération d’armes et d’essence.
Le 8 juin 1944, Henri Ferras mena une attaque contre le commissariat de la Croix-Rousse (Lyon, IVe arr.) afin de récupérer des armes. Il fut blessé par balles aux poumons et à l’épaule gauche. Il parvint à disperser ses hommes et à s’enfuir. Il se réfugia rue Baudin (rue Eugène Baudin ?) puis chez des amis, 17 rue Dunoir à Lyon (IIIe arr.).
Le 14 juillet 1944, à la suite d’une dénonciation, Henri Ferras fut arrêté par la brigade du commissaire Durand (police française) au 17 rue Dunoir alors qu’il était encore convalescent. Selon une source divergente, il aurait été appréhendé par des miliciens et des hommes de la Gestapo, conduit au siège de la Milice, rue Sainte-Hélène (Lyon, IIe arr.), et torturé. Henri Ferras fut incarcéré le 19 juillet à la prison Saint-Paul (Lyon), placé sous mandat de dépôt par le commissaire principal Durand, chef de la délégation régionale des renseignements généraux.
Le 21 juillet, Henri Ferras, Dimitri Danielidis et Gérard Claude comparurent devant la cour martiale du secrétariat au Maintien de l’ordre, siégeant à la prison Saint-Paul (Lyon). Henri Ferras fut condamné à mort pour « meurtre et tentatives sur gardiens de la paix ». Le jour même, des GMR fusillèrent Henri Ferras et ses deux compagnons dans les fossés du fort de la Duchère (Lyon, IXe arr.).
En 1945, Henri Ferras fut homologué sergent FFI. La même année, il fut décoré de la Croix de guerre avec étoile d’argent et citation à l’ordre de la division : « Entré dans la Résistance à 17 ans devient vite un agent extrêmement actif de la Région lyonnaise. Monte un groupe franc et après divers coups de mains, est blessé fin juin 1944 lors d’un engagement avec des G.M.R. Capturé par la Milice le 13 juillet 1944 est torturé, mais refuse de parler. Condamné à mort par la Cour Martiale de Lyon, est fusillé le 22 juillet au Fort de la Duchère ». Il obtint la mention Mort pour la France en 1947 et le titre d’interné résistant en 1952.
Son corps est inhumé à la nécropole nationale de la Doua (Villeurbanne, Rhône), rang A 11, tombe 16.
Par Jean-Sébastien Chorin
SOURCES : SHD, Vincennes, 16P221779.— Arch. Dép. Rhône, 3678W21, 31J159.— Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours, 2824 engagements, 2003.— Mémorial GenWeb.