BLED Édouard, Albert

Par Jacques Girault

Né le 18 janvier 1899 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, Val-de-Marne), mort le 29 décembre 1996 à Nice (Alpes-Maritimes) ; instituteur ; militant syndicaliste (SNI) ; auteur de manuels d’orthographe.

Édouard Bled et sa femme Odette
Édouard Bled et sa femme Odette
Archives municipales de Saint-Maur

Fils d’un contremaître à la Manufacture des tabacs, devenu chef de service dans l’administration des finances, Édouard Bled reçut une éducation catholique et passa sa jeunesse dans sa commune de naissance. Il entra à l’école primaire supérieure Arago à Paris sur concours en 1914. Après avoir été élève maître à l’École normale d’instituteurs d’Auteuil , transférée à Chartres (Eure-et-Loir) à partir de 1916, il effectua son service militaire dans l’armée d’occupation en Allemagne.

Il fut nommé instituteur à partir de 1922 dans des postes ruraux (Mouroux, Mortcerf) par Coulommiers (Seine-et-Marne), avant d’être affecté à Maisons-Alfort (Seine, Val-de-Marne) en 1924, puis, en 1926, à l’école de l’île Saint-Louis à Paris. Il épousa en août 1933 à Paris (IVe arr.) Odette Berny, institutrice d’origine bretonne ; le couple eut deux enfants.

Edouard Bled commença à mettre en pratique ses méthodes pédagogiques d’apprentissage de l’orthographe et de la grammaire qu’il perfectionna tout au long de sa carrière. Avec son épouse, il composa des manuels d’orthographe qui commencèrent à paraître aux éditions Hachette en 1946 et qui connurent de multiples rééditions complétées. Après avoir enseigné dans la classe de préapprentissage, en 1938, il devint directeur de son école et en 1949, obtint la direction de l’école de garçons de la rue Grenier-sur-l’Eau (IVe arrondissement) qui comprenait aussi des classes de cours complémentaires. Il prit sa retraite en 1959 comme directeur du collège d’enseignement général.

Adhérent, ainsi que son épouse, du Syndicat national des instituteurs (SNI), Édouard Bled, commença à être membre du conseil syndical de la section de la Seine du SNI en 1926, constamment élu de la première circonscription (en 1939, il avait été réélu avec 65 voix, battant l’ancien dirigeant du Parti communiste Albert Treint). Il participa aux manifestations politiques et syndicales des années 1930. Il devint secrétaire de la commission des conflits à la fin des années 1930, son objectif était à cette période de régler, hors administration, les conflits entre directeurs et adjoints syndiqués

Mobilisé à la déclaration de la guerre au fort d’Ivry, démobilisé en juillet 1940, au Mont-Dore, il reprit la direction de son école. Il s’occupait aussi de la bibliothèque municipale de son quartier. Il demeura en contact avec les responsables parisiens du syndicat interdit (notamment René Bonissel et Georges Lapierre) et participa à sa reconstitution clandestine.

Après la guerre, Édouard Bled fut élu membre du conseil syndical de la section de la Seine du SNI en novembre 1945 et en février 1948 dans la troisième circonscription de Paris. Il assura notamment le secrétariat de la commission des directeurs. Dans son action syndicale, il montra un accord d’ensemble avec la majorité « autonome » qui dirigeait la section. Il fut aussi élu au Conseil départemental de l’enseignement primaire de la Seine en 1952 comme représentant de la première circonscription de Paris. Démissionnaire avec tous les élus syndiqués, le 29 novembre 1953 pour protester contre un décret accordant des pouvoirs spéciaux aux préfets vis-à-vis des instituteurs et limitant le droit de grève, il fut réélu le 25 janvier 1954. Il siégea aussi au titre du SNI à la commission administrative paritaire, élu en novembre 1948, en neuvième position avec 7 590 voix.

Édouard Bled ne cessa de travailler pour les nombreuses rééditions de ses manuels. Il composa deux ouvrages de souvenirs. S’y ajouta un recueil de poésies Poèmes d’hier et d’aujourd’hui (1992).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16899, notice BLED Édouard, Albert par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 22 novembre 2023.

Par Jacques Girault

Édouard Bled et sa femme Odette
Édouard Bled et sa femme Odette
Archives municipales de Saint-Maur

ŒUVRE : Le fichier de la BNF en 2020 comprenait 121 références dont
Mes écoles, Paris, Robert Laffont, Vécu, 1977. — J’avais un an en 1900, (en collaboration avec Odette Bled), Paris, Fayard, 1987. — Soixante-dix-neuf titres d’ouvrages d’Edouard Bled sont signalés dans le catalogue Electre : outre les divers manuels à usage scolaire, plusieurs figurent sous le titre général de Guide d’orthographe, parfois écrits avec son épouse, publiés aux éditions Hachette depuis 1946.

SOURCES : Arch. Nat., F 17/ 17778. — L’Ecole du Grand Paris, L’Ecole libératrice. — Robert Hirsch, La section de la Seine du Syndicat national des instituteurs et institutrices de 1944 à 1967, Thèse d’Histoire, Paris 13, 2003. — Jean-Paul Bled, « Édouard Bled, un instituteur du Val-de-Marne », « Écoles et enseignement dans le Val-de-Marne (XVIIe-XXe siècles) », Clio 94, octobre 1995, p. 150-151.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable