BLÉSY Louis. Pseudonyme dans la Résistance : colonel Pierre GRANVILLE

Par Rémi Skoutelsky

Né le 26 juillet 1910 à Béziers (Hérault), mort le 7 juin 2004 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ; ornemaniste ; militant communiste ; résistant dans le Languedoc ; compagnon de la Libération.

Louis Blésy
Louis Blésy
Coll. privée René Gilli

Fils d’un ouvrier du bâtiment, Louis Blésy fit des études primaires et devint ornemantaliste. Appelé de la classe 1930, Louis Blésy fut incorporé au 150e régiment d’infanterie en octobre 1931 et nommé caporal au cours de son service. Il fut affecté au 6e régiment de tirailleurs marocains.

Adhérent des Jeunesses communistes en 1932, Louis Blésy assuma en 1933 le secrétariat des JC pour la région Gennevilliers-Asnières-Villeneuve-la-Garenne. Chômeur, il organisa des « Marches de la faim » et fut délégué au Bureau international du Travail à Genève pour y représenter les jeunes chômeurs de la région parisienne. Membre du Parti communiste, il dirigea en 1935 les colonies de vacances de Gennevilliers, le Patronage municipal et la Maison pour tous de Gennevilliers. En 1936, il participa aux grèves et, l’année suivante, appartint à la direction du Parti pour Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne (Seine) et fut responsable de l’hebdomadaire Le Travailleur de la banlieue Ouest.

Au cours des années 1937, il organisa la solidarité pour l’Espagne républicaine, se porta volontaire mais ne fut intégré aux Brigades internationales qu’en décembre 1937. Il devint commissaire de compagnie à la 14e Brigade et participa à la bataille de l’Èbre.

De retour en France pour effectuer une période de réserve en septembre 1938, il épousa Andrée Saladini, responsable régionale des Jeunes Filles de France puis, fin 1938, organisa et dirigea la colonie de cinq cents femmes, enfants, vieillards espagnols de Cormont et Granville mise à la disposition des réfugiés par la ville de Gennevilliers. Mobilisé le 3 septembre 1939 au 6e régiment de tirailleurs marocains, il servit dans la Somme, le Nord, la Belgique et fut fait sergent. Blessé au Marais de l’Homme dans le Nord, il fut hospitalisé à Lille. Fait prisonnier à Lille le 25 mai 1940, il s’évada, après deux tentatives, le 19 février 1941, de Veren, Stalag XB Numburg (Hanovre) et rejoignit sa femme, déjà recherchée par la police de Vichy, à Arcachon puis, ils passèrent la ligne de démarcation vers Langon et gagnèrent Montpellier où Louis Blésy fut démobilisé.

Ayant rejoint la Résistance, Louis Blésy devint responsable du Front national pour l’Hérault en mars 1942, puis pour l’Aude, le Tarn, l’Aveyron. Commandant militaire des FTPF pour Hérault et Aude en 1942-1943, commandant militaire début 1944 de six départements constituant la R 2 Provence de septembre 1943 à la Libération. Ses troupes participèrent à de nombreuses opérations comme l’attaque des dépôts d’habillement de Mazamet, les sabotages des lignes Bédarieux-Béziers, les expéditions punitives contre l’indendant Marty à Montpellier, attaque de convois à Aix, au Perthuis, à Draguignan, attaques de la prison de Chave à Marseille et de la forteresse de Sisteron. En mai 1944, ses six mille FFI contrôlaient les territoires des actuelles Alpes de Haute-Provence. Il participa à la libération de Marseille (23-27 août 1944) et plaça ses FFI à la disposition du général de Montsabert pour réduire les derniers îlots tenus par les Allemands à Marseille. Le général de Gaulle le fit Compagnon de la Libération le 19 octobre 1945.

Lieutenant-colonel FFI, il fut intégré dans l’armée active avec le grade de capitaine. Il fut commandant de compagnie au 32e bataillon d’infanterie et au 152e régiment d’infanterie de Colmar. Mais entre-temps, Louis Blésy fut affecté, comme capitaine au cabinet ministériel de Charles Tillon, ministre de l’Armement. En décembre 1946, il fut affecté au cabinet du ministre de la Défense nationale. Il fut honoré de plusieurs décorations à titre militaire dont celle de la Légion d’honneur en janvier 1945 et de la Croix de guerre avec Étoile d’argent.

Mis en 1952 en situation de non-activité par mesure disciplinaire et rendu à la vie civile, L. Blésy prit, en octobre de la même année, la direction de l’Avenir Social, à la Villette-aux-Aulnes (Seine-et-Marne), ancien Orphelinat ouvrier créé en 1906 par Madeleine Vernet* et devenu Maison des enfants de fusillés et victimes de guerre. Il demeura directeur de cet établissement pendant quatorze ans puis fut appelé à la direction du Centre de soins de la SNIAS à Châtillon-sous-Bagneux et le demeura jusqu’à sa retraite en 1974.

Co-président, avec Rol Tanguy* de l’AVER et président du comité départemental des anciens combattants de la Résistance de la Seine-Saint-Denis, L. Blésy, retraité, vécut à Sevran (Seine-Saint-Denis). En 1981, à la demande du ministre de l’Éducation nationale, l’ANACR le désigna pour siéger au Jury national du concours de la Résistance.

Toujours domicilié à Sevran (Seine-Saint-Denis), il fut enterré à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) le 10 juin 2004.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16903, notice BLÉSY Louis. Pseudonyme dans la Résistance : colonel Pierre GRANVILLE par Rémi Skoutelsky, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 24 août 2013.

Par Rémi Skoutelsky

Louis Blésy
Louis Blésy
Coll. privée René Gilli

ŒUVRE : La Résistance à Sevran, Édition Municipalité de Sevran-ANACR, 1989.

SOURCES : Arch. AVER — Arch. RGASPI 545.6.44. (Moscou). — J. Delperrie de Bayac, Les Brigades internationales, Fayard, 1968, pp. 391, 396. — Notes et documents apportées par Louis Blésy en octobre 1984. — Presse.

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